HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

SOPHOCLE, Les Trachiniennes (tragédie complète)

Vers 450-499

  Vers 450-499

[450] ψεύδῃ, μάθησιν οὐ καλὴν ἐκμανθάνεις·
451 εἰ δ´ αὐτὸς αὑτὸν ὧδε παιδεύεις, ὅταν
452 θέλῃς γενέσθαι χρηστός, ὀφθήσῃ κακός.
453 Ἀλλ´ εἰπὲ πᾶν τἀληθές· ὡς ἐλευθέρῳ
454 ψευδεῖ καλεῖσθαι κὴρ πρόσεστιν οὐ καλή.
455 Ὅπως δὲ λήσεις, οὐδὲ τοῦτο γίγνεται·
456 πολλοὶ γάρ, οἷς εἴρηκας, οἳ φράσους´ ἐμοί.
457 Κεἰ μὲν δέδοικας, οὐ καλῶς ταρβεῖς, ἐπεὶ
458 τὸ μὴ πυθέσθαι, τοῦτό μ´ ἀλγύνειεν ἄν·
459 τὸ δ´ εἰδέναι τί δεινόν; οὐχὶ χἀτέρας
460 πλείστας ἀνὴρ εἷς Ἡρακλῆς ἔγημε δή;
461 κοὔπω τις αὐτῶν ἔκ γ´ ἐμοῦ λόγον κακὸν
462 ἠνέγκατ´ οὐδ´ ὄνειδος ἥδε τ´ οὐδ´ ἂν εἰ
463 κάρτ´ ἐντακείη τῷ φιλεῖν, ἐπεί σφ´ ἐγὼ
464 ᾤκτιρα δὴ μάλιστα προσβλέψας´, ὅτι
465 τὸ κάλλος αὐτῆς τὸν βίον διώλεσεν,
466 καὶ γῆν πατρῴαν οὐχ ἑκοῦσα δύσμορος
467 ἔπερσε κἀδούλωσεν. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν
468 ῥείτω κατ´ οὖρον· σοὶ δ´ ἐγὼ φράζω κακὸν
469 πρὸς ἄλλον εἶναι, πρὸς δ´ ἔμ´ ἀψευδεῖν ἀεί.
470 (ΧΟΡΟΣ) Πείθου λεγούσῃ χρηστά, κοὐ μέμψῃ χρόνῳ
471 γυναικὶ τῇδε, κἀπ´ ἐμοῦ κτήσῃ χάριν.
472 (ΛΙΧΑΣ) Ἀλλ´, φίλη δέσποιν´, ἐπεί σε μανθάνω
473 θνητὴν φρονοῦσαν θνητὰ κοὐκ ἀγνώμονα,
474 πᾶν σοι φράσω τἀληθὲς οὐδὲ κρύψομαι.
475 Ἔστιν γὰρ οὕτως ὥσπερ οὗτος ἐννέπει·
476 ταύτης δεινὸς ἵμερός ποθ´ Ἡρακλῆ
477 διῆλθε, καὶ τῆσδ´ οὕνεχ´ πολύφθορος
478 καθῃρέθη πατρῷος Οἰχαλία δορί.
479 Καὶ ταῦτα, δεῖ γὰρ καὶ τὸ πρὸς κείνου λέγειν,
480 οὔτ´ εἶπε κρύπτειν οὔτ´ ἀπηρνήθη ποτέ·
481 ἀλλ´ αὐτός, δέσποινα, δειμαίνων τὸ σὸν
482 μὴ στέρνον ἀλγύνοιμι τοῖσδε τοῖς λόγοις,
483 ἥμαρτον, εἴ τι τήνδ´ ἁμαρτίαν νέμεις.
484 Ἐπεί γε μὲν δὴ πάντ´ ἐπίστασαι λόγον
485 κείνου τε καὶ σὴν ἐξ ἴσου κοινὴν χάριν,
486 καὶ στέργε τὴν γυναῖκα καὶ βούλου λόγους
487 οὓς εἶπας ἐς τήνδ´ ἐμπέδως εἰρηκέναι·
488 ὡς τἄλλ´ ἐκεῖνος πάντ´ ἀριστεύων χεροῖν
489 τοῦ τῆσδ´ ἔρωτος εἰς ἅπανθ´ ἥσσων ἔφυ.
490 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Ἀλλ´ ὧδε καὶ φρονοῦμεν ὥστε ταῦτα δρᾶν,
491 κοὔτοι νόσον γ´ ἐπακτὸν ἐξαρούμεθα
492 θεοῖσι δυσμαχοῦντες. Ἀλλ´ εἴσω στέγης
493 χωρῶμεν, ὡς λόγων τ´ ἐπιστολὰς φέρῃς,
494 τ´ ἀντὶ δώρων δῶρα χρὴ προσαρμόσαι,
495 καὶ ταῦτ´ ἄγῃς. Κενὸν γὰρ οὐ δίκαιά σε
496 χωρεῖν προσελθόνθ´ ὧδε σὺν πολλῷ στόλῳ.
497 (ΧΟΡΟΣ) Μέγα τι σθένος Κύπρις ἐκφέρεται νίκας ἀεί·
498 καὶ τὰ μὲν θεῶν
[450] Que tu me connais mal! Si c'est mon mari qui te souffle ces mensonges, il t'enseigne là une vilaine science; si tu as suivi ta propre inspiration, tu croyais peut-être bien faire, mais il n'est pas douteux que tu as mal agi. Allons, dis toute la vérité. Le nom de menteur déshonore un homme libre. D'ailleurs, tu ne peux plus nous donner le change : trop de gens ont entendu ton récit, qui pourront me le répéter. Est-ce la peur qui te retient? Alors tu trembles mal à propos, car rien ne peut m'être plus pénible que l'incertitude. Et qu'y a-t-il d'effrayant pour moi à savoir? Comme si Héraclès n'en avait pas déjà épousé beaucoup d'autres! En est-il une seule qui ait eu à souffrir de ma part une parole aigre, un affront ? Vois-tu, quand elle se consumerait d'amour pour lui, cette fille a ému ma pitié dès que je l'ai vue, triste victime de sa beauté et cause involontaire de ruine et d'esclavage pour sa patrie. Allons, il faut laisser les choses suivre leur cours. Seulement, je t'en avertis : n'essaie pas de jouer au plus fin avec moi. 470 LE CORYPHÉE. — Elle a raison; écoute-la. Tu n'auras pas à le lui reprocher plus tard, et moi je t'en saurai gré. 472 LICHAS. — Ma chère maîtresse, puisque je vois que, mortelle, tu te résignes sagement aux disgrâces des mortels, je te découvrirai toute la vérité. Il en est bien comme le dit cet homme : Héraclès, un jour, fut pénétré d'un terrible désir pour la jeune femme; à cause d'elle fut consommée la ruine d'Œchalie, sa ville natale. Mais il faut dire aussi ce qui fait honneur à ton mari : jamais il ne m'a demandé de te rien cacher, jamais il n'a nié le fait. C'est moi, maîtresse, craignant de t'affliger, c'est moi seul qui suis fautif, si tu vois là une faute. Maintenant, tu sais tout. Songe au bonheur de ton mari en même temps qu'au tien : ne hais point cette femme; ne renie pas les bonnes paroles que tu lui as dites. Partout ailleurs invincible, le héros cède en toutes choses à l'amour qu'il a pour elle. 490 DÉJANIRE. — Tu nous donnes un avis conforme à notre dessein. Nous n'attirerons pas sur nous le malheur en bataillant sans espoir contre les dieux. Rentrons à la maison : tu emporteras un message écrit, avec les présents par lesquels je me dois de répondre à ceux que j'ai reçus. Il ne convient pas, ayant conduit jusqu'ici ce beau cortège, que tu repartes les mains vides. 497 CHANT DU CHOEUR Quelle force montre Cypris en chacune de ses victoires! Pour les dieux je n'en dis rien,


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Dernière mise à jour : 22/10/2009