HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sextus Empiricus, Les Hypotyposes ou Institutions Pyrrhoniennes, livre II

Chapitre 4

  Chapitre 4

[2,4] δʹ Εἰ ὑπάρχει τι κριτήριον ἀληθείας. Τῶν διαλαβόντων τοίνυν περὶ κριτηρίου οἱ μὲν εἶναι τοῦτο ἀπεφήναντο, ὡς οἱ Στωικοὶ καὶ ἄλλοι τινές, οἱ δὲ μὴ εἶναι, ὡς ἄλλοι τε καὶ Κορίνθιος Ξενιάδης καὶ Ξενοφάνης Κολοφώνιος, λέγων δόκος δ´ ἐπὶ πᾶσι τέτυκται· ἡμεῖς δ´ ἐπέσχομεν, πότερον ἔστιν οὐκ ἔστιν. Ταύτην οὖν τὴν διαφωνίαν ἤτοι ἐπικριτὴν εἶναι φήσουσιν ἀνεπίκριτον· καὶ εἰ μὲν ἀνεπίκριτον, αὐτόθεν {εἶναι} δώσουσι τὸ δεῖν ἐπέχειν, εἰ δὲ ἐπικριτήν, τίνι κριθήσεται λεγέτωσαν, μήτε κριτήριον ὁμολογούμενον ἡμῶν ἐχόντων, μήθ´ ὅλως εἰ ἔστιν εἰδότων ἀλλὰ ζητούντων. Καὶ ἄλλως, ἵνα γενομένη περὶ τοῦ κριτηρίου διαφωνία ἐπικριθῇ, δεῖ κριτήριον ἡμᾶς ἔχειν ὡμολογημένον, δι´ οὗ δυνησόμεθα κρίνειν αὐτήν· καὶ ἵνα κριτήριον ὁμολογούμενον ἔχωμεν, δεῖ πρότερον ἐπικριθῆναι τὴν περὶ τοῦ κριτηρίου διαφωνίαν. Οὕτω δὲ εἰς τὸν διάλληλον ἐμπίπτοντος τρόπον τοῦ λόγου, ἄπορος εὕρεσις τοῦ κριτηρίου γίνεται, μήτε ἐξ ὑποθέσεως ἡμῶν ἐώντων αὐτοὺς κριτήριον λαμβάνειν, ἐάν τε κριτηρίῳ τὸ κριτήριον κρίνειν ἐθέλωσιν, εἰς ἀπειρίαν αὐτοὺς ἐκβαλλόντων. Ἀλλὰ καί, ἐπεὶ μὲν ἀπόδειξις δεῖται κριτηρίου ἀποδεδειγμένου, τὸ δὲ κριτήριον ἀποδείξεως κεκριμένης, εἰς τὸν διάλληλον ἐκβάλλονται τρόπον. Οἰόμενοι οὖν ἱκανὰ καὶ ταῦτα εἶναι δεικνύναι τὴν τῶν δογματικῶν προπέτειαν κατὰ τὸν περὶ τοῦ κριτηρίου λόγον, ἵνα καὶ ποικίλως αὐτοὺς ἐλέγχειν ἔχωμεν, οὐκ ἄτοπον προσκαρτερῆσαι τῷ τόπῳ. Οὐ μὴν ἑκάστῃ τῶν περὶ κριτηρίου δοξῶν ἁμιλληθῆναι προαιρούμεθα εἰδικῶς (ἀμύθητος γὰρ διαφωνία γέγονεν, καὶ οὕτως εἰς ἀμέθοδον καὶ ἡμᾶς λόγον ἐμπεσεῖν ἀναγκαῖον ἔσται), ἀλλ´ ἐπεὶ τὸ κριτήριον περὶ οὗ ζητοῦμεν τρισσὸν εἶναι δοκεῖ, τό τε ὑφ´ οὗ καὶ τὸ δι´ οὗ καὶ τὸ καθ´ , ἕκαστον τούτων ἐπελθόντες ἐν μέρει τὴν ἀκαταληψίαν αὐτοῦ παραστήσομεν· οὕτω γὰρ ἐμμέθοδος ἅμα καὶ τέλειος ἡμῖν λόγος ἔσται. Ἀρξώμεθα δὲ ἀπὸ τοῦ ὑφ´ οὗ· δοκεῖ γάρ πως συναπορεῖσθαι τούτῳ καὶ τὰ λοιπά. [2,4] Chap. IV. S'il y a quelque règle de vérité. Entre les philosophes qui ont traité de la règle du vrai et du faux, quelques uns ont décidé qu'il y en a une, comme les stoïciens ; et quelques uns ont dit qu'il n'y a point, comme, entre autres, Xéniade de Corinthe, Xénophane de Colophon, qui dit qu'il n'y a qu'opinion en toutes choses. Pour nous, nous nous abstenons de juger s'il y a une règle de vérité ; ou s'il n'y en a pas. Dira-t-on qu'il est possible de décider cette controverse ; ou dira-t-on que cela est impossible ? Si on dit que cela est impossible, par là on nous accordera qu'il faut s'abstenir de juger. Que si cette controverse est telle qu'on puisse la décider, que l'on nous dise par où on pourra la décider ; puisque nous n'avons point encore de règle de vérité, qui soit reconnue et avouée, et que nous ne savons pas même s'il y en a une, mais que nous la cherchons. Outre cela, afin que nous puissions décider la controverse qui est entre nous sur la règle du vrai, il faut que nous ayons une règle avouée et reconnue, par laquelle nous puissions juger de la bonté de cette autre règle : et afin que nous ayons cette seconde règle avouée et reconnue, il faut auparavant décider la controverse que nous avons entre nous sur la règle de vérité. Ainsi la dispute tombant dans le moyen que nous avons appelé le Diallèle, (le cercle vicieux) on ne fait plus comment trouver une règle de vérité : d'autant plus que nous ne permettons pas aux dogmatiques, d'établir une règle de vérité par supposition; et que, s'ils veulent juger d'une règle de vérité par une autre règle, et ainsi de suite, nous les réduirons au moyen que nous avons appelé le progrès à l'infini. De plus comme la démonstration a besoin d'une règle du vrai et du faux qui soit démontrée, et que la règle du vrai et du faux a besoin d'une démonstration jugée telle : les voilà encore réduits au Diallèle. Mais quoique ces choses puissent suffire, selon nous, pour faire voir la témérité des dogmatiques, à l'égard de ce qu'ils disent de la règle de vérité; néanmoins, afin que nous puissions les réfuter en diverses manières, il ne sera pas hors de propos de nous arrêter sur cette matière. Notre intention n'est pas de reporter en détail toutes les opinions des dogmatiques touchant la règle du vrai et du faux. (Car il y a eu là dessus des différences de sentiments infinies ; et ainsi il faudrait nous écarter de la juste méthode de la dispute pour les examiner tous.) Mais, comme on peut considérer trois choses par rapport à cette règle; celui qui juge, l'instrument par lequel il juge, et l'exemplaire sur lequel il juge : nous examinerons, toutes ces choses en particulier, et nous montrerons par là que cette règle de vérité est incompréhensible. De cette manière nous traiterons la chose avec méthode, et notre réfutation sera plus parfaite et plus accomplie. Commençons par le juge du vrai et du faux. En réfutant ce que les dogmatiques disent sur cet article, nous rendrons fort douteux ce qu'ils disent sur les deux autres.


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Dernière mise à jour : 4/02/2009