HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant XII

Vers 450-499

  Vers 450-499

[12,450] ἠερόεν, θνητοῖσιν ἀνέμβατον, ἔνι θῆρες
451 σμερδαλέοι ναίεσκον ἔτ´ οὐλομένοιο γενέθλης
452 Τυφῶνος, νήσοιο κατὰ πτύχας ἥν τε Καλύδνην
453 λαοὶ ἐπικλείουσιν, ἔσω ἁλὸς ἀντία Τροίης.
454 Ἔνθεν ἀναστήσασα βίην καλέεσκε δρακόντων
455 ἐς Τροίην· οἳ δ´ αἶψα θεῆς ὕπο κινηθέντες
456 νῆσον ὅλην ἐτίναξαν· ἐπεσμαράγησε δὲ πόντος
457 νισομένων καὶ κῦμα διίστατο· τοὶ δ´ ἐφέροντο
458 αἰνὸν λιχμώωντες· ἔφριξε δὲ κήτεα πόντου.
459 Ἀμφὶ δ´ ἄρα στενάχοντο μέγα Ξάνθοιο θύγατρες
460 Νύμφαι καὶ Σιμόεντος, ἀπ´ Οὐλύμποιο δὲ Κύπρις
461 ἄχνυτο. Τοὶ δ´ ἄφαρ ἷξαν ὅπῃ θεὸς ὀτρύνεσκε,
462 θήγοντες βλοσυρῇσι γενειάσι λοιγὸν ὀδόντων
463 δυστήνοις ἐπὶ παισί. Κακὴ δ´ ἐπενίσετο φύζα
464 Τρῶας, ὅτ´ εἰσενόησαν ἀνὰ πτόλιν αἰνὰ πέλωρα·
465 οὐδέ τις αἰζηῶν, οὐδ´ εἰ μένος ἄτρομος ἦεν,
466 μεῖναι ἔτλη· πάντας γὰρ ἀμείλιχον ἄμπεχε δεῖμα
467 θῆρας ἀλευομένους, ὀδύνη δ´ ἔχεν. Ἔνθα γυναῖκες
468 οἴμωζον καί πού τις ἑῶν ἐπελήσατο τέκνων
469 αὐτὴ ἀλευομένη στυγερὸν μόρον. Ἀμφὶ δὲ Τροίη
470 ἔστεν´ ἐπεσσυμένων. Πολλοὶ δ´ ἄφαρ εἰς ἓν ἰόντες
471 γυῖα περιδρύφθησαν· ἐνεστείνοντο δ´ ἀγυιαῖς
472 ἀμφιπεριπτώσσοντες. Ἔλειπτο δὲ μοῦνος ἄπωθε
473 Λαοκόων ἅμα παισί· πέδησε γὰρ οὐλομένη Κὴρ
474 καὶ θεός. Οἳ δέ οἱ υἷας ὑποτρομέοντας ὄλεθρον
475 ἀμφοτέρους ὀλοῇσιν ἀνηρείψαντο γένυσσι
476 πατρὶ φίλῳ ὀρέγοντας ἑὰς χέρας· οὐδ´ γ´ ἀμύνειν
477 ἔσθενεν· ἀμφὶ δὲ Τρῶες ἀπόπροθεν εἰσορόωντες
478 κλαῖον ὑπὸ κραδίῃσι τεθηπότες. Οἳ δ´ ἄρ´ Ἀθήνης
479 προφρονέως τελέσαντες ἀπεχθέα Τρωσὶν ἐφετμὴν
480 ἄμφω ἀιστώθησαν ὑπὸ χθόνα· τῶν δ´ ἔτι σῆμα
481 φαίνεθ´, ὅπου κατέδυσαν ἐς ἱερὸν Ἀπόλλωνος
482 Περγάμῳ ἐν ζαθέῃ. Προπάροιθε δὲ Τρώιοι υἷες
483 παίδων Λαοκόωντος ἀμείλιχα δῃωθέντων
484 τεῦξαν ἅμ´ ἀγρόμενοι κενεὸν τάφον ἔπι δάκρυ
485 χεῦε πατὴρ ἀλαοῖσιν ὑπ´ ὄμμασιν· ἀμφὶ δὲ μήτηρ
486 πολλὰ κινυρομένη κενεῷ ἐπαΰτεε τύμβῳ
487 ἐλπομένη τι καὶ ἄλλο κακώτερον· ἔστενε δ´ ἄτην
488 ἀνέρος ἀφραδίῃ, μακάρων δ´ ὑπεδείδιε μῆνιν.
489 Ὡς δ´ ὅτ´ ἐρημαίην περιμύρεται ἀμφὶ καλιὴν
490 πολλὰ μάλ´ ἀχνυμένη κατὰ δάσκιον ἄγκος ἀηδών,
491 ἧς ἔτι νήπια τέκνα, πάρος κελαδεινὸν ἀείδειν,
492 δάμναθ´ ὑπὸ γναθμοῖσι μένος βλοσυροῖο δράκοντος,
493 μητέρι δ´ ἄλγεα θῆκε, καὶ ἄσπετον ἀσχαλόωσα
494 μύρεται ἀμφὶ δόμον κενεὸν μάλα κεκληγυῖα·
495 ὣς γε στενάχιζε λυγρὸν τεκέων ἐπ´ ὀλέθρῳ
496 μυρομένη κενεῷ περὶ σήματι· σὺν δέ οἱ ἄλλο
497 πῆμα μάλ´ ἀργαλέον πόσιος πέλεν ἀμφ´ ἀλαοῖο.
498 Καί ῥ´ μὲν φίλα τέκνα καὶ ἀνέρα κωκύεσκε,
499 τοὺς μὲν ἀποφθιμένους, τὸν δ´ ἄμμορον ἠελίοιο·
[12,450] inaccessible aux mortels, où habitaient deux monstres de la race cruelle de Typhon, cachés dans le sein d'une île voisine de Troie, que les hommes appellent Calydné. Athéné appela vers Troie ces serpents horribles ; ils accoururent promptement à l'appel de la déesse ; l'île trembla, la mer résonna sous le poids de leur course, les flots s'entr'ouvraient, et ils s'élançaient, dardant leurs langues ; les baleines avaient peur, et les Nymphes, filles du Xanthe et du Simos, poussaient de grands cris ; (460) du haut de l'Olympe, Cypris en eut horreur. Ils vinrent donc promptement où la déesse les appelait, aiguisant au fond de leurs gueules leurs dents meurtrières contre les fils de Laocoon ; une affreuse terreur saisit les Troyens en voyant dans leur ville ces monstres épouvantables, et aucun des guerriers, malgré son courage, n'osa les affronter ; tous, une crainte horrible les avait frappés, ils fuyaient oppressés par l'angoisse ; les femmes pleuraient, et plus d'une oublia ses enfants pour fuir l'odieuse mort. Partout la ville gémissait à l'approche des serpents ; et, tous se pressant en désordre, il arriva que plusieurs furent blessés ; car ils étaient à l'étroit dans les places où ils s'élançaient ensemble. (472) Seul à l'abandon demeura Laocoon avec ses fils, car la Parque funeste et Athéné les avaient rendus immobiles ; les serpents se précipitèrent sur les deux enfants tremblants d'effroi et les dévorèrent de leurs gueules meurtrières ; ils tendaient leurs mains vers leur père, mais il ne pouvait les secourir. Les Troyens, en voyant de loin ce spectacle, pleuraient, frappés d'épouvante jusqu'au fond du coeur ; et les serpents, après avoir accompli la volonté d'Athéné funeste aux Troyens, disparurent sous la terre ; mais la trace de leur passage se voit encore jusqu'à l'entrée du temple d'Apollon, dans la sainte Pergame. (482) Les Troyens élevèrent aux fils de Laocoon morts si cruellement un superbe tombeau, sur lequel le père aveugle versa des larmes, et leur mère, à ses côtés, gémissait près du sépulcre vide, attendant des malheurs encore plus grands. Elle pleurait aussi le malheur de son mari et craignait la colère des dieux. Ainsi, autour de son nid vide, un rossignol dans une vallée ombreuse pousse de longues plaintes ; car ses petits, avant même d'avoir des plumes, avant d'avoir fait résonner leur doux chant, ont été dévorés par un horrible serpent, cruelle douleur pour la mère ! et elle, gémissant sans fin, vole autour du nid vide, avec de grands cris ; (495) ainsi la femme de Laocoon pleurait la mort lamentable de ses fils, au bord de leur sépulcre vide, et une autre douleur affligeait son âme, à la vue de son mari aveugle ! Tandis qu'elle pleurait ses fils et son mari, les uns morts, l'autre privé de la lumière du soleil,


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Dernière mise à jour : 26/03/2009