HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant III

Vers 100-149

  Vers 100-149

[3,100] ἀντιθέῳ Πηλῆι συνήρσαμεν; Εὖ δ´ ἐνὶ μέσσοις
101 δαινυμένοις ἤειδες, ὅπως Θέτιν ἀργυρόπεζαν
102 Πηλεὺς ἤγετ´ ἄκοιτιν ἁλὸς μέγα λαῖτμα λιποῦσαν·
103 καί σευ φορμίζοντος ἐπήιεν ἀθρόα φῦλα
104 θῆρές τ´ οἰωνοί τε βαθυσκόπελοί τε κολῶναι
105 καὶ ποταμοὶ καὶ πᾶσα βαθύσκιος ἤιεν ὕλη.
106 Ἀλλὰ τά γ´ ἐξελάθου καὶ ἀμείλιχον ἔργον ἔρεξας
107 κτείνας ἀνέρα δῖον ὃν ἀθανάτοισι σὺν ἄλλοις
108 νέκταρ ἀποσπένδων ἠρήσαο παῖδα γενέσθαι
109 ἐκ Θέτιδος Πηλῆι. Τεῆς δ´ ἐπελήσαο ἀρῆς
110 ἦρα φέρων λαοῖσι κραταιοῦ Λαομέδοντος
111 πάρα βουκολέεσκες· δ´ ἀθάνατόν περ ἐόντα
112 θνητὸς ἐὼν ἀκάχιζε· σὺ δ´ ἀφρονέων ἐνὶ θυμῷ
113 ἦρα φέρεις Τρώεσσι λελασμένος ὅσς´ ἐμόγησας.
114 Σχέτλιε, οὔ νύ τι οἶδας ἐνὶ φρεσὶ λευγαλέῃσιν
115 οὔθ´ τις ἀργαλέος καὶ ἐπάξιος ἄλγεα πάσχειν,
116 οὔθ´ τις ἀθανάτοισι τετιμένος· γὰρ Ἀχιλλεὺς
117 ἤπιος ἄμμι τέτυκτο καὶ ἐξ ἡμέων γένος ἦεν.
118 Ἀλλ´ οὐ μὰν Τρώεσσιν ἐλαφρότερον πόνον οἴω
119 ἔσσεσθ´ Αἰακίδαο δεδουπότος, οὕνεκ´ ἄρ´ αὐτοῦ
120 υἱὸς ἀπὸ Σκύροιο θοῶς ἐς ἀπηνέα δῆριν
121 Ἀργείοις ἐπαρωγὸς ἐλεύσεται εἴκελος ἀλκὴν
122 πατρὶ ἑῷ, πολέσιν δὲ κακὸν δηίοισι πελάσσει.
123 νυ σοὶ οὐ Τρώων ἐπιμέμβλεται, ἀλλ´ Ἀχιλῆι
124 ἀμφ´ ἀρετῆς ἐμέγηρας, ἐπεὶ πέλε φέρτατος ἀνδρῶν.
125 Νήπιε, πῶς ἔτι σοῖσιν ἐν ὄμμασι Νηρηίνην
126 ὄψει ἐν ἀθανάτοισι Διὸς ποτὶ δώματ´ ἰοῦσαν,
127 σε πάρος κύδαινε καὶ ὡς φίλον ἔδρακεν υἷα;»
128 μέγα νεικείουσα πολυσθενέος Διὸς υἷα
129 Ἥρη ἀκηχεμένη. δ´ ἄρ´ οὐκ ἀπαμείβετο μύθῳ·
130 ἅζετο γὰρ παράκοιτιν ἑοῦ πατρὸς ἀκαμάτοιο,
131 οὐδέ οἱ ὀφθαλμοῖσι καταντίον εἰσοράασθαι
132 ἔσθενεν, ἀλλ´ ἀπάνευθε θεῶν ἄλληκτον ἐόντων
133 ἧστο κατωπιόων. Ἄμοτον δέ οἱ ἐσκύζοντο
134 ἀθάνατοι κατ´ Ὄλυμπον ὅσοι Δαναοῖσιν ἄμυνον·
135 ὅσσοι δ´ αὖ Τρώεσσι μενοίνεον εὖχος ὀρέξαι,
136 κεῖνοί μιν κύδαινον ἐνὶ φρεσὶ καγχαλόωντες
137 κρύβδ´ Ἥρης· πάντες γὰρ ἐναντίον Οὐρανίωνες
138 ἅζοντ´ ἀσχαλόωσαν. δ´ οὔ πω λήθετο θυμοῦ
139 Πηλείδης· ἔτι γάρ οἱ ἀμαιμακέτοις ἐνὶ γυίοις
140 ἔζεεν αἷμα κελαινὸν ἐελδομένοιο μάχεσθαι.
141 Οὐδ´ ἄρά οἱ Τρώων τις ἐτόλμαεν ἐγγὺς ἱκέσθαι
142 βλημένου, ἀλλ´ ἀπάνευθεν ἀφέστασαν, εὖτε λέοντος
143 ἀγρόται ἐν ξυλόχοισι τεθηπότες, ὅν τε βάλῃσι
144 θηρητήρ, δ´ ἄρ´ οὔ τι πεπαρμένος ἦτορ ἄκοντι
145 λήθεται ἠνορέης, ἀλλὰ στρέφετ´ ἄγριον ὄμμα
146 σμερδαλέον βλοσυρῇσιν ὑπαὶ γενύεσσι βεβρυχώς·
147 ὣς ἄρα Πηλείδαο χόλος καὶ λοίγιον ἕλκος
148 θυμὸν ἄδην ὀρόθυνε. Θεοῦ δέ μιν ἰὸς ἐδάμνα·
149 ἀλλὰ καὶ ὧς ἀνόρουσε καὶ ἔνθορε δυσμενέεσσι
[3,100] Tu as donc oublié ces noces fameuses de Thétis et du divin Pélée ; toi-même, tu chantais au milieu du festin, le jour où il prit pour femme la nymphe aux pieds d'argent qui laissa pour lui les abîmes profonds de la mer. Aux sons de ta lyre accouraient en troupes serrées les bêtes des bois, les oiseaux rapides, les rochers des montagnes, les fleuves et les arbres des forêts ombragées ; et toi, oubliant tout, tu as accompli cette action cruelle ! tu as fait périr ce guerrier divin que jadis, à notre table, buvant le nectar avec les autres dieux, tu avais souhaité de voir naître pour la joie de Thétis et de Pélée ! Souhait maintenant oublié ! Tu secours les peuples du puissant Laomédon, dont jadis tu paissais les troupeaux et qui simple mortel t'accabla de mauvais traitements, toi, dieu ? Et maintenant, insensé ! tu protèges les Troyens ; tu oublies le passé ! Scélérat ! tu ne comprends donc pas quels hommes sont impies et méritent le châtiment, quels hommes au contraire sont dignes de la faveur des immortels ; Achille nous respectait, et il descendait de nous. Mais je ne pense pas que les Troyens auront moins à craindre, maintenant qu'il est mort ; son fils bientôt viendra de Scyros pour secourir les Argiens dans cette guerre cruelle ; il sera l'égal de son père pour sa vaillance, et il apportera la mort à plus d'un ennemi... Mais, quoi ! tu ne protèges pas les Troyens ; tu étais jaloux de la vaillance d'Achille, le plus illustre de tous les mortels. Misérable ! de quels yeux regarderas-tu désormais Thétis lorsque, parmi les immortels, elle rentrera dans le palais de Zeus ; elle t'aimait autrefois et te regardait comme son fils !» (128) Héra parla ainsi dans sa colère, accablant de reproches le fils du puissant Zeus. Et lui, il ne répondit rien, car il craignait la femme de son invincible père ; il n'osa pas même la regarder en face, mais il se retira à l'écart des dieux éternels, baissant les yeux vers la terre. Et les dieux de l'Olympe qui favorisaient les Danaens étaient irrités contre lui, mais ceux qui souhaitaient la victoire des Troyens le louaient et se réjouissaient au fond de leur coeur, loin des yeux d'Héra ; car tous les habitants du ciel craignaient de braver sa colère. (138) Cependant le fils de Pélée n'avait pas encore perdu son grand coeur, et dans ses membres puissants bouillait encore un sang généreux ; il voulait combattre, et aucun des Troyens n'osait approcher du héros penché sur la terre ; ils se tenaient loin, comme au fond des bois des villageois inquiets en face d'un lion que le chasseur a frappé ; et, quoique sa poitrine soit traversée par l'épieu, il ne perd pas son courage, il roule des yeux farouches et grince terriblement ses mâchoires cruelles : ainsi la colère et la douleur excitaient la vaillance du fils de Pélée ; quoique affaibli par la blessure divine, il se redressa néanmoins et s'élança contre les ennemis,


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Dernière mise à jour : 21/06/2007