[2,15] ιεʹ Περὶ ἐπαγωγῆς. Εὐπαραίτητον δὲ εἶναι νομίζω καὶ τὸν περὶ ἐπαγωγῆς τρόπον. Ἐπεὶ γὰρ ἀπὸ τῶν κατὰ μέρος πιστοῦσθαι βούλονται δι´ αὐτῆς τὸ καθόλου, ἤτοι πάντα ἐπιόντες τὰ κατὰ μέρος τοῦτο ποιήσουσιν ἢ τινά. Ἀλλ´ εἰ μὲν τινά, ἀβέβαιος ἔσται ἡ ἐπαγωγή, ἐνδεχομένου τοῦ ἐναντιοῦσθαι τῷ καθόλου τινὰ τῶν παραλειπομένων κατὰ μέρος ἐν τῇ ἐπαγωγῇ· εἰ δὲ πάντα, ἀδύνατα μοχθήσουσιν, ἀπείρων ὄντων τῶν κατὰ μέρος καὶ ἀπεριορίστων. Ὥσθ´ οὕτως ἑκατέρωθεν, οἶμαι, συμβαίνει σαλεύεσθαι τὴν ἐπαγωγήν.

[2,15] Chap. XV. De l'induction. Je crois que l'on peut encore réfuter facilement la manière d'argumenter qui se fait par induction. Car ceux qui veulent ainsi prouver l'universel par les singuliers, ou bien ils le feront en examinant tous les singuliers, ou bien ils le feront en examinant tous les singuliers, ou bien en en parcourant seulement quelques uns. S'ils n'en suivent que quelques uns, l'induction ne sera pas solide et certaine, parce qu'il se pourra faire que quelques uns des singuliers, qui auront été omis dans l'induction, soient contraires à la proposition universelle. Que s'ils veulent parcourir tous les singuliers, ils entreprendront une chose impossible, les singuliers étant infinis, et n'étant renfermés dans aucunes bornes. Ainsi quelque parti que l'on prenne, il arrive que l'induction est chancelante et peu assurée.