HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant III

Vers 350-399

  Vers 350-399

[3,350] οἵ ῥ´ ἔτι δηριόωντο νέκυν πέρι Πηλείωνος.
351 Οἳ δέ οἱ ὡς ἄθρησαν ὑπὸ σθεναρῇσι χέρεσσι
352 πολλοὺς ἐκπνείοντας, ὑπέτρεσαν οὐδ´ ἔτ´ ἔμιμνον,
353 οὐτιδανοῖς γύπεσσιν ἐοικότες, οὕς τε φοβήσῃ
354 αἰετὸς οἰωνῶν προφερέστατος, εὖτ´ ἐν ὄρεσσι
355 πώεα δαρδάπτουσι λύκοις ὑποδηῳθέντα·
356 ὣς τοὺς ἄλλυδις ἄλλον ἀπεσκέδασε θρασὺς Αἴας
357 χερμαδίοισι θοοῖσι καὶ ἄορι καὶ μένεϊ .
358 Οἳ δὲ μέγα τρομέοντες ἀπὸ πτολέμοιο φέβοντο
359 πανσυδίῃ, ψήρεσσιν ἐοικότες, οὕς τε δαΐζων
360 κίρκος ἐπισσεύει, τοὶ δ´ ἰλαδὸν ἄλλος ἐπ´ ἄλλῳ
361 ταρφέες ἀίσσουσιν ἀλευόμενοι μέγα πῆμα·
362 ὣς οἵ γ´ ἐκ πολέμοιο ποτὶ Πριάμοιο πόληα
363 φεῦγον ὀιζυρῶς ἐπιειμένοι ἀκλέα φύζαν,
364 Αἴαντος μεγάλοιο περιτρομέοντες ὁμοκλήν,
365 ὅς ῥ´ ἕπετ´ ἀνδρομέῳ πεπαλαγμένος αἵματι χεῖρας.
366 Καί νύ κε δὴ μάλα πάντας ἐπασσυτέρους ἀπόλεσσεν,
367 εἰ μὴ πεπταμένῃσι πύλῃς ἐσέχυντο πόληα
368 βαιὸν ἀναπνείοντες, ἐπεὶ φόβος ἦτορ ἵκανε.
369 Τοὺς δ´ ἔλσας ἀνὰ ἄστυ, νομεὺς ὣς αἰόλα μῆλα,
370 ἤιεν ἐς πεδίον, χθόνα δ´ οὐ ποσὶ μάρπτεν ἑοῖσιν
371 ἐμβαίνων τεύχεσσι καὶ αἵματι καὶ κταμένοισι·
372 κεῖτο γὰρ εὐρὺς ὅμιλος ἀπειρεσίῃ ἐπὶ γαίῃ
373 ἄχρις ἐφ´ Ἑλλήσποντον ἀπ´ εὐρυχόροιο πόληος
374 αἰζηῶν κταμένων ὁπόσους λάχε Δαίμονος Αἶσα.
375 Ὡς δ´ ὅτε λήιον αὖον ὑπ´ ἀμητῆρσι πέσῃσι
376 πυκνὸν ἐόν, τὰ δὲ πολλὰ κατ´ αὐτόθι δράγματα κεῖται
377 βριθόμενα σταχύεσσι, γέγηθε δὲ θυμὸς ἐπ´ ἔργῳ
378 ἀνέρος εἰσορόωντος, τις κλυτὸν οὖδας ἔχῃσιν·
379 ὣς οἵ γ´ ἀμφοτέρωθε κακῷ δμηθέντες ὀλέθρῳ
380 κεῖντο πολυκλαύτοιο λελασμένοι ἰωχμοῖο
381 πρηνέες. Οὐδέ τι Τρῶας Ἀχαιῶν φέρτατοι υἷες
382 σύλεον ἐν κονίῃσι καὶ αἵματι δῃωθέντας,
383 πρὶν Πηλήιον υἷα πυρῇ δόμεν, σφιν ὄνειαρ
384 ἔπλετ´ ἐνὶ πτολέμοισιν ἑῷ μέγα κάρτεϊ θύων.
385 Τοὔνεκά μιν βασιλῆες ἀπὸ πτολέμου ἐρύσαντες
386 ἀμφὶ νέκυν φορέεσκον ἀπείριτον. Εὖτε φέροντες
387 κάτθεσαν ἐν κλισίῃσι νεῶν προπάροιθε θοάων,
388 ἀμφὶ δέ μιν μάλα πάντες ἀγειρόμενοι στενάχοντο
389 ἀχνύμενοι κατὰ θυμόν, - γὰρ πέλε κάρτος Ἀχαιῶν - ,
390 δὴ τότ´ ἐνὶ κλισίῃσι λελασμένος ἐγχειάων
391 κεῖτο βαρυγδούποιο παρ´ ᾐόσιν Ἑλλησπόντου·
392 οἷος ὑπερφίαλος Τιτυὸς πέσεν, ὁππότε Λητὼ
393 ἐρχομένην Πυθὼ δὲ βιάζετο, καί χολωθεὶς
394 ἀκάματόν περ ἐόντα θοῶς ὑπεδάμνατ´ Ἀπόλλων
395 λαιψηροῖς βελέεσσιν, δ´ ἀργαλέῳ ἐνὶ λύθρῳ
396 πουλυπέλεθρος ἔκειτο κατὰ χθονὸς εὐρυπέδοιο
397 μητρὸς ἑῆς, δ´ υἷα περιστονάχησε πεσόντα
398 ἐχθόμενον μακάρεσσι, γέλασσε δὲ πότνια Λητώ·
399 τοῖος ἄρ´ Αἰακίδης δηίων ἐπικάππεσε γαίῃ,
[3,350] qui combattaient encore autour du cadavre d'Achille. En voyant que sous son bras robuste tombaient tant de guerriers, les Troyens tremblent enfin et cessent de combattre, semblables à de lâches vautours qu'un aigle, roi des oiseaux, fait fuir au moment où ils dévorent sur les rochers des brebis tuées par les loups. Le valeureux Ajax les chasse de côté et d'autre, à coups de pierres et à coups d'épée ; glacés de terreur, ils fuient la bataille en foule, semblables à des étourneaux qui, poursuivis par un épervier cruel et pressés les uns contre les autres, s'envolent pour éviter la mort ; ainsi les Troyens fuient loin des combats vers la ville de Priam, le coeur plein d'une lâche épouvante ; ils craignent les menaces du grand Ajax, qui les poursuit les mains souillées de sang humain. Et il les aurait tous massacrés l'un après l'autre si, par les portes ouvertes, ils ne fussent entrés dans la ville, à demi morts, car la crainte avait saisi leurs coeurs. Après les avoir chassés dans la ville, comme un berger chasse ses brebis et ses chèvres, il revint dans la campagne ; ses pieds ne touchaient pas la terre, car ils foulaient les armes, le sang et les cadavres. En effet, une foule nombreuse de guerriers couvrait la plaine immense depuis la ville aux larges remparts jusqu'à l'Hellespont ; c'étaient tous ceux que le destin avait frappés ! Ainsi une épaisse moisson d'épis mûrs tombe sous la faux des villageois : çà et là gisent des bottes de blé, et cette vue réjouit l'âme du laboureur qui possède ces riches campagnes ; ainsi les guerriers, vaincus par un sort funeste, gisaient, couchés sur le sol, oublieux à jamais des combats cruels. (381) Les fils valeureux de l'Achaïe ne voulurent pas cependant dépouiller les Troyens qui gisaient dans la poussière et le sang, avant d'avoir livré aux flammes du bûcher le fils de Pélée, qui avait été leur rempart dans la guerre et qui s'était illustré par tant de courage. Les princes, arrachant son corps à la guerre, lui prodiguaient le respect ; ils l'apportèrent et le placèrent dans sa tente, devant les vaisseaux rapides ; et, autour de lui, tous assemblés gémissaient profondément et s'affligeaient du fond du coeur ; car il était le bras des Achéens ; maintenant il gisait dans le camp, oublieux des armes, près du rivage de l'Hellespont retentissant. Ainsi tomba jadis le superbe Tityos, qui avait outragé Latone, alors qu'elle faisait route vers Pytho ; Apollon, irrité, vainquit le géant invincible, en lui décochant une flèche légère : Tityos, dans les flots de son sang, gisait, couvrant plusieurs arpents sur le sein de la Terre, sa mère ; et, tandis que celle-ci pleurait le destin du géant ennemi des dieux, Latone riait. Ainsi le petit-fils d'Eacos, tombé dans une contrée ennemie,


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Dernière mise à jour : 21/06/2007