[2b,55]
"Ὦ Σώκρατες, φάναι· ὡς ἄξιος εἶ ἄγασθαι
τῆς ὁρμῆς τῆς ἐπὶ τοὺς λόγους".
Κεκίνηται μὲν πρὸς τοὺς λόγους ὁ Παρμενίδης, τὴν ὀξύτητα καὶ τὴν ὁρμὴν, ὡς
αὐτὸς λέγει, τὴν Σωκράτους ἰδὼν, οὐκ ἀνεχομένου μένειν ἐπὶ τῶν ὁρωμένων
οὐδὲ τὰς κατατεταγμένας
ἐν αὐτοῖς μονάδας ἔτι πολυπραγμονοῦντος, ἀλλ´
ἐπ´ αὐτὰς τὰς ἀΰλους καὶ ἀμερίστους καὶ νοερὰς
μονάδας ἀναφέροντος τὸν ἑαυτοῦ νοῦν, καὶ ἀπὸ
τῆς προόδου τῆς ἐπὶ τὸ πλῆθος κατὰ δή τινα
κύκλον ἐπ´ αὐτὸ πάλιν τὸ ἓν ποιουμένου τὰ θεῖα,
τὰ μετὰ τὴν γόνιμον δύναμιν τῶν δευτέρων
τῆς προόδου τὸ πέρας ἐπὶ τὴν οἰκείαν ἀρχὴν
ἀνελίσσοντα. Τοῦ γὰρ Ζήνωνος, ὡς εἴρηται,
πολλάκις ἀγωνιζομένου πρὸς τοὺς πολλοὺς, ὁ
Σωκράτης ἀφιστάμενος τοῦ πλήθους ἄνεισιν ἐπὶ
(782) τὸ ἓν, ἐκείνου τὸ πλῆθος ἑνίζοντος, αὐτὸς ἀναφεύγων
ἀπὸ τῶν πολλῶν καὶ ἐπὶ τὴν ἕνωσιν
τὴν Παρμενίδειον ἐπιστρέφων· οἰκεία γὰρ τοῖς
μὲν πατρικοῖς καὶ μοναδικοῖς, ... δευτέροις δὲ
ἀπὸ τούτων ἡ γόνιμος δύναμις καὶ ἡ μέχρι τοῦ
πλήθους, τοῖς δὲ μετὰ ταῦτα τρίτοις ἡ ἐπιστρεπτικὴ καὶ ἀναγωγὸς τῶν
προελθόντων ἐπὶ
τὴν μένουσαν αἰτίαν. Τοῦτο δὴ οὖν καὶ τοῦ Σωκράτους ποιήσαντος κατὰ τὴν
ἑαυτοῦ τάξιν, ὁ
Παρμενίδης κεκίνηται λοιπὸν εἰς τὴν πρὸς αὐτὸν
κοινωνίαν· οὐ γὰρ πρὸ τῆς ἐπιστροφῆς ἡ ἀπὸ
τῶν πρώτων παραγίγνεται τοῖς τρίτοις μετάδοσις, ἀλλὰ τὴν τελέαν ἐκείνων διὰ
τῆς ἐπιστροφῆς πρὸς αὐτὰ συναφὴν {ποιεῖ}. Κινηθεὶς
δὲ, ὥσπερ εἴπομεν, ἄρχεται μὲν ἀπὸ τῆς ἀνακλήσεως, συλλέγων αὐτὸν εἰς
ἑαυτόν· οὐ γάρ
ἐστιν ὄνομα ψιλὸν τὸ ὦ "Σώκρατες", ἀλλ´ ἕνωσις περὶ αὐτὸν τῆς ἐκείνου ψυχῆς·
τοῦτο γὰρ ὁ
ἀληθινὸς Σωκράτης, ὃν ἀνακαλούμενος οὐδὲν
ἄλλο ποιεῖν ἔοικεν, ἢ συνάγειν αὐτὴν τὴν τοῦ
νέου ψυχὴν καὶ ἑνοῦν πρὸς τὸν οἰκεῖον νοῦν
Προστίθησι δὲ τῇ ἀνακλήσει τὸν ἔπαινον, ὃ δή
ἐστι δυνάμεως πλείονος μετάδοσις· οἱ γὰρ παρὰ
τῶν θείων ἀνδρῶν ἔπαινοι τοὺς εὐφυεῖς νέους
ἐῤῥωμενεστέρους ποιοῦσι πρὸς τὴν ἀντίληψιν τῶν
μειζόνων ἀγαθῶν· ἐπαινεῖ τε οὖν τὴν πτοίαν
αὐτοῦ τὴν περὶ τὰ νοητὰ καὶ μεταδίδωσι τελεωτέρας δυνάμεως. Τρίτον δὲ ἐπὶ
τούτοις διερωτᾷ αὐτὸν περὶ τῆς ὑποστάσεως τῶν εἰδῶν,
ἀνεγείρων τὸ νοερόν· τίνος γὰρ ἄλλου τὸ θεωρεῖν τὰ νοητά ἐστιν ἢ νοῦ καὶ ζωῆς
νοερᾶς; Εἰ
τοίνυν ἐκ μὲν τῆς ἀνακλήσεως ἑνώσεως αὐτῷ
μεταδέδωκεν, ἐκ δὲ τοῦ ἐπαίνου, δυνάμεως, ἐκ
δὲ τῆς ἐρωτήσεως, νοερᾶς ἐπιβολῆς, πάλιν καὶ
ἐκ τούτων δῆλον ὅπως τὰ πρῶτα αἴτια καὶ ἐν
θεοῖς τήν τε ἕνωσιν καὶ τὴν δύναμιν καὶ τὸν
νοῦν παράγει τῶν δευτέρων. Ἀλλὰ τίς ἡ ἐρώτησις, ἐφεξῆς θεωρήσομεν.
| [2b,55] § 55. « Mon cher Socrate, dit il. tu es vraiment bien digne d'aimer ce ravissement de l'âme qui porte à la dialectique . »
Parménide est amené à prendre la parole, en voyant la pénétration d'esprit et la passion qui emporte Socrate ; celui-ci en effet ne pouvant supporter de demeurer dans les choses visibles ni de se travailler à comprendre les monades qui leur sont coordonnées, mais élevant son esprit vers les monades en soi, les monades immatérielles et indivisibles et intellectuelles, parti de la procession qui mène à la pluralité, accomplit une espèce de cercle pour retourner à l'un en soi, et fait des choses divines, qui après la puissance génératrice des choses inférieures, reviennent, par suite de cette évolution au vrai principe, le terme de sa procession. Car tandis que Zénon, comme il a été dit, engage souvent le débat vis-à-vis du grand public, Socrate, s'écartant de la multitude, remonte vers l'un, et tandis que celui-là unifie la pluralité, lui, s'enfuyant loin des plusieurs, se retourne vers l'union de Parménide; car l'union (ou la persistance) est apparentée aux principes paternels et monadiques... aux deuxièmes, en partant de ceux-ci est apparentée la puissance génératrice et celle qui va jusqu'à la pluralité, et aux troisièmes après ceux-là, la puissance conversive (g-episteptikeh) et qui produit l'ascension des procédants vers la cause qui demeure. Socrate ayant fait cela, conformément au rang qu'il tient (dans la discussion). Parménide maintenant est amené à entrer en communication avec lui. Car ce n'est pas avant la conversion que la communication peut être ouverte des premiers aux troisièmes; mais après un contact parfait des premiers avec les troisièmes par l'intermédiaire de la conversion.
Une fois provoqué, comme nous l'avons dit, il commence par une interpellation, et le rapproche de lui-même : car ce n'est pas un mot vide que le : « Mon cher Socrate, » c'est l'union de son âme à lui: c'est le vrai Socrate auquel il fait appel ici et il est clair qu'il ne fait ici autre chose que de rassembler en elle-même l'âme du jeune homme et de l'unir à son propre esprit : et à l'invitation, il ajoute l'éloge : ce qui est le fait de la communication d'une puissance supérieure. Car les éloges qui viennent des personnages divins rendent plus forts les jeunes gens bien nés et aptes à saisir les biens plus grands.
Il loue donc cet élan, cette envolée de son esprit vers les choses intelligibles ; il lui communique une force plus parfaite, et troisièmement après cela, l'interroge sur l'hypostase des Idées, en éveillant chez lui la partie intellectuelle; car à quelle autre faculté appartient-il devoir les intelligibles, si ce n'est à la raison, à la vie intellectuelle. Si donc par cet appel, il lui communique l'union, par la louange la force, par l'interrogation une appréhension intellectuelle, il est évident aussi par là, que les causes premières, même parmi les Dieux, produisent l'union, la force, la raison des deuxièmes. Mais quelle est cette question, c'est ce que nous allons examiner immédiatement.
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