HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant IV

Vers 250-299

  Vers 250-299

[4,250] Πολλάκι δ´ Αἴαντος μεγάλου στιβαροὺς ὑπὸ μηροὺς 251 κάββαλε Τυδείδης κρατερὰς χέρας, ἀλλά μιν οὔ τι 252 ἂψ ὦσαι δύνατο στιβαροῖς ποσὶν ἐμβεβαῶτα· 253 τὸν δ´ Αἴας καθύπερθεν ἐπεσσύμενος ποτὶ γαῖαν 254 ἐξ ὤμων ἐτίνασσε κατὰ χθονὸς οὖδας ἐρείδων· 255 ἄλλοτε δ´ ἀλλοίως ὑπὸ χείρεσι δηριόωντο. 256 Λαοὶ δ´ ἔνθα καὶ ἔνθα μέγ´ ἴαχον εἰσορόωντες, 257 οἳ μὲν Τυδείδην ἐρικυδέα θαρσύνοντες, 258 οἳ δὲ βίην Αἴαντος. δ´ ἄλκιμον ἄνδρα τινάξας 259 ἐξ ὤμων ἑκάτερθε, βαλὼν δ´ ὑπὸ νηδύα χεῖρας, 260 ἐσσυμένως ἐφέηκε κατὰ χθονὸς ἠύτε πέτρην 261 ἀλκῇ ὑπὸ σθεναρῇ· μέγα δ´ ἴαχε Τρώιον οὖδας 262 Τυδείδαο πεσόντος, ἐπηΰτησε δὲ λαός. 263 Ἀλλὰ καὶ ὧς ἀνόρουσεν ἐελδόμενος πονέεσθαι 264 τὸ τρίτον ἀμφ´ Αἴαντα πελώριον· ἀλλ´ ἄρα Νέστωρ 265 ἔστη ἐνὶ μέσσοισι καὶ ἀμφοτέροισι μετηύδα· 266 «Ἴσχεσθ´, ἀγλαὰ τέκνα, παλαισμοσύνης ὑπερόπλου· 267 ἴδμεν γὰρ δὴ πάντες ὅσον προφερέστατοί ἐστε 268 Ἀργείων μεγάλοιο καταφθιμένου Ἀχιλῆος.» 269 Ὣς φάτο· τοὶ δ´ ἔσχοντο πονεύμενοι. Ἐκ δὲ μετώπων 270 χερσὶν ἄδην μόρξαντο κατεσσύμενόν περ ἱδρῶτα· 271 κύσσαν δ´ ἀλλήλους, φιλότητι δὲ δῆριν ἔθεντο. 272 Τοῖς δ´ ἄρα ληιάδας πίσυρας πόρε πότνα θεάων, 273 δῖα Θέτις· τὰς δ´ αὐτοὶ ἐθηήσαντο ἰδόντες 274 ἥρωες κρατεροὶ καὶ ἀταρβέες, οὕνεκα πασέων 275 ληιάδων προφέρεσκον ἐυφροσύνῃ τε καὶ ἔργοις 276 νόσφιν ἐυπλοκάμου Βρισηίδος, ἅς ποτ´ Ἀχιλλεὺς 277 ληίσατ´ ἐκ Λέσβοιο, νόον δ´ ἐπετέρπετο τῇσι· 278 καί ῥ´ μὲν δόρποιο πέλεν ταμίη καὶ ἐδωδῆς, 279 δ´ ἄρα δαινυμένοισι παροινοχόει μέθυ λαρόν, 280 ἄλλη δ´ αὖ μετὰ δόρπον ὕδωρ ἐπέχευε χέρεσσιν, 281 δ´ ἑτέρη ἀπὸ δαιτὸς ἀεὶ φορέεσκε τραπέζας. 282 Τὰς δ´ ἄρα Τυδείδαο μένος καὶ ὑπέρβιος Αἴας 283 δασσάμενοι προέηκαν ἐυπρώρους ἐπὶ νῆας. 284 Ἀμφὶ δὲ πυγμαχίης ὦρτο σθένος Ἰδομενῆος, 285 ὤρνυτ´, ἐπεί οἱ θυμὸς ἴδρις πέλε παντὸς ἀέθλου. 286 Τῷ δ´ οὔ τις κατέναντα κίεν· μάλα γάρ μιν ἅπαντες 287 αἰδόμενοι ὑπόειξαν, ἐπεί ῥα γεραίτερος ἦεν. 288 Τῷ δ´ ἄρ´ ἐνὶ μέσσοισι Θέτις πόρεν ἅρμα καὶ ἵππους 289 ὠκύποδας τοὺς πρόσθε βίη μεγάλου Πατρόκλοιο 290 ἤλασεν ἐκ Τρώων Σαρπηδόνα δῖον ὀλέσσας. 291 Καὶ τοὺς μὲν θεράποντι πόρεν ποτὶ νῆας ἄγεσθαι 292 Ἰδομενεύς, αὐτὸς δὲ κλυτῷ ἐν ἀγῶνι μένεσκε. 293 Φοῖνιξ δ´ Ἀργείοισιν ἐυσθενέεσσι μετηύδα· 294 «Νῦν μὲν ἄρ´ Ἰδομενῆι θεοὶ δόσαν ἐσθλὸν ἄεθλον 295 αὕτως, οὔ τι καμόντι βίῃ καὶ χερσὶ καὶ ὤμοις, 296 ἀλλ´ ἄρ´ ἀναιμωτὶ προγενέστερον ἄνδρα τίοντες. 297 Ἀλλ´, ἄλλοι νέοι ἄνδρες, ἐπεντύνεσθε ἄεθλον 298 χεῖρας ἐπ´ ἀλλήλοισι δαήμονας ἰθύνοντες 299 πυγμαχίης, καὶ θυμὸν ἰήνατε Πηλείωνος
[4,250] Tout à coup sur les jambes nerveuses du grand Ajax le fils de Tydée porte ses mains puissantes ; mais il ne peut ébranler le héros, qui reste fixé sur ses pieds. Alors celui-ci, se précipitant de tout son haut sur les épaules de son rival, l'ébranle en s'appuyant lui-même solidement sur la terre ; leurs bras s'enlacent dans cette position. De toutes parts, les spectateurs poussent des cris, les uns exhortant le glorieux fils de Tydée, les autres le robuste Ajax, qui enfin, secouant fortement son rival qu'il tient par les épaules et le serrant à bras-le-corps, le jette soudain sur le sol comme un énorme rocher ; la plaine de Troie retentit sous le poids du fils de Tydée, et le peuple poussa des acclamations. Le vaincu se relève et veut recommencer une troisième lutte contre le grand Ajax. Mais Nestor s'avance entre eux et leur adresse ces paroles : 266 «Arrêtez-vous, mes fils ! finissez une lutte trop ardente ; nous savons tous combien vous l'emportez sur tous les Argiens, maintenant que le grand Achille est mort». Il parla ainsi : et les guerriers s'arrêtèrent ; sur leurs fronts ils essuient la sueur qui coule, s'embrassent et cessent amicalement la lutte. La divine Thétis, vénérable parmi toutes les déesses, leur donne alors quatre captives, si belles que les nobles héros eux-mêmes furent surpris à leur vue ; elles se distinguaient entre toutes par leur grâce et leur habileté : seule les surpassait Briséis aux beaux cheveux. Jadis Achille les avait prises dans Lesbos, et il était content d'elles : l'une avait la charge des mets du festin ; l'autre offrait aux convives le vin délectable ; l'autre versait l'eau sur leurs mains ; l'autre emportait les plats ; le vaillant fils de Tydée et le robuste Ajax se partagent ces belles captives et les envoient à leurs vaisseaux. 284 Pour disputer le prix du pugilat, le vigoureux Idoménée se leva le premier ; il était habile à toutes les ruses de ce genre de combat. Mais nul ne se présenta contre lui, tous s'effaçaient devant lui avec respect, car il n'était déjà plus jeune. Thétis donc, au milieu de la foule, lui donna le char et les chevaux rapides que jadis le vaillant Patrocle avait conquis sur les Troyens, après avoir tué le divin Sarpédon. Idoménée les confie à un serviteur qui les conduit aux vaisseaux, et demeure parmi la foule des spectateurs. Alors Phénix adresse ce discours aux vaillants Argiens : 294 «Les dieux ont accordé à Idoménée le prix de la lutte, sans effort, sans fatigue des mains ou des pieds, sans qu'il versât son sang. Vous avez rendu honneur à son âge. Mais vous, ô jeunes gens, venez lutter, faites voir la vigueur de vos bras, et réjouissez le coeur du fils de Pélée».


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Dernière mise à jour : 29/01/2009