| [1,16] ιϚʹ. Τίνες οἱ δύο τρόποι.
Παραδιδόασι δὲ καὶ δύο τρόπους ἐποχῆς ἑτέρους· ἐπεὶ γὰρ πᾶν τὸ 
καταλαμβανόμενον ἤτοι ἐξ ἑαυτοῦ καταλαμβάνεσθαι δοκεῖ ἢ ἐξ ἑτέρου, 
ὑπομιμνῄσκοντες ὅτι οὔτε ἐξ ἑαυτοῦ τι οὔτε ἐξ ἑτέρου καταλαμβάνεται, τὴν 
περὶ πάντων ἀπορίαν εἰσάγειν δοκοῦσιν. 
Καὶ ὅτι μὲν οὐδὲν ἐξ ἑαυτοῦ καταλαμβάνεται, φασί, δῆλον ἐκ τῆς γεγενημένης 
παρὰ τοῖς φυσικοῖς περί τε τῶν αἰσθητῶν καὶ τῶν νοητῶν ἁπάντων οἶμαι 
διαφωνίας, ἣ δὴ ἀνεπίκριτός ἐστι μὴ δυναμένων ἡμῶν μήτε αἰσθητῷ μήτε νοητῷ 
κριτηρίῳ χρῆσθαι διὰ τὸ πᾶν, ὅπερ ἂν λάβωμεν διαπεφωνημένον, εἶναι 
ἄπιστον, διὰ δὲ τοῦτο οὐδ´ ἐξ ἑτέρου τι καταλαμβάνεσθαι συγχωροῦσιν. 
Εἰ μὲν γὰρ τὸ ἐξ οὗ τι καταλαμβάνεται ἀεὶ ἐξ ἑτέρου καταλαμβάνεσθαι 
δεήσει, εἰς τὸν διάλληλον ἢ τὸν ἄπειρον ἐμβάλλουσι τρόπον. Εἰ δὲ βούλοιτό 
τις λαβεῖν ὡς ἐξ ἑαυτοῦ καταλαμβανόμενόν τι ἐξ οὗ καταλαμβάνεται ἕτερον, 
ἀντιπίπτει τὸ μηδὲν ἐξ ἑαυτοῦ καταλαμβάνεσθαι διὰ τὰ προειρημένα. Τὸ δὲ 
μαχόμενον πῶς ἂν δύναιτο καταληφθῆναι ἢ ἀφ´ ἑαυτοῦ ἢ ἀφ´ ἑτέρου, 
ἀποροῦμεν, τοῦ κριτηρίου τῆς ἀληθείας ἢ τῆς καταλήψεως μὴ φαινομένου, 
σημείων δὲ καὶ δίχα ἀποδείξεως διατρεπομένων, καθάπερ ἐν τοῖς ἑξῆς 
εἰσόμεθα. Τοσαῦτα μὲν οὖν καὶ περὶ τῶν τρόπων τῆς ἐποχῆς ἐπὶ τοῦ παρόντος 
ἀρκέσει λελέχθαι.
 | [1,16] Chap. XVI. De deux autres Moyens de l'Époque. 
Ces mêmes modernes nous ont encore donné deux autres moyens d'Époque que 
voici. On ne conçoit pas que l'on puisse comprendre une chose, que de 
quelqu'une de ces deux manières ; 1. ou par elle-même, 2. ou par quelque 
autre chose. Ces deux manières sont impossibles, disent ces sceptiques 
modernes : donc, concluent-ils, on doit douter de toutes choses. 
Premièrement. Que l'on ne puisse pas comprendre une chose par elle même, 
cela se prouve par les contrariétés et les disputes qui sont entre les 
physiciens touchant les choses sensibles, et les choses intelligibles. 
Contrariétés et disputes, dont on ne peut point juger en aucune manière ; 
parce que dans cette controverse nous ne pouvons user, pour juger, ni de 
l'instrument des sens, ni de l'instrument de la raison : car l'un et 
l'autre étant également controversé, quel que soit celui des deux que nous 
voudrons employer, on n'y ajoutera pas foi.
Secondement. De là il s'ensuit que l'on ne peut rien comprendre non plus 
par quelque autre chose, selon la pensée des sceptiques modernes. Car si 
ce par lequel on comprend quelque chose, doit toujours être compris par le 
moyen d'une autre chose, on se jettera dans le Diallèle, ou dans le 
progrès à l'infini. Que si quelqu'un veut supposer une chose comme 
comprise par elle-même, par laquelle il puisse comprendre une autre chose, 
il est réfuté par ce que nous venons de dire, et de prouver, savoir qu'on 
ne peut pas comprendre une chose par elle même : (supposer donc une chose 
qui puisse être comprise par elle-même, c'est supposer une chose qui 
répugne.)  Or nous doutons comment une chose étant répugnante, ou 
paraissant contradictoire, on la peut comprendre soit par elle même soit 
par une autre chose : n'y ayant aucun instrument apparent, dont on puisse 
se servir pour juger de la vérité, ou de la compréhensibilité de cette 
chose ; et tous signes, aussi bien que toute démonstration, étant 
renversés, comme nous le verrons dans la suite. Voilà ce que nous avons 
jugé à propos de dire pour le présent touchant les moyens de l'Époque. 
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