HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre II bis

Paragraphes 54

  Paragraphes 54

[2b,54] "Λέγοντος δὴ, ἔφη Πυθόδωρος, τοῦ Σωκράτους ταῦτα, αὐτὸς μὲν οἴεσθαι ἐφ´ ἑκάστου ἄχθεσθαι τόν τε Παρμενίδην καὶ τὸν Ζήνωνα· τοὺς δὲ πάνυ τε αὐτῷ προσέχειν τὸν νοῦν· καὶ θαμὰ εἰς ἀλλήλους βλέποντας μειδιᾷν ὡς ἀγαμένους τὸν Σωκράτη· ὅπερ οὖν καὶ παυσαμένου αὐτοῦ, εἰπεῖν τὸν Παρμενίδην". μὲν Πυθόδωρος ὅτι καὶ Σωκράτους ἐστὶν τὴν ἕξιν ἀτελέστερος, ἐκ τούτων δῆλον τοῖς κατανοεῖν βουλομένοις· πρῶτον μὲν γὰρ οὐ συνῆκε τὸν τρόπον τῶν Σωκρατικῶν λόγων, ὅτι (780) πρόκλησιν εἶχον τῆς ἐπιστήμης τῶν ἀνδρῶν καὶ μετάθεσιν τῆς ὑποθέσεως ἐπί τινα ζήτησιν ὑψηλοτέραν, ἀλλ´ ὑπέλαβεν ἐλέγχου καὶ φιλονεικίας ἕνεκεν ποιεῖσθαι τὴν ἀπάντησιν αὐτόν· ἔπειτα οὐ κατανενόηκε τὸ μέγεθος τῶν ἀνδρῶν, οὐδέπω τούτων οἷς ἦν οἰκειότατος, ἀλλ´ οἴεται πρᾶγμα ψυχρὸν αὐτοὺς καὶ σοφιστικὸν πάσχειν καὶ πρὸς τοὺς ἀποροῦντας ἀγανακτεῖν. Κεκίνηται δὲ πρὸς τοῦτο, πρῶτον μὲν ἀπὸ τοῦ καὶ τὸν Ζήνωνα εἰπεῖν ὡς "οἴει μοι ὑπὸ φιλοτιμίας γεγράφθαι τὸν λόγονἔπειτα ἀπὸ τῶν Σωκράτους λόγων, καὶ ὅτι "ἐξαπατᾶτε ἡμᾶς ὡς οὐ ταὐτὰ λέγοντες" προείρηκε, καὶ ὅτι "τέρας ἐστὶν εἴ τις αὐτὸ τὸ ὅμοιον ἐπιδείξειεν ἀνόμοιον", καὶ "ὅτι οὐδὲν θαυμαστόν ἐστιν" ἐπὶ τῶν αἰσθητῶν ταῦτα συντρέχοντα δεικνύειν, καὶ ἐξ ἄλλων δή τινων τοιούτων τὸν μὲν ὑπέλαβεν εἶναι φορτικώτερον τοῦ δέοντος, τοὺς δὲ σμικρότερον ψυχροτέρους κατὰ φιλόσοφον ἕξιν· ἀλλ´ ὅτι μὲν ἀτελέστερός ἐστι κατὰ τὴν ζωὴν, καὶ ὅτι ταράττεται καὶ ἐκ τῶν Σωκράτους ἀποριῶν, καὶ ὡς οὐ παρηκολούθηκεν οὔτε τῷ σκοπῷ τοῦ Σωκράτους οὔτε τῇ προθέσει καὶ τῇ μεγαλοφροσύνῃ τῶν θείων ἐκείνων ἀνδρῶν, ἐκ τούτων δῆλον .... Οὐδὲ ἀφιλόσοφός ἐστι κατὰ τὸ ἦθος οὐδὲ σοφιστικὸς, αὐτὸς γοῦν τὴν συνουσίαν ἀπαγγέλλων, οὐδὲ τὸ ἑαυτοῦ πάθος ἀπέκρυψεν, ἵνα πᾶσιν ἐξαγγέλλῃ τὴν ζωὴν καὶ ἐκφαίνῃ τῶν εἰς τὴν πρώτην οὐσίαν τετελεκότων· τήν τε οὖν ἑαυτοῦ δείκνυσιν ἀτέλειαν καὶ τοῖς δευτέροις ἀκροαταῖς καὶ τὴν τῶν διδασκάλων ὑπερπλήρη διάνοιαν τῆς ἐπιστήμης. Οὗτοι γὰρ πρῶτον μὲν, φησὶ, "προσεῖχον αὐτῷ τὸν νοῦν", κατανοοῦντες αὐτοῦ τὴν ἔνθεον πτοίαν καὶ τὴν ὁρμὴν τὴν ἐπὶ τὰς ἀΰλους νοήσεις· ἔπειτα "εἰς ἀλλήλους ἀπέβλεπον", ὡς ἤδη τοῦ Σωκράτους αὐτοφυῶς ἐμφαίνοντος αὐτῶν τὴν μυστικὴν θεωρίαν· (781) γὰρ αὐτοὶ πρὸς ἀλλήλους ἐν ἀποῤῥήτοις ἔλεγον, ταῦτα δι´ εὐφυΐαν τοῦ Σωκράτους ἀνακινοῦντος ἀκηκόασιν· ἔπειτα "ἐμειδίων ὡς ἀγάμενοι" τὸν Σωκράτη, τοῦτο δὲ ἐποίουν σύμβολον τῆς ἀγαθότητος αὑτῶν· οὐ γὰρ συνεστάλησαν ἐκ τῶν ἀποριῶν, ἀλλ´ ἥσθησαν εὑρόντες ἐπαξίαν ὑποδοχὴν τῶν οἰκείων δογμάτων. Διὸ καὶ Παρμενίδης κινεῖται, καὶ τῶν πρὸς αὐτὸν ἅπτεται λόγων παυσαμένου "τοῦ Σωκράτους", θεῖον δή τι καὶ τοῦτο σύμβολον παραδιδόντος τοῦ Πλάτωνος. Δεῖ γὰρ δὴ πρὸ τῆς τῶν θείων παρουσίας ἀνακινεῖν ἑαυτὸν καὶ ἀναζωπυρεῖν τὸ τῆς ψυχῆς θεῖον εἰς μετουσίαν τῶν κρειττόνων, ἡκούσης δὲ τῆς ἐκεῖθεν ἐλλάμψεως ἠρεμεῖν, δὴ καὶ Σωκράτης ποιεῖ· προανεγείρας γὰρ ἑαυτὸν πρὸς τὴν ὑποδοχὴν τῆς τῶν ἀνδρῶν θεωρίας, καὶ διὰ τῶν λόγων ἀναπλώσας καὶ ἐπιδείξας αὐτοῖς τὴν ἑαυτοῦ πρὸς τὴν μετάληψιν ἐπιτηδειότητα, παύεται τῶν λόγων, καὶ δέχεται τὰς ἐξ ἐκείνων εἰς αὑτὸν προϊούσας μαιευτικὰς συνουσίας. [2b,54] § 54. « Pendant que Socrate, nous dit Pythodore, tenait ce discours, il avait lui-même cru voir que Parménide et Zénon, chacun de leur côté, étaient peu satisfaits : que cependant ils lui avaient prêté une très grande attention, et se regardaient souvent l'un l'autre, en souriant, comme admirant Socrate, et qu'ensuite, quand il eût terminé ce discours, Parménide prit la parole ». Que Pythodore est une nature plus imparfaite que Socrate, ces mots le prouvent; à qui veut y réfléchir: car d'abord, il n'a pas compris le caractère du discours de Socrate ; il n'a pas vu qu il contenait une invitation à la science de ces personnages, et en même temps un déplacement de la question qu'il voulait porter à une recherche d'un ordre plus élevé ; au contraire il a cru que ses objections étaient faites en vue d'une réfutation et dans un esprit de rivalité. Ensuite il n'a pas compris la hauteur d'esprit de ces personnages, avec lesquels Socrate a une parenté intime, et il s'imagine qu'ils ont éprouvé un sentiment assez froid, et qui est propre aux sophistes, et se sont indignés contre ceux qui leur présentaient des objections. Mais son opinion est renversée sur ce point, d'abord par les paroles de Zénon : « Penses-tu donc que c'est par esprit de rivalité que j'ai écrit ce discours », ensuite par les expressions de Socrate, quand il ajoute : « Vous voulez nous tromper et paraître ne pas soutenir la même thèse », et que : ce serait merveille si quelqu'un démontrait que le semblable en soi est dissemblable , mais qu'il n'y a rien d'étonnant si l'on montre que ces contraires se rencontrent dans les choses sensibles. Et par quelques autres expressions semblables, il a cru voir que l'un était plus mal élevé qu'il ne convient et que les autres avaient un esprit plus froid qu'il n'appartient à l'état d'urne d'un philosophe. Mais qu'il est aussi plus imparfait par la manière de vivre, qu'il est troublé par les objections de Socrate, qu'il ne saisit ni le but et l'intention de Socrate, ni la hauteur d'âme de ces divins personnages, nous venons de le prouver clairement. Et cependant il n'est pas, par son état d'âme, étranger à la philosophie, et ce n'est pas un homme de la catégorie des sophistes ; car en faisant le récit de l'entretien, il n'a pas caché ses propres sentiments, son but de reproduire pour tous et de faire connaître à tous la vie des hommes qui sont parvenus a la substance première ; il laisse donc voir aux auditeurs du deuxième degré, sa propre imperfection et la haute conception de ses maîtres, qui déborde de science : car, dit-il, d'abord ceux-ci lui ont prêté une grande attention, parce qu'ils comprenaient le vol inspiré de cet esprit et son goût pour les pensées intellectuelles. Ensuite, ils se sont regardés l'un l'autre , comme si déjà Socrate, par une inspiration spontanée, g-autophyohs exposait leur théorie mystique ; car ce qu'ils se disaient l'un à l'autre dans le secret, ils l'entendent dire par Socrate, dont le haut et le beau génie soulève la question. Puis ils ont souri, parce qu'ils ont admiré Socrate, et ce qu'ils ont fait là est un symbole de leur bonté; car ils ne se sont pas mis à l'abri et hors des objections, mais ils sont heureux d'avoir trouvé un esprit digne et capable de concevoir leurs propres doctrines. C'est pourquoi Parménide s'émeut, et quand Socrate a fini de parler, il se fie aux paroles qui lui ont été adressées. Et c'est là un symbole divin que nous fait connaître Platon ; car avant la présence des choses divines, il faut s'agiter soi-même, enflammer l'élément divin de l'âme pour la participation des meilleurs, et quand cette illumination d'en haut arrive, entrer alors dans le repos. C'est ce que fait Socrate. S'étant d'abord éveillé lui même pour recevoir la théorie de ces philosophes, s'étant rempli de leurs discours, leur ayant fait voir sa propre aptitude à la concevoir, il écoute la conférence maïeutique qui procède d'eux et s'adresse à lui-même.


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Dernière mise à jour : 8/04/2010