HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant V

Vers 150-199

  Vers 150-199

[5,150] κείνων ἤν τινα δεινὸς ἕλῃ χόλος, οὕνεκα πάντων 151 ἡρώων προφέρουσιν, μὲν πολέμῳ, δὲ βουλῇ. 152 Ἀλλ´ ἄγ´ ἐμεῖο πίθεσθε, ἐπεί ῥα γεραίτερός εἰμι 153 λίην, οὐκ ὀλίγον περ· ἔχω δ´ ἐπὶ γήραϊ πολλῷ 154 καὶ νόον, οὕνεκεν ἐσθλὰ καὶ ἄλγεα πολλὰ μόγησα. 155 Αἰεὶ δ´ ἐν βουλῇσι γέρων πολύιδρις ἀμείνων 156 ὁπλοτέρου πέλει ἀνδρός, ἐπεὶ μάλα μυρία οἶδε. 157 Τοὔνεκα Τρωσὶν ἐφῶμεν ἐύφροσι τήνδε δικάσσαι 158 ἀντιθέῳ τ´ Αἴαντι φιλοπτολέμῳ τ´ Ὀδυσῆι, 158a ὅν τινα δήιοι ἄνδρες ὑποτρομέουσι μάλιστα 159 ἠδ´ τις ἐξεσάωσε νέκυν Πηληιάδαο 160 ἐξ ὀλοοῦ πολέμοιο· δορύκτητοι γὰρ ἐν ἡμῖν 161 πολλοὶ Τρῶες ἔασι νεοδμήτῳ ὑπ´ ἀνάγκῃ, 162 οἵ ῥα δίκην ἰθεῖαν ἐπὶ σφίσι ποιήσονται 163 οὔ τινι ἦρα φέροντες, ἐπεὶ μάλα πάντας Ἀχαιοὺς 164 ἶσον ἀπεχθαίρουσι κακῆς μεμνημένοι ἄτης.» 165 Ὣς φάμενον προσέειπεν ἐυμμελίης Ἀγαμέμνων· 166 « γέρον, ὡς οὔ τις πινυτώτερος ἄλλος ἐν ἡμῖν 167 σεῖο πέλει Δαναῶν, οὔτ´ ἂρ νέος οὔτε παλαιός, 168 ὃς φῂς Ἀργείοισιν ἀνηλεγέως χαλεπῆναι 169 ἀνέρα ὅν τινα τῶνδε θεοὶ μετόπισθε βάλωνται 170 νίκης· οἱ γὰρ ἄριστοι ἐπὶ σφίσι δηριόωνται. 171 Καὶ δ´ ἐμοὶ ἔνδοθεν ἦτορ ἐνὶ φρεσὶ ταῦτα μενοινᾷ, 172 ὄφρα δορυκτήτοισι δικασπολίην ὀπάσωμεν· 173 τοὺς καὶ ἀτεμβόμενός τις ὀλέθρια μήσεται ἔργα 174 Τρωσὶν ἐυπτολέμοισι, χόλον δ´ οὐκ ἄμμιν ὀπάσσει.» 175 Ὣς φάτο· τοὶ δ´ ἕνα θυμὸν ἐνὶ στέρνοισιν ἔχοντες 176 ἀμφαδὸν ἠνήναντο δικασπολίην ἐρατεινήν. 177 Τῶν δ´ ἄρ´ ἀναινομένων Τρώων ἐρικυδέες υἷες 178 ἕζοντ´ ἐν μέσσοισι δορύκτητοί περ ἐόντες, 179 ὄφρα θέμιν καὶ νεῖκος ἀρήιον ἰθύνωσιν. 180 Αἴας δ´ ἐν μέσσοισι μέγ´ ἀσχαλόων φάτο μῦθον· 181 « Ὀδυσεῦ φρένας αἰνέ, τί τοι νόον ἤπαφε δαίμων 182 ἶσον ἐμοὶ φρονέειν περὶ κάρτεος ἀκμήτοιο; 183 φῂς αἰνὸν ὅμιλον ἐρυκακέειν Ἀχιλῆος 184 βλημένου ἐν κονίῃσιν, ὅτ´ ἀμφί Τρῶες ἔβησαν, 185 ὁππότ´ ἐγὼ κείνοισι φόνον στονόεντ´ ἐφέηκα 186 σεῖο καταπτώσσοντος; Ἐπεί νύ σε γείνατο μήτηρ 187 δείλαιον καὶ ἄναλκιν, ἀφαυρότερόν περ ἐμεῖο, 188 ὅσσον τίς τε κύων μεγαλοβρύχοιο λέοντος· 189 οὐ γάρ τοι στέρνοισι πέλει μενεδήιον ἦτορ, 190 ἀλλὰ σοὶ ἀμφιμέμηλε δόλος καὶ ἀτάσθαλα ἔργα. 191 Ἠὲ τόδ´ ἐξελάθου, ὅτ´ ἐς Ἰλίου ἱερὸν ἄστυ 192 ἐλθέμεναι ἀλέεινες ἅμ´ ἀγρομένοισιν Ἀχαιοῖς, 193 καί σε καταπτώσσοντα καὶ οὐκ ἐθέλοντ´ ἐφέπεσθαι 194 ἤγαγον Ἀτρεῖδαι; Ὡς μὴ ὤφελλες ἱκέσθαι· 195 σῇς γὰρ ὑπ´ ἐννεσίῃσι κλυτὸν Ποιάντιον υἷα 196 Λήμνῳ ἐν ἠγαθέῃ λίπομεν μεγάλα στενάχοντα· 197 οὐκ οἴῳ δ´ ἄρα τῷ γε λυγρὴν ἐπεμήσαο λώβην, 198 ἀλλὰ καὶ ἀντιθέῳ Παλαμήδεϊ θῆκας ὄλεθρον, 199 ὃς σέο φέρτερος ἔσκε βίῃ καὶ ἐύφρονι βουλῇ. [5,150] quel que soit le vaincu, car ils sont supérieurs à tous nos héros, l'un dans la guerre, l'autre dans le conseil. Croyez-moi ; je suis plus âgé que vous et de beaucoup ! j'ai acquis la prudence avec l'âge ; j'ai vu bien des événements heureux et malheureux ; dans les conseils, un vieillard est supérieur à un jeune homme, car il sait plus de choses. Laissons donc aux Troyens sages le soin de prononcer sur cette affaire entre le divin Ajax et le valeureux Odysse ; ils nous diront lequel des deux arracha aux funestes combats le cadavre du fils de Pélée ; nous avons en effet parmi nous beaucoup de Troyens captifs livrés en nos mains par la loi de la Nécessité ; ils jugeront justement, sans faveur, puisqu'ils détestent également tous les Achéens, en souvenir du malheur qui les frappe». 165 Il parla ainsi, et le vaillant Agamemnon lui répondit : «Vieillard, tu es sage et avisé plus que tous les Danaens, jeunes ou vieux ; tu as raison de prévoir que les Argiens seront en butte à la colère du héros que les dieux auront condamné ; ces deux rivaux sont terribles et forts. Je suis donc du même avis que toi ; laissons aux captifs le soin de prononcer ; celui qu'ils auront condamné tournera sa vengeance contre les belliqueux Troyens et ne nous poursuivra pas de sa colère». 175 Il parla ainsi ; et tous, partageant le même avis, refusèrent devant le peuple de juger ce terrible différend. Et, sur ce refus, les illustres fils des Troyens s'assirent au milieu de l'assemblée, quoiqu'ils fussent captifs, pour décider cette querelle redoutable. Alors Ajax, au milieu de l'assemblée, prononça avec indignation ces paroles : 181 «Impudent Odysse, pourquoi une divinité perfide te pousse-t-elle à me disputer le prix de la vaillance ? Prétends-tu avoir repoussé la foule des ennemis loin d'Achille étendu dans la poussière ? Lorsque tous les Troyens l'attaquaient, je leur ai infligé la mort cruelle, et toi, tu tremblais ! En effet, ta mère te mit au monde lâche et faible, aussi inférieur à moi pour la vaillance qu'un chien est inférieur au lion qui rugit. 189 Tu n'as pas dans ta poitrine un coeur vaillant ; tu n'aimes que la fuite et la perfidie. Oublies-tu que jadis tu craignis de partir avec les Achéens conjurés pour la ville sacrée d'Ilion ? Les Atrides ont dû t'amener tremblant et refusant de les suivre. Plût aux dieux que tu ne fusses pas venu ! c'est par ton conseil que nous avons laissé dans la divine Lemnos l'illustre fils de Péan, qui poussait de tristes gémissements. Il n'est pas le seul à qui tu aies dressé des embûches ; tu as causé la mort du divin Palamède, qui t'était supérieur en courage et en sagesse.


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Dernière mise à jour : 29/01/2009