HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Vers 400-449

  Vers 400-449

[400] (Χρυσόθεμις)
πατὴρ δὲ τούτων, οἶδα, συγγνώμην ἔχει.
(Ἠλέκτρα)
ταῦτἐστὶ τἄπη πρὸς κακῶν ἐπαινέσαι.
(Χρυσόθεμις)
σὺ δοὐχὶ πείσει καὶ συναινέσεις ἐμοί;
(Ἠλέκτρα)
οὐ δῆτα· μή πω νοῦ τοσόνδεἴην κενή.
(Χρυσόθεμις)
χωρήσομαί τἄροἷπερ ἐστάλην ὁδοῦ.
405 (Ἠλέκτρα)
ποῖ δἐμπορεύει; τῷ φέρεις τάδἔμπυρα;
(Χρυσόθεμις)
μήτηρ με πέμπει πατρὶ τυμβεῦσαι χοάς.
(Ἠλέκτρα)
πῶς εἶπας; τῷ δυσμενεστάτῳ βροτῶν;
(Χρυσόθεμις)
ὃν ἔκταναὐτή· τοῦτο γὰρ λέξαι θέλεις.
(Ἠλέκτρα)
ἐκ τοῦ φίλων πεισθεῖσα; τῷ τοῦτἤρεσεν;
410 (Χρυσόθεμις)
ἐκ δείματός του νυκτέρου, δοκεῖν ἐμοί;
(Ἠλέκτρα)
θεοὶ πατρῷοι, συγγένεσθέ γἀλλὰ νῦν.
(Χρυσόθεμις)
ἔχεις τι θάρσος τοῦδε τοῦ τάρβους πέρι;
(Ἠλέκτρα)
εἴ μοι λέγοις τὴν ὄψιν, εἴποιμἂν τότε.
(Χρυσόθεμις)
ἀλλοὐ κάτοιδα πλὴν ἐπὶ σμικρὸν φράσαι.
415 (Ἠλέκτρα)
λέγἀλλὰ τοῦτο· πολλά τοι σμικροὶ λόγοι
ἔσφηλαν ἤδη καὶ κατώρθωσαν βροτούς.
(Χρυσόθεμις)
λόγος τις αὐτήν ἐστιν εἰσιδεῖν πατρὸς
τοῦ σοῦ τε κἀμοῦ δευτέραν ὁμιλίαν
ἐλθόντος ἐς φῶς· εἶτα τόνδἐφέστιον
420 πῆξαι λαβόντα σκῆπτρον οὑφόρει ποτὲ
αὐτός, τανῦν δ᾽ (Αἴγισθοςἐκ δὲ τοῦδἄνω
βλαστεῖν βρύοντα θαλλόν, κατάσκιον
πᾶσαν γενέσθαι τὴν Μυκηναίων χθόνα.
τοιαῦτά του παρόντος, ἡνίχἩλίῳ
425 δείκνυσι τοὔναρ, ἔκλυον ἐξηγουμένου.
πλείω δὲ τούτων οὐ κάτοιδα, πλὴν ὅτι
πέμπει με κείνη τοῦδε τοῦ φόβου χάριν.
πρός νυν θεῶν σε λίσσομαι τῶν ἐγγενῶν
ἐμοὶ πιθέσθαι μηδἀβουλίᾳ πεσεῖν·
430 εἰ γάρ μἀπώσει, σὺν κακῷ μέτει πάλιν.
(Ἠλέκτρα)
ἀλλ᾽, φίλη, τούτων μὲν ὧν ἔχεις χεροῖν
τύμβῳ προσάψῃς μηδέν· οὐ γάρ σοι θέμις
οὐδὅσιον ἐχθρᾶς ἀπὸ γυναικὸς ἱστάναι
κτερίσματοὐδὲ λουτρὰ προσφέρειν πατρί·
435 ἀλλ πνοαῖσιν βαθυσκαφεῖ κόνει
κρύψον νιν, ἔνθα μή ποτεἰς εὐνὴν πατρὸς
τούτων πρόσεισι μηδέν· ἀλλὅταν θάνῃ
κειμήλιαὐτῇ ταῦτα σῳζέσθω κάτω.
ἀρχὴν δἄν, εἰ μὴ τλημονεστάτη γυνὴ
440 πασῶν ἔβλαστε, τάσδε δυσμενεῖς χοὰς
οὐκ ἄν ποθὅν γἔκτεινε, τῷδἐπέστεφε.
σκέψαι γὰρ εἴ σοι προσφιλῶς αὐτῇ δοκεῖ
γέρα τάδοὑν τάφοισι δέξεσθαι νέκυς,
ὑφἧς θανὼν ἄτιμος, ὥστε δυσμενής,
445 ἐμασχαλίσθη, κἀπὶ λουτροῖσιν κάρᾳ
κηλῖδας ἐξέμαξεν. ἆρα μὴ δοκεῖς
λυτήριαὐτῇ ταῦτα τοῦ φόνου φέρειν;
οὐχ ἔστιν. ἀλλὰ ταῦτα μὲν μέθες· σὺ δὲ
τεμοῦσα κρατὸς βοστρύχων ἄκρας φόβας
[400] CHRYSOTHÉMIS
J'ai le sentiment que mon père nous pardonne.
ÉLECTRE
Il faut être bien vil pour souscrire à ces mots.
CHRYSOTHÉMIS
Tu ne m'écoutes pas ? Tu refuses mon aide ?
ÉLECTRE
Sans nul doute ! Je ne suis pas tombée si bas !
CHRYSOTHÉMIS
Eh bien, je me rends là où le devoir m'appelle.
ÉLECTRE
Où vas-tu ? Et pour qui portes-tu ces offrandes ?
CHRYSOTHÉMIS
Pour mon père, car tel est l'ordre de ma mère.
ÉLECTRE
Quoi, pour celui qu'elle déteste au plus haut point ?
CHRYSOTHÉMIS
Dis-le donc... L'homme qu'elle a tué de sa main.
ÉLECTRE
Qui a pu lui suggérer une telle idée ?
CHRYSOTHÉMIS
On m'a dit que la cause en est un cauchemar.
ÉLECTRE
Ô dieux de nos pères, soyez enfin nos alliés !
CHRYSOTHÉMIS
Son effroi serait-il bienvenu selon toi ?
ÉLECTRE
Raconte-moi ce rêve et je te le dirai.
CHRYSOTHÉMIS
Je n'en sais que très peu : quelques détails, en fait !
ÉLECTRE
Livre-les toutefois. De bribes de paroles
Peuvent naître l'échec ou le succès des hommes.
CHRYSOTHÉMIS
Elle aurait vu surgir notre père à tous deux,
Un spectre... Il aurait pris et jeté au foyer
Le sceptre qu'il portait et qu'Égisthe détient
À ce jour. Et soudain, un rameau bourgeonnant
Aurait émergé, immense, au point d'obscurcir
Le pays mycénien. Je tiens cela d'un homme
Présent au moment même où la reine exposait
Son rêve au dieu Hélios. Et je n'en sais pas plus,
Sinon que sa frayeur explique ma sortie.
Par les dieux de notre race, je te supplie
De ne pas aller au-devant du précipice,
Par folie. Aujourd'hui, certes, tu me repousses,
Mais plus tard, tu me reviendras dans la malheur.
ÉLECTRE
Non, ma chérie, ce que tu as entre les mains,
Ne le dépose pas sur le tombeau : impie,
Sacrilège serait d'offrir à notre père
Ces dons, ces libations venues d'une femme
Criminelle. Jette cela à tous les vents,
Ou enfouis-les profondément dans un grand trou ;
Et que pas un seul brin n'effleure son tombeau.
Qu'à sa mort seulement elle retrouve intacte,
Son offrande ! Ah ! si cette femme n'était pas
La plus viles des criminelles au monde,
Jamais, ô grand jamais, elle n'aurait offert
À sa victime des libations infectes.
Réfléchis donc : crois-tu que le mort, sous sa stèle,
Va se pâmer d'aise en recevant les offrandes
De celle qui souilla ignoblement son corps
Jusqu'à le mutiler, et essuya son sang
À ses cheveux ? Imagine-t-elle expier
Son forfait par des dons ? La chose est impensable !


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Dernière mise à jour : 13/04/2006