[3,60c] τὸ δὲ δεύτερον μετὰ τοῦτο σκεπτέον, εἰ τῶν ψυχῶν
ἐστιν ἐν τοῖς εἴδεσιν αἴτια πρωτουργὰ, καὶ
πότερον ἓν ἢ πολλά. Ἀλλ´ ὅτι μέν ἐστί τις
αὐτῶν ἐν τῷ δημιουργῷ μονὰς ἐν ᾗ πᾶς ὁ τῶν
ψυχῶν ἀριθμὸς ἑνιαίως προείληπται, δῆλον ἔκ
τε τῆς τῶν πραγμάτων φύσεως καὶ τῆς τοῦ
Πλάτωνος παραδόσεως. Εἰ γὰρ ἡ ψυχὴ τὸ πρώτως ἐστὶ
γεννητὸν καὶ τὸ πρώτως μεριστὸν,
ἀνάγκη τὸ ἀμέριστον εἶδος προηγεῖσθαι τῶν
μεριστῶν καὶ τὸ αἰώνιον τῶν ὁπωσοῦν γεννητῶν·
καὶ εἰ ὡς πρὸς αἰῶνα χρόνος, οὕτω ψυχὴ
πρὸς νοῦν, καθὰ καὶ πρότερον εἴπομεν, εἰκὼν
δὲ αἰῶνος χρόνος, ἀνάγκη καὶ ψυχὴν εἰκόνα
εἶναι τοῦ νοῦ· καὶ εἰ ἐν τῷ ὄντι μὴ ζωὴ μόνον
ἐστὶν, ὥς φησιν ὁ ἐν Φιλήβῳ Σωκράτης, ἀλλὰ
καὶ ψυχὴ, δεῖ δήπου τὴν ψυχὴν αἰτίαν ὑποτίθεσθαι
παραδειγματικὴν τοῦ προελθόντος ἀπὸ
νοῦ πλήθους τῶν ψυχῶν, καὶ τὴν τάξιν αὐτῶν
καὶ τὸν ἀριθμὸν ἑνιαίως προειληφυῖαν. Εἰ δὲ
μὴ μόνον ἕν ἐστιν εἶδος ψυχῶν δημιουργικῶν,
ἀλλὰ πολλὰ, μετὰ ταῦτα θεατέον· ἐπεὶ γὰρ
πᾶσαι ἀθάνατοι, καὶ ἑκάστης εἶναι παράδειγμα
ἀναγκαῖον· ἀλλὰ τοσοῦτο πάλιν εἶναι τὸ προελθὸν πλῆθος,
ὅσον τὸ μένον, ἀδύνατον. Εἰ τοίνυν δεῖ τὸ δοκοῦν διαῤῥήδην εἰπεῖν,
τῶν μὲν θείων ψυχῶν πασῶν μετὰ τὴν μίαν ἰδέαν καὶ
ἄλλας διωρισμένας αἰτίας θετέον, ταύτας δὲ
κατά τινα πρόοδον εὔτακτον καὶ ὕφεσιν ἀπ´
ἐκείνων γίγνεσθαι διὰ τῶν δαιμονίων ἐπὶ τὰς
μερικὰς ψυχὰς τῆς φύσεως ληγούσης· οἷον ὃ
λέγω, μονάς ἐστιν ἐν τῷ θείῳ νῷ παραδειγματικὴ τῶν ψυχῶν
πασῶν, ἀφ´ ἧς ἐῤῥύη τὸ πλῆθος αὐτῶν, ἡνωμένως περιέχουσα
τὸ μέτρον, ᾧ μέτρῳ πεπερασμένος ἐστὶν ὁ τούτων ἀριθμός·
ταύτῃ δὲ τῇ μονάδι συμφυὴς δεύτερος ἀριθμὸς,
διῃρημένος, παραδειγματικὸς τῶν θείων ψυχῶν·
(818) ἑκάστης ἴδιον παράδειγμα καὶ εἶδος ἓν ἀφ´ οὗ
προῆλθον αἱ θεῖαι ψυχαὶ πρῶτον, εἶτα τὸ πλῆθος τὸ ἑκάστῃ
σύστοιχον. Ἐκ γὰρ τοῦ τῆς
Ἡλιακῆς ψυχῆς παραδείγματος πρώτως μὲν
αὐτὴ προῆλθεν ἡ θεία τοῦ ἡλίου ψυχὴ, δευτέρως δὲ πᾶσαι
ὅσαι ἡλιακαὶ ψυχαὶ ἀγγελικαὶ,
καὶ τρίτως ὅσαι δαιμόνιαι περὶ ἥλιον, ἐσχάτως
δὲ ὅσαι μερικαί· πᾶσαι γὰρ πρὸς ἓν εἶδος ἀπεγεννήθησαν,
διὸ καὶ συντάξεις εἰσὶ τῶν μερῶν
πρὸς τὰ ὅλα, καὶ τῶν ὀπαδῶν πρὸς τοὺς ἡγεμόνας αὑτῶν,
καὶ τῆς μιᾶς νοερᾶς αἰτίας αὐτῶν
τὴν ἕνωσιν καὶ τὴν συνέχειαν αὐτῶν τῇ προόδῳ
παρεχομένης· ὁμοίως δὲ καὶ τὸ τῆς Σεληνιακῆς
ψυχῆς παράδειγμα γεννᾷ πρῶτον μὲν τὴν περὶ
σελήνην θείαν ψυχὴν, ἔπειτα τὴν ἀγγελικὴν,
ἔπειτα τὴν δαιμονίαν, ἔπειτα τὴν μερικὴν,
καὶ πάντα τὸν τούτων ἀριθμὸν ἡ νοερὰ περιέχει
μονάς· ὁμοίως δὲ καὶ ἡ τῆς χθονίας ψυχῆς
ἰδέα πρώτην ὑφίστησι θείαν τῆς γῆς ψυχὴν,
ἔπειτα πάσας ὅσαι προσήκουσι τῇ μονάδι ταύτῃ,
κἄν τε ἀγγελικὰς κἄν τε δαιμονίας λέγῃς ἢ
μερικάς· πᾶσαι γὰρ καθ´ ἓν εἶδος ὑπέστησαν τῆς
ὑφέσεως σωζομένης. Καὶ δὴ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων
θείων ψυχῶν ὁ αὐτὸς τρόπος· ἑκάστη γὰρ ἔχει
διακεκριμένην ἰδέαν, αἱ δὲ συνεπόμεναι αὐταῖς
ἀγγελικῶν ἢ δαιμονίων ἢ μερικῶν ψυχῶν τάξεις
τῆς μιᾶς ἰδέας μετειλήχασι· καὶ ὥσπερ ἡ
μονὰς ἡ μία τῶν ἐκεῖ παραδειγμάτων ψυχικῶν
τὴν μίαν ὑφίστησι τοῦ κόσμου ψυχὴν, οὕτως
αἱ πολλαὶ μονάδες τὰς πολλάς· κἀκείνη μὲν
ὅλον περιέχει τὸν ἀριθμὸν ἑνοειδῶς, αὗται δὲ
τὰ μέτρα τῶν οἰκείων σειρῶν, ἡ μὲν τὸ τῆς
Ἡλιακῆς, ἡ δὲ τὸ τῆς Κρονίας, ἡ δὲ ἄλλης τινός· ἐκ τῶν
ἐκεῖ μέτρων ἐγκόσμιοι ψυχαὶ πρῶται φανεῖσαι διατείνουσι
τὸ ἓν τοῦτο εἶδος ἄχρι τῶν τελευταίων τῆς αὑτῶν σειρᾶς ψυχῶν.
| [3,60c] Le second point qu'il nous faut examiner après celui-là, est de savoir s'il y a dans les idées des causes premières efficientes, g-prohtourga, des âmes, et s'il n'y en a qu'une ou plusieurs. Mais qu'il y a une certaine monade des âmes dans le démiurge, dans laquelle est anticipé tout le nombre des âmes, sous le mode unié, cela est évident et par la nature des choses et par la doctrine de Platon. Car si l'âme est la primairement engendré et le primairement divisible, il est nécessaire que l'espèce ou idée indivisible soit antérieure et supérieure aux divisibles, et l'éternel aux engendrés de quelque mode de génération que ce soit. Et si, comme nous l'avons dit, l'âme est à la raison comme le temps à l'éternité, et si le temps est l'image de l'éternité, il est nécessaire que l'âme soit une image de la raison. Et si dans l'être il y a non seulement vie, comme le dit Socrate dans le Philèbe, mais encore âme, il faut assurément poser l'âme comme cause paradigmatique de la pluralité des âmes, qui procède de la raison et comme cause anticipant, sous le mode unié, l'ordre et le nombre des âmes. Mais s'il n'y a pas seulement une espèce unique d'âmes démiurgiques, mais plusieurs, c'est ce qu'il faut examiner après cela. Car puisque toutes les âmes sont immortelles, il est nécessaire qu'il y ait un paradigme de chacune d'elles : mais il est impossible que la pluralité procédante soit aussi nombreuse que la pluralité demeurante. Si donc il faut dire ouvertement ce que j'en pense, il faut poser de toutes les âmes divines, après l'idée une et unique, encore d'autres causes déterminées, dire que celles-ci procèdent de celles-là selon une certaine procession, et un abaissement régulièrement ordonné, par l'intermédiaire des âmes démoniques, jusqu'aux âmes particulières de la nature qui est à la limite dernière. Voici ce que je dis : il y a dans la raison divine une monade paradigmatique de toutes les âmes, de laquelle a découlé leur pluralité, enveloppant sous le mode unie la mesure, par laquelle mesure est limité le nombre de celles ci. A cette monade est uni par affinité de nature un second nombre, séparé, paradigmatique des âmes divines. De chacune, il y a un paradigme propre et une espèce une de laquelle ont procédé les âmes divines d'abord, puis ensuite la pluralité coordonnée à chacune. Car du paradigme de l'âme Héliaque, a procédé primairement l'âme divine du Soleil à part, secondairement toutes les âmes héliaques angéliques, et tertiairement toutes les unies démoniques qui sont autour du soleil, enfin, au dernier degré toutes les âmes particulières. Car elles ont été toutes engendrées conformément à une seule espèce : c'est pourquoi elles sont des groupements de parties coordonnés à leurs touts, et de satellites coordonnés à leurs chefs, parce que leur cause intellectuelle une et unique fournit à leur procession l'union et la continuité. Et semblablement le paradigme de l'âme séléniaque engendre d'abord l'âme divine de la lune, ensuite l'âme angélique, ensuite l'âme démonique, puis l'âme partielle, et tout ce nombre est fourni par la monade intellectuelle. Semblablement encore, l'idée de l'âme chthonienne crée d'abord l'âme divine de la terre, ensuite toutes celles qui appartiennent à cette monade, de quelque nom que tu les désignes, soit angéliques, soit démoniques, soit particulières. Car toutes ont leur hypostase selon une seule espèce, la loi de l'abaissement étant conservée. Enfin en ce qui concerne les autres âmes divines, c'est le même mode d'hypostasiation : car chacune a une idée distincte, et les ordres des âmes angéliques ou démoniques ou particulières qui les accompagnent participent de la même et unique idée ; et de même que la monade unique des paradigmes de là-haut, crée l'âme une et unique du monde, de même la pluralité des monades a engendré la pluralité des âmes. Celle-là embrasse, sous le mode unié, le nombre universel ; celles-ci les mesures de leurs séries propres ; l'une, la mesure de la série Héliaque, l'autre celle de la série Kronienne, l'autre de quelque autre série. Les âmes encosmiques, qui se sont les premières manifestées des mesures de là-haut, étendent cette espèce unique et une jusqu'aux dernières âmes de leur série.
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