HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sextus Empiricus, Les Hypotyposes ou Institutions Pyrrhoniennes, livre II

Chapitre 16

  Chapitre 16

[2,16] ιϚʹ Περὶ ὅρων. Ἀλλὰ καὶ ἐπὶ τῇ περὶ ὅρων δὴ τεχνολογίᾳ μέγα φρονοῦσιν οἱ δογματικοί, ἣν τῷ λογικῷ μέρει τῆς καλουμένης φιλοσοφίας ἐγκαταλέγουσιν. Φέρε οὖν καὶ περὶ ὅρων ὀλίγα ἐπὶ τοῦ παρόντος εἴπωμεν. Πρὸς πολλὰ τοίνυν χρησιμεύειν τοὺς ὅρους τῶν δογματικῶν δοκούντων, δύο τὰ ἀνωτάτω κεφάλαια περιληπτικὰ πάσης λέγουσιν ἀναγκαιότητος αὐτῶν ἴσως εὑρήσεις· γὰρ ὡς πρὸς κατάληψιν ὡς πρὸς διδασκαλίαν ἐν πᾶσι παραδεικνύουσι τοὺς ὅρους ἀναγκαίους. Ἐὰν οὖν ὑπομνήσωμεν, ὅτι πρὸς οὐδέτερον τούτων χρησιμεύουσι, περιτρέψομεν, οἶμαι, πᾶσαν τὴν γεγενημένην περὶ αὐτῶν παρὰ τοῖς δογματικοῖς ματαιοπονίαν. Εὐθέως οὖν, εἰ μὲν ἀγνοῶν τὸ ὁριστὸν οὐχ οἷός τέ ἐστι τὸ μὴ γινωσκόμενον αὐτῷ ὁρίσασθαι, δὲ γινώσκων, εἶθ´ ὁριζόμενος οὐκ ἐκ τοῦ ὅρου τὸ ὁριστὸν κατείληφεν ἀλλ´ ἐπὶ προκατειλημμένῳ τούτῳ τὸν ὅρον ἐπισυντέθεικεν, πρὸς κατάληψιν τῶν πραγμάτων ὅρος οὐκ ἔστιν ἀναγκαῖος. Καὶ γὰρ ἐπεὶ πάντα μὲν ὁρίζεσθαι θέλοντες καθάπαξ οὐδὲν ὁρισόμεθα διὰ τὴν εἰς ἄπειρον ἔκπτωσιν, τινὰ δὲ καταλαμβάνεσθαι καὶ δίχα τῶν ὅρων ὁμολογοῦντες οὐκ ἀναγκαίους πρὸς κατάληψιν τοὺς ὅρους ἀποφαίνομεν, καθ´ ὃν τρόπον τὰ μὴ ὁρισθέντα κατελήφθη, δυναμένων ἡμῶν πάντα χωρὶς τῶν ὅρων καταλαμβάνειν, καθάπαξ οὐδὲν ὁρισόμεθα {διὰ τὴν εἰς ἄπειρον ἔκπτωσιν} οὐκ ἀναγκαίους τοὺς ὅρους ἀποφανοῦμεν. Διὰ δὲ ταῦτα οὐδὲ πρὸς διδασκαλίαν αὐτοὺς εὕροιμεν ἂν ἀναγκαίους· ὡς γὰρ πρῶτος τὸ πρᾶγμα γνοὺς ἔγνω τοῦτο χωρὶς ὅρου, κατὰ τὸ παραπλήσιον καὶ διδασκόμενος αὐτὸ δύναται χωρὶς ὅρου διδαχθῆναι. Ἔτι ἀπὸ τῶν ὁριστῶν ἐπικρίνουσι τοὺς ὅρους, καί φασι μοχθηροὺς ὅρους εἶναι τοὺς περιέχοντάς τι τῶν μὴ προσόντων τοῖς ὁριστοῖς, ἤτοι πᾶσιν τισίν. Διόπερ ὅταν εἴπῃ τις τὸν ἄνθρωπον εἶναι ζῷον λογικὸν ἀθάνατον ζῷον λογικὸν θνητὸν γραμματικόν, ὅπου μὲν μηδενὸς ὄντος ἀνθρώπου ἀθανάτου, ὅπου δὲ τινῶν μὴ γραμματικῶν ὄντων, φασὶ μοχθηρὸν εἶναι τὸν ὅρον. Τάχα δὲ καὶ ἀνεπίκριτοί εἰσιν οἱ ὅροι διὰ τὴν ἀπειρίαν τῶν κατὰ μέρος, ἐξ ὧν ἐπικρίνεσθαι ὀφείλουσιν· εἶτα οὐκ ἂν καταληπτικοί τε καὶ διδακτικοὶ τούτων εἶεν ἐξ ὧν ἐπικρίνονται δηλονότι προεπεγνωσμένων, εἴγε ἄρα, καὶ προκατειλημμένων. Πῶς δὲ οὐκ ἂν εἴη γελοῖον τὸ λέγειν ὡς οἱ ὅροι χρησιμεύουσι πρὸς κατάληψιν διδασκαλίαν σαφήνειαν ὅλως, ἀσάφειαν ἡμῖν ἐπεισκυκλοῦντες τοσαύτην; Οἷον γοῦν, ἵνα τι καὶ παίξωμεν, εἴ τις παρά του βουλόμενος πυθέσθαι εἰ ἀπήντηται αὐτῷ ἄνθρωπος ἐπὶ ἵππου ὀχούμενος καὶ κύνα ἐφελκόμενος, τὴν ἐρώτησιν οὕτω ποιήσαιτο « ζῷον λογικὸν θνητόν, νοῦ καὶ ἐπιστήμης δεκτικόν, ἀπήντητό σοι ζῷον γελαστικὸν πλατυώνυχον, ἐπιστήμης πολιτικῆς δεκτικόν, ζῴῳ θνητῷ χρεμετιστικῷ τὰ σφαιρώματα ἐφηδρακός, ἐφελκόμενον ζῷον τετράπουν ὑλακτικόν; » Πῶς οὐκ ἂν εἴη καταγέλαστος, εἰς ἀφασίαν οὕτω γνωρίμου πράγματος ἐμβαλὼν τὸν ἄνθρωπον διὰ τοὺς ὅρους; Οὐκοῦν ἄχρηστον εἶναι τὸν ὅρον ὅσον ἐπὶ τούτοις λεκτέον, εἴτ´ οὖν λόγος εἶναι λέγοιτο διὰ βραχείας ὑπομνήσεως εἰς ἔννοιαν ἡμᾶς ἄγων τῶν ὑποτεταγμένων ταῖς φωναῖς πραγμάτων, ὡς δῆλόν γε (οὐ γάρ;) Ἐκ τῶν μικρῷ πρόσθεν ἡμῖν εἰρημένων, εἴτε λόγος τὸ τί ἦν εἶναι δηλῶν, εἴτε βούλεταί τις. Καὶ γὰρ τί ἐστιν ὅρος βουλόμενοι παριστᾶν εἰς ἀνήνυτον ἐμπίπτουσι διαφωνίαν, ἣν διὰ τὴν προαίρεσιν τῆς γραφῆς παρίημι νῦν, εἴγε καὶ δοκεῖ διατρέπειν τοὺς ὅρους ὅσα ἐν τούτοις περὶ τοῦ ἄχρηστον εἶναι τὸν ὅρον ἐλέγομεν. Τοσαῦτα μὲν καὶ περὶ ὅρων ἀπόχρη μοι νῦν λελέχθαι. [2,16] Chap. XVI. Des définitions. Comme les dogmatiques s'imaginent d'être fort habiles dans l'art des définitions, qui appartient à leur logique ou à la partie rationnelle de leur philosophie, nous dirons maintenant quelque chose des définitions. Les dogmatiques croient que les définitions sont fort utiles pour plusieurs choses; mais on peut réduire leur utilité et leur nécessité à deux principaux chefs, si je ne me trompe. Car ils croient pouvoir démontrer qu'elles sont nécessaires partout ; ou pour comprendre une chose, ou pour l'expliquer et l'enseigner avec méthode. Si donc nous faisons voir qu'elles ne sont utiles ni pour l'une ni pour l'autre de ces choses, nous renverserons (à mon avis) toute la peine inutile que se donnent les dogmatiques à cet égard. D'abord. Si celui qui ne connaît pas l'objet d'une définition, ne peut pas définir ce qui lui est inconnu ; et si celui qui le connaît, et qui le définit ensuite, comprend sans l'aide de la définition, ce qui est défini, et ne fait que donner une définition à une chose connue; la définition n'est donc pas nécessaire pour comprendre une chose. Car si nous voulons définir toutes choses, nous ne définirons absolument rien, parce que nous tomberons dans le progrès à l'infini : et si nous disons que l'on peut connaître quelques choses sans définitions, nous faisons voir par là, que les définitions ne sont point nécessaires pour connaître les choses; puisque comprenant des choses qui n'ont point été définies, nous pourrions de même comprendre toutes les autres sans définitions. Ainsi ou nous ne définirons rien, pour éviter le progrès à l'infini, ou nous avouerons que les définitions ne sont point nécessaires pour connaître les choses : et par là nous trouverons qu'elles ne le sont pas non plus pour enseigner. Car comme celui qui a le premier connu une chose, l'a connue sans définition ; tout de même celui que l'on enseigne peut être instruit sans définition. De plus les dogmatiques prétendent juger des définitions par les choses que l'on définit, et ils disent que les définitions sont vicieuses, quand elles renferment des choses qui ne sont dans aucun des définis ou qui ne sont point dans quelques uns. De manière que si quelqu'un dit que l'homme est un animal raisonnable, immortel, ou qu'il est un animal raisonnable, mortel, grammairien, alors, parce qu'il n'y a aucun homme immortel, ou bien parce qu'il y a quelques hommes qui ne sont pas grammairiens, ils disent que ces définitions-là sont vicieuses. Mais peut-être que l'on ne saurait juger des définitions, a cause de la multitude infinie des singuliers par lesquels il faudrait en juger : et ensuite les définitions ne peuvent pas faire comprendre ni rendre faciles à enseigner les choses par lesquelles on juge de ces mêmes définitions; puisque ces choses là doivent être connues et comprises avant que de juger par elles des définitions. Mais enfin peut-on nier qu'il ne soit ridicule de dire que les définitions servent ou à comprendre, ou à enseigner, ou seulement à éclaircir quoi que ce soit, quand elles ne servent qu'à nous embarrasser par des obscurités. Par exemple, (pour badiner un peu) si quelqu'un, voulant demander à un homme s'il n'en a point rencontré un autre à cheval, et menant avec lui un chien, lui faisait cette interrogation; animal raisonnable, mortel, capable de science et d'intelligence, n'as-tu pas rencontré un animal risible, à larges ongles, capable de science politique, ayant les hémisphères de ses fesses appuyés sur un animal mortel, qui a la faculté de hennir, menant avec soi un animal à quatre pieds aboyant? Ne faudrait-il pas se moquer de celui qui voudrait qu'un homme demeurât muet sur une chose aussi connue que celle-là, à cause qu'il ignorerait les définitions? Il faut donc dire que la définition est inutile, si on la considère selon les différentes notions que les dogmatiques en donnent : soit que l'on dise qu'elle est une oraison qui par une courte réminiscence, nous conduit à la connaissance des choses signifiées par les paroles ; (Définition ou notion dont nous n'avons point parlé;) soit que l'on dise qu'elle est une oraison qui marque ce que la chose est, ou que l'on en donc quelque autre notion. Car les dogmatiques en voulant nous apprendre ce que c'est que la définition, tombent dans une controverse, dont ils ne sauraient jamais se débarrasser, laquelle j'omets, parce que je veux être court, quoique cette controverse paraisse renverser toutes leurs définitions. Mais je ne crois pas en devoir dire davantage sur les définitions.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 4/02/2009