HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant III

Vers 250-299

  Vers 250-299

[3,250] Ὣς ἔφατ´ ἀκράαντον ἱεὶς ἔπος, οὐδέ τι ᾔδη
251 ὅσσον ἀμείνονος ἀνδρὸς ἐναντίον ἔγχος ἐνώμα.
252 Τὸν δ´ ὑποδερκόμενος προσέφη μενεδήιος Αἴας·
253 « δείλ´, οὔ νύ τι οἶδας ὅσον σέο φέρτερος Ἕκτωρ
254 ἔπλετ´ ἐνὶ πτολέμοισι; Μένος δ´ ἀλέεινε καὶ ἔγχος
255 ἡμέτερον· πινυτὸν γὰρ ὁμῶς ἔχε κάρτεϊ θυμόν.
256 Σοὶ δ´ ἤτοι νόος ἐστὶ ποτὶ ζόφον, ὅς ῥά μοι ἔτλης
257 ἐς μόθον ἐλθέμεναι μέγ´ ἀμείνονί περ γεγαῶτι·
258 οὐ γάρ μευ ξεῖνος πατρώιος εὔχεαι εἶναι,
259 οὐδέ με δωτίνῃσι παραιφάμενος πολέμοιο
260 νόσφιν ἀποστρέψεις ὡς Τυδέος ὄβριμον υἷα·
261 ἀλλὰ καὶ εἰ κείνοιο φύγες μένος, οὔ ς´ ἔτ´ ἔγωγε
262 ζωὸν ἀπὸ πτολέμοιο μεθήσομαι ἀπονέεσθαι.
263 ἄλλοισι πέποιθας ἀνὰ κλόνον, οἳ μετὰ σεῖο
264 μυίαις οὐτιδανῇσιν ἐοικότες ἀίσσουσιν
265 ἀμφὶ νέκυν Ἀχιλῆος ἀμύμονος; Ἀλλ´ ἄρα καὶ τοῖς
266 δώσω ἐπεσσυμένοις θάνατον καὶ Κῆρας ἐρεμνάς
267 Ὣς εἰπὼν Τρώεσσιν ἐπεστρωφᾶτο, λέων ὣς
268 ἐν κυσὶν ἀγρευτῇσι κατ´ ἄγκεα μακρὰ καὶ ὕλην.
269 Πολλοὺς δ´ αἶψ´ ἐδάμασσε μεμαότας εὖχος ἀρέσθαι
270 Τρῶας ὁμῶς Λυκίοισι. Περιτρομέοντο δὲ λαοί,
271 ἰχθύες ὣς ἀνὰ πόντον ἐπερχομένου ἀλεγεινοῦ
272 κήτεος δελφῖνος ἁλιτρεφέος μεγάλοιο·
273 ὣς Τρῶες φοβέοντο βίην Τελαμωνιάδαο
274 αἰὲν ἐπεσσυμένοιο κατὰ κλόνον. Ἀλλ´ ἄρα καὶ ὧς
275 μάρναντ´, ἀμφὶ δὲ νεκρὸν Ἀχιλλέος ἄλλοθεν ἄλλοι
276 μυρίοι ἐν κονίῃσιν, ὅπως σύες ἀμφὶ λέοντα,
277 κτείνοντ´· οὐλομένη δὲ περὶ σφίσι δῆρις ὀρώρει.
278 Ἔνθα καὶ Ἱππολόχοιο δαΐφρονα δάμνατο παῖδα
279 Αἴας ὀβριμόθυμος. δ´ ὕπτιος ἀμφ´ Ἀχιλῆα
280 κάππεσεν, εὖτ´ ἐν ὄρεσσι περὶ στερεὴν δρύα θάμνος·
281 ὣς γε δουρὶ δαμεὶς περικάππεσε Πηλείωνι
282 βλήμενος. Ἀμφὶ δέ οἱ κρατερὸς πάις Ἀγχίσαο
283 πολλὰ πονησάμενος σὺν ἀρηιφίλοις ἑτάροισιν
284 εἴρυσεν ἐς Τρῶας καὶ ἐς Ἰλίου ἱερὸν ἄστυ
285 δῶκε φέρειν ἑτάροισι μέγ´ ἀχνυμένοις περὶ θυμῷ.
286 Αὐτὸς δ´ ἀμφ´ Ἀχιλῆι μαχέσκετο· τὸν δ´ ἄρα δουρὶ
287 μυῶνος καθύπερθεν ἀρήιος οὔτασεν Αἴας
288 χειρὸς δεξιτερῆς· δ´ ἄρ´ ἐσσυμένως ἀπόρουσεν
289 ἐξ ὀλοοῦ πολέμοιο, κίεν δ´ ἄφαρ ἄστεος εἴσω·
290 ἀμφὶ δέ οἱ πονέοντο περίφρονες ἰητῆρες,
291 οἵ ῥά οἱ αἷμα κάθηραν ἀφ´ ἕλκεος ἄλλά τε πάντα
292 τεῦχον ὅς´ οὐταμένων ὀλοὰς ἀκέονται ἀνίας.
293 Αἴας δ´ αἰὲν ἐμάρνατ´ ἀλίγκιος ἀστεροπῇσι,
294 κτείνων ἄλλοθεν ἄλλον, ἐπεὶ μέγα τείρετο θυμῷ
295 ἀχνύμενος δηναιὸν ἀνεψιοῖο δαμέντος.
296 Ἄγχι δὲ Λαέρταο δαΐφρονος υἱὸς ἀμύμων
297 μάρνατο δυσμενέεσσι, φέβοντο δέ μιν μέγα λαοί.
298 Κτεῖνε δὲ Πείσανδρόν τε θοὸν καὶ Ἀρήιον υἷα
299 Μαινάλου, ὃς ναίεσκε περικλυτὸν οὖδας Ἀβύδου.
[3,250] Il parlait ainsi, follement, et ne savait pas contre quel ennemi terrible il lançait ses traits. Ajax le regarda de travers et lui dit : «Eh quoi ! lâche ! ne sais-tu pas combien Hector était plus vaillant que toi ? cependant il a fui ma force et ma lance ; il était aussi sage que brave ! Tu veux sans doute connaître les Enfers, puisque tu ne crains pas de me combattre, faible guerrier ! Tu ne pourras point te vanter d'être l'hôte de mon père, et tu n'éviteras pas mes coups en m'offrant de l'or, comme tu fis avec le fils de Tydée ; tu lui as échappé ; mais moi, je ne te laisserai pas sortir vivant du combat. Tu comptes sur tes compagnons, sur ces vils guerriers qui, comme des mouches, bourdonnent autour du cadavre du grand Achille. Mais, s'ils approchent, je leur réserve, comme à toi, la mort et le noir destin». (267) En parlant ainsi, il faisait tête aux Troyens de tous les côtés, comme un lion pressé par les chiens de chasse dans les vallées creuses et le fond des bois. Il abattit un grand nombre de Troyens et de Lyciens désireux de gloire ; et les guerriers avaient peur comme les poissons dans la mer quand ils voient la terrible baleine ou le dauphin, monstrueux habitant des flots ; ainsi les Troyens redoutaient la vigueur du fils de Télamon, qui s'élançait fièrement contre eux ; cependant ils ne quittaient pas le combat, et pêle-mêle autour du corps d'Achille ils se laissaient en foule égorger dans la poussière, comme des porcs tués par un lion ; et ils persistaient dans leur dessein fatal. Le magnanime Ajax tue ainsi Glaucos, fils belliqueux d'Hippolochos, qui tomba à la renverse sur le corps d'Achille, comme, dans les forêts, un arbrisseau près d'un chêne puissant. Ce guerrier, frappé d'un coup de lance, tomba donc étendu sur le fils de Pélée ; pour sauver du moins son cadavre, le valeureux Enée, fils d'Anchise, lutte longtemps ; enfin, avec l'aide de ses braves compagnons, il le traîne du côté des Troyens et le donne à ses amis affligés pour l'emporter dans la ville sacrée d'Ilion. Quant à lui, il restait là pour enlever Achille ; mais le valeureux Ajax le frappa d'un coup de lance au milieu de la main droite ; alors Enée laissa la guerre meurtrière et rentra dans la ville ; autour de lui s'empressèrent des médecins habiles qui lavèrent le sang de la blessure et lui donnèrent les soins qui calment la douleur. (293) Ajax combattait sans relâche, semblable à un éclair, tuant à droite et à gauche ; car il était irrité et affligé de la mort de son parent. Non loin de là, le fils illustre du sage Laerte luttait avec les ennemis, que sa force effrayait : il tua l'agile Pisandre, Arcios, fils de Ménalos, habitant de la noble Alydos ;


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Dernière mise à jour : 21/06/2007