[2,21] καʹ
Περὶ κοινῶν συμβεβηκότων.
Παραπλήσια δὲ λέγεται καὶ περὶ τῶν κοινῶν συμβεβηκότων. Εἰ γὰρ ἓν καὶ τὸ
αὐτὸ συμβέβηκε Δίωνί τε καὶ Θέωνι τὸ ὁρᾶν, ἐὰν καθ´ ὑπόθεσιν φθαρῇ μὲν
Δίων, Θέων δὲ περιῇ καὶ ὁρᾷ, ἤτοι τὴν ὅρασιν τοῦ ἐφθαρμένου Δίωνος
ἄφθαρτον μένειν ἐροῦσιν, ὅπερ ἀπεμφαίνει, ἢ τὴν αὐτὴν ὅρασιν ἐφθάρθαι τε
καὶ μὴ ἐφθάρθαι λέξουσιν, ὅπερ ἄτοπον· οὐκ ἄρα ἡ Θέωνος· ὅρασις ἡ αὐτή
ἐστι τῇ Δίωνος, ἀλλ´ εἰ ἄρα, ἰδία ἑκατέρου. Καὶ γὰρ εἰ ταὐτὸν συμβέβηκε
Δίωνί τε καὶ Θέωνι τὸ ἀναπνεῖν, οὐκ ἐνδέχεται τὴν ἐν Θέωνι ἀναπνοὴν εἶναι,
τὴν ἐν Δίωνι δὲ μὴ εἶναι· ἐνδέχεται δὲ τοῦ μὲν φθαρέντος τοῦ δὲ περιόντος·
οὐκ ἄρα ἡ αὐτή ἐστιν.
Περὶ μὲν οὖν τούτων ἐπὶ τοσοῦτον νῦν ἀρκέσει συντόμως λελέχθαι.
| [2,21] Chap. XXI. Des accidents communs.
On peut raisonner à peu près de même sur les accidents communs, ou sur les
propriétés communes. Car si Dion et Téon ont, par exemple, une seule et même propriété
commune, comme serait celle de voir ; si nous supposons que Dion vienne à mourir, et que
Téon lui survive, et qu'il voie, ou bien il faudra dire que la vue de Dion qui est mort, demeure
entière, ce qui répugne à l'évidence de la chose, ou bien il faudra dire que sa vue est périe et
n'est pas périe, ce qui est absurde. Donc la faculté de voir de Téon n'est pas la même que
celle de Dion. Donc ce sont deux facultés différentes et particulières chacune à un chacun.
Si, par exemple, la respiration est une même propriété dans Dion et dans Téon, il ne se peut
pas faire que cette respiration soit encore dans Téon, et qu'elle ait cessé dans Dion. Or il se
peut faire que celui-ci soit mort, et que l'autre soit encore vivant. Donc elle n'est pas une
même chose dans l'un et dans l'autre. Mais il suffit pour le présent d'avoir dit en peu de mots
quelque chose sur ce sujet.
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