HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant XIII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[13,250] Καὶ τὸν μὲν πότμος εἷλε· κακῶν δ´ γε λήσατο πολλῶν.
251 Οἳ δ´ ἐπὶ Ἀστυάνακτα βάλον Δαναοὶ ταχύπωλοι
252 πύργου ἀφ´ ὑψηλοῖο, φίλον δέ οἱ ἦτορ ὄλεσσαν
253 μητρὸς ἀφαρπάξαντες ἐν ἀγκοίνῃσιν ἐόντα
254 Ἕκτορι χωόμενοι, ἐπεὶ σφισι πῆμα κόρυσσε
255 ζωὸς ἐών· τῶ καί οἱ ἀπηχθήραντο γενέθλην,
256 καί οἱ παῖδ´ ἐβάλοντο καθ´ ἕρκεος αἰπεινοῖο,
257 νήπιον, οὔ πω δῆριν ἐπιστάμενον πολέμοιο.
258 Ἠύτε πόρτιν ὄρεσφι λύκοι χατέοντες ἐδωδῆς
259 κρημνὸν ἐς ἠχήεντα κακοφραδίῃσι βάλωνται
260 μητρὸς ἀποτμήξαντες ἐυγλαγέων ἀπὸ μαζῶν,
261 δὲ θέῃ γοόωσα φίλον τέκος ἔνθα καὶ ἔνθα
262 μακρὰ κινυρομένη, τῇ δ´ ἐξόπιθεν κακὸν ἄλλο
263 ἔλθῃ, ἐπεί κε λέοντες ἀναρπάζωσι καὶ αὐτήν·
264 ὣς τὴν ἀσχαλόωσαν ἄδην περὶ παιδὸς ἑοῖο
265 ἦγον δήιοι ἄνδρες ἅμ´ ἄλλαις ληιάδεσσι
266 κούρην Ἠετίωνος ἀμύμονος αἰνὰ γοῶσαν.
267 δ´ ἄρα παιδὸς ἑοῖο καὶ ἀνέρος ἠδὲ τοκῆος
268 μνησαμένη φόνον αἰνὸν ἐύσφυρος Ἠετιώνη
269 ὥρμηνεν θανέεσθαι, ἐπεὶ βασιλεῦσιν ἄμεινον
270 τεθνάμεν ἐν πολέμῳ χείροσιν ἀμφιπολεύειν·
271 καί ῥ´ ὀλοφυδνὸν ἄυσε μέγ´ ἀχνυμένη κέαρ ἔνδον·
272 «Εἰ δ´ ἄγε νῦν καὶ ἐμεῖο δέμας κατὰ τείχεος αἰνοῦ
273 κατὰ πετράων καὶ πυρὶ αἶψα βάλεσθε,
274 Ἀργεῖοι· μάλα γάρ μοι ἀάσπετα πήματ´ ἔασι.
275 Καὶ γάρ μευ πατέρ´ ἐσθλὸν ἐνήρατο Πηλέος υἱὸς
276 Θήβῃ ἐνὶ ζαθέῃ, Τροίῃ δ´ ἐνὶ φαίδιμον ἄνδρα,
277 ὅς μοι ἔην μάλα πάντα τά τ´ ἔλδετο θυμὸς ἐμεῖο·
278 καί μοι κάλλιπε τυτθὸν ἐνὶ μεγάροις ἔτι παῖδα,
279 ἔπι κυδιάασκον ἀπείριτον, ἔπι πολλὰ
280 ἐλπομένην ἀπάφησε κακὴ καὶ ἀτάσθαλος Αἶσα.
281 Τῶ νύ μ´ ἀκηχεμένην πολυτειρέος ἐκ βιότοιο
282 νοσφίσατ´ ἐσσυμένως μηδ´ εἰς ἑὰ δώματ´ ἄγεσθε
283 μίγδα δορυκτήτοισιν, ἐπεί νύ μοι οὐκέτι θυμῷ
284 εὔαδεν ἀνθρώποισι μετέμμεναι, οὕνεκα δαίμων
285 κηδεμονῆας ὄλεσσεν, ἄχος δέ με δέχνυται αἰνὸν
286 ἐκ Τρώων στυγεροῖσιν ἐπ´ ἄλγεσιν οἰωθεῖσαν
287 ῥα λιλαιομένη χθόνα δύμεναι· οὐ γὰρ ἔοικε
288 ζωέμεναι κείνοισιν ὅσων μέγα κῦδος ὄνειδος
289 ἀμφιχάνῃ· δεινὸν γὰρ ὑπόψιον ἔμμεναι ἄλλων.
290 Οἳ δὲ βίῃ ἀέκουσαν ἄγον ποτὶ δούλιον ἦμαρ.
291 Ἄλλοι δ´ ἀλλοίοις ἐνὶ δώμασι θυμὸν ἔλειπον
292 ἀνέρες· ἐν δ´ ἄρα τοῖσι βοὴ πολύδακρυς ὀρώρει·
293 ἀλλ´ οὐκ ἐν μεγάροις Ἀντήνορος, οὕνεκ´ ἄρ´ αὐτοῦ
294 Ἀργεῖοι μνήσαντο φιλοξενίης ἐρατεινῆς,
295 ὃς ξείνισσε πάροιθε κατὰ πτόλιν ἠδ´ ἐσάωσεν
296 ἰσόθεον Μενέλαον ὁμῶς Ὀδυσῆι μολόντα.
297 Τῷ δ´ ἐπίηρα φέροντες Ἀχαιῶν φέρτατοι υἷες
298 αὐτὸν μὲν ζώοντα λίπον καὶ κτῆσιν ἅπασαν,
299 καὶ Θέμιν ἁζόμενοι πανδερκέα καὶ φίλον ἄνδρα.
[13,250] Ainsi le destin fit périr Priam, et il oublia tous ses maux. Pendant ce temps, les Danaens du haut d'une tour précipitaient Astyanax et lui ôtaient la vie en l'arrachant des bras de sa mère : car ils étaient irrités contre Hector, qui, de son vivant, leur avait fait tant de mal. C'est pourquoi ils détestaient son fils et le jetèrent d'une muraille élevée, bégayant encore, encore ignorant des combats guerriers. Ainsi des loups, en quête de nourriture, poursuivent un veau dans les montagnes sur une roche exposée aux vents loin du pis fécond de sa mère ; celle-ci, gémissante, court çà et là pour le chercher ; mais un nouveau malheur fond sur elle, quand les lions la saisissent à son tour : ainsi Andromaque pleurait son fils ; mais bientôt les guerriers ennemis l'emmenèrent avec les autres femmes captives, tandis qu'elle gémissait tristement. La belle et noble fille d'Eétion, au souvenir de la mort cruelle de son fils, de son mari et de son père, eût désiré mourir ; car pour les rois il vaut mieux périr à la guerre que servir des sujets. Elle poussait des cris plaintifs, et elle disait, le coeur plein d'une douleur cruelle : 272 «Allez, Argiens ! jetez aussi mon corps du haut de ce mur funeste ! du haut de ces rochers ! dans ces flammes brûlantes ! Des maux sans nombre m'accablent. Le fils de Pélée a tué dans la sainte ville de Thèbes mon père vénérable et à Troie mon illustre époux, qui était tout pour moi ! Il était la joie de mon coeur ! Il m'avait laissé dans ma maison un petit enfant qui était mon orgueil et mon espérance ; un destin cruel et injuste m'a déçue. Ayez pitié de ma douleur et ôtez-moi promptement cette vie misérable ; ne me conduisez pas dans vos demeures avec les autres captives. Il ne me plaît plus de demeurer parmi les hommes, puisqu'un sort funeste m'a enlevé mes protecteurs et que je vis dans les larmes, seul reste de ma famille, condamnée à la douleur». 287 Elle parlait ainsi, désireuse de disparaître sous la terre : car il n'est pas beau de vivre quand la gloire s'est changée en opprobre. Il est dur d'être méprisé ! Mais les Danaens l'emmenaient de force, la réservant au triste sort des esclaves. 291 Çà et là dans les maisons les guerriers perdaient la vie ; et parmi eux s'élevaient des cris lamentables. Seule la maison d'Anténor fut préservée ; car les Argiens se rappelèrent son hospitalité bienveillante ; il avait reçu chez lui et sauvé le divin Ménélas venu à Troie avec Odysse ; aussi, pleins de reconnaissance, les fils illustres des Argiens lui laissèrent sa vie et tous ses biens ; car ils respectaient Thémis qui voit tout et le guerrier qui fut leur ami.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site MÉDITERRANÉES d'Agnès VINAS |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/04/2009