[1,21] καʹ. Περὶ τοῦ « τάχα »· καὶ τοῦ « ἔξεστι »· καὶ τοῦ « ἐνδέχεται ».
Τὸ δὲ « τάχα » καὶ « οὐ τάχα » καὶ « ἔξεστι » καὶ « οὐκ ἔξεστι » καὶ «
ἐνδέχεται » καὶ « οὐκ ἐνδέχεται » παραλαμβάνομεν ἀντὶ τοῦ « τάχα μὲν ἔστιν
τάχα δ´ οὐκ ἔστιν », καὶ « ἔξεστι μὲν εἶναι ἔξεστι δὲ μὴ εἶναι », καὶ «
ἐνδέχεται μὲν εἶναι ἐνδέχεται δὲ μὴ εἶναι », ὡς παραλαμβάνειν ἡμᾶς
συντομίας χάριν τὸ « μὴ ἐξεῖναι » ἀντὶ τοῦ « ἐξεῖναι μὴ εἶναι », καὶ τὸ «
μὴ ἐνδέχεσθαι » ἀντὶ τοῦ « ἐνδέχεσθαι μὴ εἶναι », καὶ τὸ « οὐ τάχα » ἀντὶ
« τοῦ τάχα μὴ εἶναι ».
Πάλιν δὲ ἐνταῦθα οὐ φωνομαχοῦμεν, οὐδὲ εἰ φύσει ταῦτα δηλοῦσιν αἱ φωναί,
ζητοῦμεν, ἀλλ´ ἀδιαφόρως αὐτάς, ὡς εἶπον, παραλαμβάνομεν. Ὅτι μέντοι αὗται
αἱ φωναὶ ἀφασίας εἰσὶ δηλωτικαί, πρόδηλον, οἶμαι. Ὁ γοῦν λέγων « τάχα
ἔστιν » δυνάμει τίθησι καὶ τὸ μάχεσθαι δοκοῦν αὐτῷ, τὸ « τάχα μὴ εἶναι »,
τῷ μὴ διαβεβαιοῦσθαι περὶ τοῦ εἶναι αὐτό. Ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τῶν λοιπῶν
ἔχει.
| [1,21] Chap. XXI. Ce que nous entendons par ces termes : peut-être, cela est
permis, cela se peut faire.
Quand nous nous servons de ces termes, Peut-être que oui, peut-être que
non ; Cela est permis, Cela n'est pas permis ; Cela se peut faire, Cela ne
se peut pas faire: Ces expressions veulent dire selon nous : Peut-être
cela est-il, et peut-être aussi cela n'est-il pas ; rien n'empêche que
cela ne soit, rien n'empêche que cela ne soit pas, ("licet esse, et licet
non esse".) Il se peut faire que cela soit, et il se peut faire aussi que
cela ne soit pas. Ainsi c'est pour abréger que nous disons, "non licet",
pour dire, "licet non esse, non fieri potest", pour, "fieri potest ut non
fit", et, "non fortasse", pour, "fortasse non est".
Au reste, nous ne disputons pas ici des termes, comme nous l'avons déjà
dit, nous ne disputons pas si ces expressions ont naturellement les
significations que nous leur donnons, et nous les prenons indifféremment
les unes pour les autres. Cependant il est évident, ce me semble, que ces
expressions sont des marques d'Aphasie, c'est-à-dire, de cette disposition
qui nous empêche de prononcer dogmatiquement sur des choses douteuses. Car
quand une personne dit, peut-être cela est-il, c'est comme si elle disait
en même temps, peut-être cela n'est-il pas, ce qui est une proposition
opposée à la première, car elle n'assure pas que cela soit. Il faut dire
la même chose des autres expressions précédentes.
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