[1,1] αʹ. Περὶ τῆς ἀνωτάτω διαφορᾶς τῶν φιλοσοφιῶν.
Τοῖς ζητοῦσί τι πρᾶγμα ἢ εὕρεσιν ἐπακολουθεῖν εἰκὸς ἢ ἄρνησιν εὑρέσεως καὶ
ἀκαταληψίας ὁμολογίαν ἢ ἐπιμονὴν ζητήσεως. Διόπερ ἴσως καὶ ἐπὶ τῶν κατὰ
φιλοσοφίαν ζητουμένων οἱ μὲν εὑρηκέναι τὸ ἀληθὲς ἔφασαν, οἱ δ´ ἀπεφήναντο
μὴ δυνατὸν εἶναι τοῦτο καταληφθῆναι, οἱ δὲ ἔτι ζητοῦσιν. Καὶ εὑρηκέναι μὲν
δοκοῦσιν οἱ ἰδίως καλούμενοι δογματικοί, οἷον οἱ περὶ Ἀριστοτέλην καὶ
Ἐπίκουρον καὶ τοὺς Στωικοὺς καὶ ἄλλοι τινές, ὡς δὲ περὶ ἀκαταλήπτων
ἀπεφήναντο οἱ περὶ Κλειτόμαχον καὶ Καρνεάδην καὶ ἄλλοι Ἀκαδημαϊκοί,
ζητοῦσι δὲ οἱ σκεπτικοί. Ὅθεν εὐλόγως δοκοῦσιν αἱ ἀνωτάτω φιλοσοφίαι τρεῖς
εἶναι, δογματικὴ Ἀκαδημαϊκὴ σκεπτική.
Περὶ μὲν οὖν τῶν ἄλλων ἑτέροις ἁρμόσει λέγειν, περὶ δὲ τῆς σκεπτικῆς
ἀγωγῆς ὑποτυπωτικῶς ἐπὶ τοῦ παρόντος ἡμεῖς ἐροῦμεν, ἐκεῖνο προειπόντες,
ὅτι περὶ οὐδενὸς τῶν λεχθησομένων διαβεβαιούμεθα ὡς οὕτως ἔχοντος πάντως
καθάπερ λέγομεν, ἀλλὰ κατὰ τὸ νῦν φαινόμενον ἡμῖν ἱστορικῶς ἀπαγγέλλομεν
περὶ ἑκάστου.
| [1,1] CHAP. I De la division des philosophes en dogmatiques et sceptiques.
Ceux qui cherchent une chose, ou doivent la trouver ou doivent dire qu'ils
ne peuvent pas la trouver, et reconnaître qu'elle est incompréhensible
pour eux, ou enfin, incertains s'ils peuvent la trouver ou ne la pas
trouver, ils doivent continuer dans leur recherche. C'est là ce qui arrive
dans les diverses questions de la Philosophie. Les uns disent qu'ils ont
trouvé la Vérité; les autres disent qu'elle est incompréhensible; et les
autres continuent à la chercher. On appelle dogmatiques, ceux qui
s'imaginent l'avoir trouvée; tels sont Aristote, Épicure, les Stoïciens et
quelques autres. Ceux qui ont dit qu'elle était incompréhensible, sont,
par exemple, Clitomaque, Carnéade et les autres Académiciens. Et ceux qui
la cherchent toujours, ce sont les Sceptiques. On doit donc distinguer
trois manières générales de philosopher; celle des Dogmatiques, celle des
Académiciens et celle des Sceptiques.
Je laisse à d'autres le soin de parler des deux premières; et je m'attache
seulement à traiter en peu de mots de la méthode des Sceptiques. Mais
avant toutes choses je veux avertir mes lecteurs, qu'à l'égard des choses
que j'avancerai, je ne prétends établir quoi que ce soit, et que je ne
veux point assurer que les choses soient comme je les dis; n'ayant d'autre
dessein, que d'exposer d'une manière historique, pour ainsi dire, les
choses telles qu'elles me paraissent pour le présent.
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