HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant VII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[7,250] Τοὔνεκά μιν κατὰ θυμὸν ἀάσπετον ἄμπεχε δεῖμα
251 παιδὸς ἀπεσσυμένοιο ποτὶ πτολέμοιο κυδοιμόν,
252 μή οἱ λευγαλέῳ ἐπὶ πένθεϊ πένθος ἵκηται.
253 Ἠὼς δ´ εἰσανέβη μέγαν οὐρανόν. Οἳ δ´ ἀπὸ λέκτρων
254 καρπαλίμως ὤρνυντο· νόησε δὲ Δηιδάμεια,
255 αἶψα δέ οἱ στέρνοισι περὶ πλατέεσσι χυθεῖσα
256 ἀργαλέως γοάασκεν ἐς αἰθέρα μακρὰ βοῶσα·
257 ἠύτε βοῦς ἐν ὄρεσσιν ἀπειρέσιον μεμακυῖα
258 πόρτιν ἑὴν δίζηται ἐν ἄγκεσιν, ἀμφὶ δὲ μακρὰ
259 οὔρεος αἰπεινοῖο περιβρομέουσι κολῶναι·
260 ὣς ἄρα μυρομένης ἀμφίαχεν αἰπὺ μέλαθρον
261 πάντοθεν ἐκ μυχάτων, μέγα δ´ ἀσχαλόως´ ἀγόρευε·
262 «Τέκνον, πῇ δὴ νῦν σοὶ ἐὺς νόος ἐκπεπότηται,
263 Ἴλιον ἐς πολύδακρυ μετὰ ξείνοισιν ἕπεσθαι,
264 ἧχι πολεῖς ὀλέκονται ὑπ´ ἀργαλέης ὑσμίνης,
265 καί περ ἐπιστάμενοι πόλεμον καὶ ἀεικέα χάρμην;
266 Νῦν δὲ σὺ μὲν νέος ἐσσὶ καὶ οὔ πω δήια ἔργα
267 οἶδας τ´ ἀνθρώποισιν ἀλάλκουσιν κακὸν ἦμαρ.
268 Ἀλλὰ σὺ μέν μευ ἄκουσον, ἑοῖς δ´ ἐνὶ μίμνε δόμοισι,
269 μὴ δή μοι Τροίηθε κακὴ φάτις οὔαθ´ ἵκηται
270 σεῖο καταφθιμένοιο κατὰ μόθον. Οὐ γὰρ ὀίω
271 ἐλθέμεναί ς´ ἔτι δεῦρο μετάτροπον ἐξ ὁμάδοιο·
272 οὐδὲ γὰρ οὐδὲ πατὴρ τεὸς ἔκφυγε κῆρ´ ἀίδηλον,
273 ἀλλ´ ἐδάμη κατὰ δῆριν, περ καὶ σεῖο καὶ ἄλλων
274 ἡρώων προφέρεσκε, θεὰ δέ οἱ ἔπλετο μήτηρ,
275 τῶνδε δολοφροσύνῃ καὶ μήδεσιν, οἳ σὲ καὶ αὐτὸν
276 δῆριν ἐπὶ στονόεσσαν ἐποτρύνουσι νέεσθαι.
277 Τοὔνεκ´ ἐγὼ δείδοικα περὶ κραδίῃ τρομέουσα,
278 μή μοι καὶ σέο, τέκνον, ἀποφθιμένοιο πέληται
279 εὖνιν καλλειφθεῖσαν ἀεικέα πήματα πάσχειν·
280 οὐ γάρ πώ τι γυναικὶ κακώτερον ἄλγος ἔπεισιν
281 ὅτε παῖδες ὄλωνται ἀποφθιμένοιο καὶ ἀνδρός,
282 χηρωθῇ δὲ μέλαθρον ὑπ´ ἀργαλέου θανάτοιο·
283 αὐτίκα γὰρ περὶ φῶτες ἀποτμήγουσιν ἀρούρας,
284 κείρουσιν δέ τε πάντα καὶ οὐκ ἀλέγουσι θέμιστας,
285 οὕνεκεν οὔ τι τέτυκται ὀιζυρώτερον ἄλλο
286 χήρης ἐν μεγάροισιν ἀκιδνότερόν τε γυναικός
287 Φῆ μέγα κωκύουσα· πάις δέ μιν ἀντίον ηὔδα·
288 «Θάρσει, μῆτερ ἐμεῖο, κακὴν δ´ ἀποπέμπεο φήμην·
289 οὐ γὰρ ὑπὲρ Κῆράς τις ὑπ´ Ἄρεϊ δάμναται ἀνήρ·
290 εἰ δέ μοι αἴσιμόν ἐστι δαμήμεναι εἵνεκ´ Ἀχαιῶν,
291 τεθναίην ῥέξας τι καὶ ἄξιον Αἰακίδῃσιν
292 Ὣς φάτο· τῷ δ´ ἄγχιστα κίεν γεραρὸς Λυκομήδης
293 καί ῥά μιν ἰωχμοῖο λιλαιόμενον προσέειπεν·
294 « τέκος ὀβριμόθυμον ἑῷ πατρὶ κάρτος ἐοικώς,
295 οἶδ´ ὅτι καρτερός ἐσσι καὶ ὄβριμος· ἀλλ´ ἄρα καὶ ὧς
296 καὶ πόλεμον δείδοικα πικρὸν καὶ κῦμα θαλάσσης
297 λευγαλέον· ναῦται γὰρ ἀεὶ σχεδόν εἰσιν ὀλέθρου.
298 Ἀλλὰ σὺ δείδιε, τέκνον, ἐπὴν πλόον εἰσαφίκηαι
299 ὕστερον Τροίηθεν ἄλλοθεν, οἷά τε πολλὰ
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[7,250] Aussi son coeur était-il plein d'une grande angoisse ; elle craignait que son fils ne courût à son tour affronter les dangers de la guerre et que sa tristesse ne fût encore augmentée d'une autre tristesse. Cependant l'aurore s'éleva dans le ciel immense, les guerriers quittèrent promptement leurs lits, et Déidamie s'en aperçut. Aussitôt, jetant ses bras autour de la large poitrine de son fils, elle poussait vers le ciel des cris aigus et des soupirs profonds. Comme une vache sur les montagnes, cherchant dans les vallées sa génisse, pousse de longs mugissements, que répètent les sommets des rochers : ainsi les profondeurs de la haute maison retentissaient de ses plaintes ; et elle s'écriait avec désespoir : 262 «Mon fils, ta raison s'est envolée ! Quoi ! tu veux accompagner tes hôtes vers Ilion, l'objet de nos larmes ! C'est là que tant de guerriers ont péri dans les combats douloureux, et cependant ils connaissaient les armes et la bataille. Mais toi tu n'es encore qu'un enfant ; tu ne connais pas les choses de la guerre, ni les ruses qui préservent les guerriers du péril. Ecoute-moi donc ! reste dans ta maison, de peur qu'un messager revenant de Troie n'apporte à mes oreilles la triste nouvelle que tu es mort dans la mêlée ; car je ne puis espérer que tu reviennes de la guerre. Ton père lui-même n'a pas évité la mort cruelle ; il est tombé dans la bataille, lui qui te surpassait, mon fils, et qui surpassait tous les autres héros ; une déesse était sa mère ; et il est mort entraîné par les conseils perfides des hommes qui aujourd'hui encore te pressent d'affronter la guerre douloureuse. Aussi je tremble, je crains du fond de mon coeur que tu ne meures aussi, mon fils, et que privée encore de toi je ne supporte des maux trop lourds. Il n'est pas de malheur plus grand pour une femme que de perdre son fils après avoir perdu son mari, et de rester seule dans une maison dévastée par la mort. Aussitôt en effet les voisins ravagent ses champs, pillent ses biens, méprisent ses droits ; non, rien n'est plus misérable qu'une femme seule dans sa maison, rien n'est plus faible». 287 Elle parlait ainsi avec de longs sanglots ; son fils lui répondit : «Aie bon courage, ma mère ! écarte ces funestes présages ; les hommes ne meurent à la guerre que si leur jour est venu. Du moins, si je dois périr, je périrai pour les Achéens, après avoir fait quelque chose qui sera digne d'Achille». 292 Il parla ainsi ; alors s'approcha de lui le vieux Lycomède, qui, le voyant plein de l'ardeur des combats, lui dit ces sages paroles : «O mon généreux enfant ! ton courage me rappelle ton père ; je sais que tu es fort et vaillant ; mais je crains pour toi la guerre ; je crains surtout les flots dangereux de la mer ; les matelots sont toujours près de la mort. Prends donc bien des précautions, mon fils, quand tu navigueras loin de Troie ou de quelque autre rivage ;


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Dernière mise à jour : 20/02/2009