[3,56d] Καὶ πολλὰ ἄν τις ἄλλα περὶ τὴν ἐξήγησιν
τῶν θείων τούτων νοημάτων βαθύνας θεωρήσειεν· ἀλλὰ νῦν
τόγε τοσοῦτον ἐν τῷ πάροντι
ληπτέον ὅτι καὶ οἱ θεοὶ ταῖς τοῦ Πλάτωνος ἐπιβολαῖς
ἐμαρτύρησαν, ἰδέας τε καλέσαντες τὰς
νοερὰς ταύτας αἰτίας καὶ κατ´ αὐτὰς τετυπῶσθαι τὸν κόσμον
εἰπόντες. Εἰ τοίνυν καὶ οἱ λόγοι
πείθουσιν ἡμᾶς πρὸς τὴν περὶ τούτων ὑπόθεσιν,
καὶ οἱ σοφοὶ περὶ αὐτῶν συνηνέχθησαν, Πλάτων, Πυθαγόρας,
Ὀρφεὺς, καὶ οἱ θεοὶ τούτοις
ἐναργῶς ἐμαρτύρησαν, σμικρὰ φροντιστέον τῶν
σοφιστικῶν λόγων αὐτῶν ὑφ´ ἑαυτῶν ἐληλεγμένων, οὐδὲν
ἐπιστημονικὸν οὐδὲ ὑγιὲς λεγόντων.
Σαφῶς γὰρ οἱ θεοὶ εἰρήκασι καὶ ὡς ἔννοιαι τοῦ
πατρός εἰσι, μένουσι γὰρ ἐν ταῖς νοήσεσι τοῦ
πατρός· καὶ ὡς προέρχονται πρὸς τὴν τοῦ κόσμου δημιουργίαν,
ῥοίζησις γάρ ἐστιν ἡ πρόοδος
αὐτῶν· καὶ ὡς πάμμορφοί εἰσιν, ἅτε δὴ πάντων τῶν μεριστῶν
περιέχουσαι τὰς αἰτίας· καὶ
ὡς ἀπὸ τῶν πηγαίων ἰδεῶν ἄλλαι προεληλύθασιν
αἱ κατὰ μέρη κληρωσάμεναι τὴν τοῦ κόσμου
δημιουργίαν, αἳ προσαγορεύονται σμήνεσσιν
(802) ἐοικυῖαι, καὶ ὡς γεννητικαὶ τῶν δευτέρων
εἰσίν. Ὁ μὲν οὖν Τίμαιος ἐν τοῖς νοητοῖς ἀπέθετο τὴν
μίαν πρωτουργὸν αἰτίαν πάντων τῶν
εἰδῶν (ἐκεῖ γὰρ τὸ αὐτόζωον, ὡς ἐν ἄλλοις
ἀπεδείκνυμεν), τὰ δὲ Λόγια τὴν πηγὴν τῶν
ἰδεῶν ἐν τῷ δημιουργῷ προϋπάρχειν φασὶ, καὶ
οὐ διέστηκε ταῦτα ἀπ´ ἀλλήλων, ὥς πού τισιν
ἂν δόξειεν· οὐ γάρ ἐστι ταὐτὸν ἐγκοσμίων εἰδῶν
ἐπιζητεῖν τὴν μίαν καὶ ὁλικὴν αἰτίαν, καὶ
ἁπλῶς ἁπάσης τῆς σειρᾶς τῶν ἰδεῶν τὴν πρώτην ἔκφανσιν
θεωρεῖν· ἀλλὰ τῶν μὲν εἰς τὸν
δημιουργὸν ἀναπέμπει τὴν περιοχὴν, τῶν δὲ
ἐπ´ αὐτὴν τὴν νοητὴν τάξιν τῶν θείων, ἀφ´ ἧς
καὶ ὁ δημιουργὸς πληροῦται καὶ πάντες οἱ διάκοσμοι
εἰδητικῆς οὐσίας. Καὶ διὰ τοῦτο, οἶμαι,
καὶ τὰ Λόγια τὰς ἰδέας φασὶ ῥοιζουμένας ἀπὸ
τῆς ἑαυτῶν νοερᾶς πηγῆς καὶ μεριζομένας ἄλλυδις ἄλλας
προσρήγνυσθαι τοῖς τοῦ κόσμου
σώμασιν, ὡς ἂν ἐν τῇ πηγῇ ταύτῃ τῶν ἐγκοσμίων τῆς αἰτίας
περιεχομένης, καθ´ ἣν μεμόρφωται πάντα τὰ ἐν τῷ κόσμῳ
γενόμενα σύνθετα κατὰ τὴν δημιουργικὴν βούλησιν. Τὰ δὲ
ἐν τῷ αὐτοζώῳ εἴδη κατὰ τὸν νοητὸν ὅρον ὑφεστηκότα οὔτε κινεῖσθαι
λέγεται ὑπὸ τοῦ Πλάτωνος, οὔτε ἐνθρώσκειν τοῖς σώμασιν, ἀλλ´
αὐτῷ μόνῳ τῷ εἶναι πᾶσιν ἐνδιδόναι τὴν οὐσίαν.
| [3,56d] On pourrait, en approfondissant ces notions, voir encore beaucoup d'autres choses concernant l'interprétation de ces divines pensées. Mais pour le moment présent, nous ne dirons que ceci : c'est que les Dieux confirment par leur témoignage les conceptions de Platon, en appelant Idées ces causes intellectuelles, et en disant que le monde est empreint du type qu'elles lui donnent. Si donc les arguments nous persuadent d'admettre l'hypothèse des idées, et si les Sages se sont mis d'accord sur ce sujet, Platon, Pythagore, Orphée, et si les Dieux confirment cette opinion par leurs témoignages, nous ne devons guère nous inquiéter des arguments sophistiques qui se réfutent d'eux-mêmes et ne disent rien de solide et qui soit fondé sur un raisonnement scientifique. Car les Dieux nous ont dit que ce sont les conceptions du Père, puisqu'elles demeurent dans les pensées du Père ; qu'elles procèdent dans la démiurgie du monde ; car la procession n'est que l'acte impétueux qui les en fait sortir ; qu'elles prennent toutes les formes, parce qu'elles enveloppent les causes de toutes les choses divisibles ; que des Idées sources ont procédé d'autres qui ont reçu dans leur lot, par parties, la démiurgie du monde, — ce sont celles qui sont dites ressembler à des essaims d'abeilles, — et qui sont génératrices des choses inférieures. De même Timée a déposé dans les intelligibles la cause première créatrice de toutes les espèces ; car c'est là comme nous l'avons montré ailleurs, qu'est l'animal en soi, l' g-autozohon. Les Oracles ont dit que la source des Idées présubsiste dans le Démiurge; et qu'elles ne sont pas séparées les unes des autres, comme quelques uns semblent le croire. Car ce n'est pas la même chose de rechercher la cause une et universelle des espèces encosmiques, et d'examiner simplement la première manifestation externe de toute la série des Idées. Ils ramènent le système général qui les embrasse au démiurge, le système des espèces divines à l'ordre intelligible, par lequel le démiurge et tous les diacosmes sont remplis de substance spécifique. Et voilà pourquoi, j'imagine, les Oracles disent que, s'échappant avec violence de leur propre source intellectuelle et se partageant les unes d'un côté, les autres de l'autre, elles viennent se briser et se fractionner dans les corps du monde, parce que, dans cette source, est enveloppée la cause des choses encosmiques, par laquelle toutes les choses composées selon la volonté démiurgique, devenues dans le monde, ont reçu leur forme. Les espèces contenues dans l' g-autozohon, subsistant selon leur essence intelligible, sont dites par Platon ni se mouvoir ni se précipiter dans les corps, mais, par leur être seul, donner à toutes les choses leur substance.
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