[3,56e] Εἰ τοίνυν τὸ δι´ ἐνεργείας καὶ κινήσεως ὑφιστάνειν
δεύτερόν ἐστι τῆς πρὸ τοῦ ἐνεργεῖν καὶ
κινεῖσθαι ποιήσεως, δῆλον δήπουθεν ὅτι καὶ
τῶν δημιουργικῶν ἰδεῶν ὑπερτέραν ἔλαχε τάξιν
τὰ ἐν τῷ αὐτοζώῳ νοητῶς καὶ ἀκινήτως ἱδρυμένα.
Καὶ διχῶς ἐστιν ὁ δημιουργὸς εἰδοποιὸς,
καὶ κατὰ τὴν ἐν ἑαυτῷ πηγὴν καὶ κατὰ τὰς
νοερὰς ἰδέας· ἐκεῖ γὰρ αἱ ὁλικαὶ τῶν πάντων
αἰτίαι καὶ αἱ τέτταρες μονάδες· ἐκεῖθεν δὲ
(803) ἀρξάμεναι δι´ ὅλων φοιτῶσι τῶν θείων διακόσμων
μέχρι καὶ τῶν ἐσχάτων, ὥστε καὶ τὰς
τελευταίας αὐτῶν καὶ αἰσθητὰς εἰκόνας ἔχειν
τινὰ τῶν μὲν ἐναργεστέραν, τῶν δὲ ἀμυδροτέραν ἀπεικασίαν.
Καὶ εἴ τις ἡμῶν ἐφέπεσθαι ταῖς θείαις προόδοις ἐστὶ δυνατὸς,
ὄψεται πᾶν εἶδος αἰσθητὸν,
κἂν τῶν ἐν ὕλῃ τιθέντων περὶ τοῦ αἰσθητοῦ
εἴδους τις σκοπεῖν ἐπιχειρῇ, πάντων τὰς ἰδιότητας ἀποδεξάμενον.
Αὐτὸ μὲν γὰρ τὸ αὐτοκίνητον καὶ τὸ ἀΐδιον τοῖς αἰσθητοῖς εἴδεσιν
οὐκ ἀλλαχόθεν πάρεστιν, ἢ ἀπὸ τῶν πρώτων
εἰδῶν· ἐκεῖνα γὰρ αἰώνια πρῶτον, ἃ τοῖς ἐφεξῆς καὶ δευτέρως
ἀεὶ καὶ τρίτως ἐπορέγει τὴν
μετάδοσιν· τὸ δὲ αὖ ἕκαστον εἶδος πλῆθος μὲν
ὑπάρχειν, ἀλλὰ κατ´ ἀριθμὸν ἴδιον ὑφεστάναι
καὶ συμπεπληρῶσθαι τοῖς οἰκείοις ἀριθμοῖς, καὶ
διὰ τοῦτο ἄλλο πρὸς ἄλλην τάξιν ἡμῖν ἀγνώστως καὶ
ἀῤῥήτως ἀναφέρεσθαι θείαν, ἀπὸ τῆς
ἀκρότητος ὑποδέχεται τῶν νοητῶν καὶ νοερῶν
καὶ τῶν ἐκεῖ κρυφίως καὶ ἀφθέγκτως ὑφεστηκότων εἰδῶν·
ὥσπερ δὴ καὶ τὸ ἑνίζειν μὲν τὴν
σκεδαστὴν οὐσίαν, τοῖς δὲ κοινοῖς πέρασι τὴν
ἀπειρίαν τῶν γεννητῶν ἀφορίζειν, ἀπὸ τῆς συνεκτικῆς
τάξεως καὶ τῶν συνεκτικῶν εἰδῶν. Τὸ
δὲ πάντη τελεσιουργὸν τῆς ἀτελοῦς φύσεως,
καὶ τὸ πρόαγον εἰς ἐνέργειαν τὴν ἐπιτηδειότητα τῶν ὑποκειμένων,
σχήμασι μὲν τὸ ἄσχημον, τελειότητι δὲ τὸ ἀτελὲς καταλαμβάνον,
οὐκ ἀλλαχόθεν ἢ ἀπὸ τῆς τελεσιουργοῦ θεότητος
καὶ τῶν ἐκεῖ προφανέντων εἰδῶν ἐπιδείκνυται.
Καὶ μὴν καὶ καθ´ ὅσον μὲν ἕκαστον εἶδος εἰς
ἑαυτὸ συννεύειν ἐπείγεται καὶ ἐν ἑαυτῷ περιλαμβάνειν
ἑνοειδῶς τὰ μέρη, κατὰ τοσοῦτον
εἰκόνα φέρει τῆς ἀκρότητος τῶν νοερῶν καὶ τῆς
ἀμερίστου τῶν εἰδῶν ὑποστάσεως τῶν κατ´ ἐκείνην τὴν τάξιν
ἱδρυμένων· καθ´ ὅσον δὲ αὖ μετὰ
(804) ζωῆς πρόεισι καὶ διὰ κινήσεως ὑφίσταται καὶ
ἐν κινουμένοις ἀκινήτως ἐκφαντάζεται, κατὰ
τοσοῦτον αὖ τῆς ζωογόνου μετείληφε σειρᾶς καὶ
ἀποτυποῦται τὰς τῶν ζωογονικῶν εἰδῶν δυνάμεις·
καθ´ ὅσον δὲ αὖ μορφωτικὸν τῆς ὕλης ἐστὶ,
καὶ τεχνικῆς ἀπεργασίας δι´ αὐτῆς τῆς φύσεως
διηκούσης πεπλήρωται, λεπτουργίαν τε θαυμαστὴν
ἐπιδείκνυται καὶ τὴν κατὰ λόγον εἰδοποιΐαν, ταύτῃ
καὶ κατὰ τοσοῦτον τῶν δημιουργικῶν ἰδεῶν ἐμφάσεις
παραδέχεται. Εἰ δὲ δὴ καὶ ἀφομοιοῖ τὰ αἰσθητὰ τοῖς νοητοῖς,
καὶ εἰ διέκρινε τὰς οὐσίας αὐτῶν ταῖς κατὰ τοὺς λόγους
ἐξαλλαγαῖς, δῆλον δὴ ὅτι ταῖς ἀφομοιωτικαῖς διακοσμήσεσιν
ἀπείκασται τῶν εἰδῶν, ἀφ´ ὧν αἱ μερισταὶ πρόοδοι πεφήνασι
τῶν ἐγκοσμίων αἱ τὰ αἰσθητὰ περικαλύπτουσαι ταῖς
ἀπὸ τῶν νοητῶν ἐμφάσεσι. Καὶ μὴν καὶ εἰ
ἕκαστον εἶδος ἐπὶ πολλὰ διήκει, κἂν ἔνυλον ᾖ
καὶ κατὰ τὴν οἰκείαν μορφὴν ἀφορίζῃ τὸ ἐκείνων πλῆθος,
πῶς οὐχὶ κατὰ ταύτην τὴν δύναμιν εἰς ἐκείνην ἀνήκει τῶν θεῶν
τὴν τάξιν, τὴν ἀπολύτως ἐνεξουσιάζουσαν τοῖς ἐν τῷ κόσμῳ
κλήροις καὶ πολλὰς ἀνέλκουσαν εἰς ἑαυτὴν μοίρας τῶν
ἐν παντὶ θείων λήξεων; Ἄνωθεν ἄρα
προϊόντες ἀπὸ τῶν νοητῶν ἰδεῶν μέχρι τῶν
τελευταίων, τὴν μίαν συνέχειαν τῆς ὅλης σειρᾶς
θεωρήσομεν, καὶ τίνας ἰδιότητας ἀφ´ ἑκάστης
τάξεως τὰ αἰσθητὰ παρεσπάσατο νοερῶς διαιρήσομεν·
δεῖ γὰρ τὰ δεύτερα πάντα τῶν πρὸ
αὑτῶν μετέχειν καὶ οὕτως ἑκάστων ἀπολαύειν
ὡς ἕκαστα τάξεως εἴληχε· τοῦτο δέ ἐστιν οὐδὲν ἄλλο ἢ
κατ´ αὐτὰς τὰς τῶν θεῶν προόδους·
ὁμοῦ γὰρ δὴ ταύταις καὶ ἡ τούτων προέρχεται
διακόσμησις οἰκείως ἐν ἁπάσαις ὑφεστηκυῖα
νοητῶς ἢ νοερῶς ἢ ὑπερκοσμίως, καὶ αὖ πάλιν
συνεκτικῶς ἢ ζωογονικῶς ἢ δημιουργικῶς, ἢ
κατ´ ἄλλην τινὰ θείαν ὕπαρξιν ἀφοριζομένην.
| [3,56e] Si donc le fait de subsister par l'acte et le mouvement est inférieur à la création qui précède l'acte et le mouvement, il est sans doute évident que les choses qui ont dans I'g-autozohon leur fondement intelligible et immobile,
ont un rang supérieur aux idées démiurgiques. Or le Démiurge est créateur d'espèces de deux manières, et selon la source qui est en lui, et selon les idées intellectuelles. Car c'est là que sont les causes universelles de tout et les quatre monades, et c'est en partant de là qu'elles pénètrent dans tous les diacosmes divins et vont jusqu'aux derniers, de sorte que les dernières d'entre elles, qui sont des images sensibles, possèdent une ressemblance plus manifeste des uns, plus obscure des autres. Et si quelqu'un de nous est capable de suivre les processions divines, il verra que toute espèce sensible, même s'il porte son examen sur l'espèce sensible des choses placées dans la matière, il verra que cette espèce a reçu les propriétés de toutes; car le caractère d'automobilité et d'éternel ne vient pas aux espèces sensibles d'autre part que des espèces premières. Car sont éminemment éternelles celles qui offrent toujours à celles qui les suivent au deuxième et au troisième rang, la communication d'elles-mêmes. Maintenant le fait que chaque espèce est, par hyparxis, pluralité, mais que son hypostase est selon un nombre particulier et est remplie des nombres qui sont en rapport intime avec elle, et par là même est ramenée d'une façon à nous inconnue et ineffable à un rang divin, différent selon leur différence, cela, elle le reçoit de la sommité des intelligibles et intellectuels, et des espèces qui subsistent là d'une façon mystérieuse et inexprimable ; de même aussi que le fait d'unir la substance dispersée, de définir par des limites communes l'infinité des choses engendrées, cela, elle le reçoit de l'ordre qui maintient le système des chose, et des espèces qui ont cette même fonction. Quant à leur vertu télésiurgique, c'est-à-dire la vertu d'achever la nature imparfaite, quant à leur fonction d'amener à l'acte l'aptitude des substrats, de renfermer dans des formes l'informe et dans la perfection l'imparfait, elles ne les reçoivent d'aucune autre part que de la divinité télésiurgique et des espèces qui se manifestent tout d'abord en elle. Et en outre, en tant que chaque espèce a une tendance à s'incliner sur elle même et à envelopper en elle-même, sous le mode de l'unité, les espèces, dans cette mesure, elle porte l'image de la sommité des intellectuels et de l'hypostase indivisible de celles des espèces qui ont leur fondement dans cet ordre ; d'un autre côté, en tant qu'elle procède avec la vie et subsiste par le mouvement et est conçue par l'imagination comme l'immobile dans les choses mobiles, par là elle participe de la série zoogone et reçoit l'empreinte et le type des puissances des espèces zoogoniques ; et d'un autre côté, en tant qu'elle est ce qui imprime la forme en la matière et est remplie d'une industrie artiste qui pénètre à travers la matière et montre une merveilleuse subtilité d'artifice et une faculté de spécifier conforme à la raison, par là, et dans cette mesure, elle reçoit les manifestations des idées démiurgiques. Et si elle assimile les sensibles aux intelligibles, si elle distingue leurs substances par des modifications conformes à la raison, il est évident qu'elle a été assimilée aux diacosmes assimilateurs des espèces, d'où se manifestent les processions divisibles des choses encosmiques, qui enveloppent et recouvrent les sensibles des manifestations issues des intelligibles. En outre si chaque espèce pénètre dans des plusieurs, quoique elle soit matérielle, et si elle détermine leur pluralité selon une forme qui leur appartient en propre, comment en vertu de cette puissance, ne remonte-t-elle pas à cet ordre des Dieux, qui, d'une façon indépendante et libre, use familièrement des lots qui sont dans le monde, attire en lui même par attraction plusieurs parties de ces lots divins, qui sont dans le tout. Donc, en procédant d'en haut, à partir des Idées intelligibles jusques aux dernières, nous verrons apparaître la continuité une de la série universelle et nous distinguerons, par un acte intellectuel, quelles propriétés particulières les choses sensibles ont comme arrachées de chaque ordre. Car il faut que toutes les choses secondes participent de celles qui les précèdent, et ainsi chacune des unes individuellement et à part a la faculté de participer de l'ordre de chacune des autres, ce qui ne veut pas dire autre chose, sinon qu'elles en participent selon les processions mêmes des Dieux. Car c'est en même temps que celles-ci, que procède l'ordre de celles-là qui a son hypostase propre en toutes ou intelligiblement ou intellectuellement ou hypercosmiquement, ou encore de façon à maintenir le continu, ou zoogoniquement ou démiurgiquement ou enfin selon quelque autre hyparxis divine déterminée.
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