[4,9] ἀπὸ δὲ ταύτης ὁρμώμενοι τῆς ἀσκήσεως καὶ τῆς πρὸς τὸ
θεῖον οἰκειώσεως ἔγνωσαν ὡς οὐ δι´ ἀνθρώπου μόνου
τὸ θεῖον διῆλθεν, οὐδὲ ψυχὴ ἐν μόνῳ ἀνθρώπῳ ἐπὶ
γῆς κατεσκήνωσεν, ἀλλὰ σχεδὸν ἡ αὐτὴ διὰ πάντων
διῆλθεν τῶν ζῴων. διὸ εἰς τὴν θεοποιίαν παρέλαβον
πᾶν ζῷον καὶ ὁμοίως που ἀνέμιξαν θηρία καὶ ἀνθρώπους
καὶ πάλιν ὀρνέων σώματα καὶ ἀνθρώπων· εἴκασται
γὰρ παρ´ αὐτοῖς τις μέχρι τραχήλου ἀνθρωποειδής,
τὸ δὲ πρόσωπον ὀρνέου ἢ λέοντος ἢ ἄλλου τινὸς
ζῴου κεκτημένος· καὶ πάλιν αὖ κεφαλὴ ἀνθρώπειος
καὶ ἄλλων τινῶν ζῴων μέρη, πῇ μὲν ὑποκείμενα, πῇ
δὲ ἐπικείμενα. δι´ ὧν δηλοῦσιν ὅτι κατὰ γνώμην
θεῶν καὶ ταῦτα ἀλλήλοις κοινωνεῖ, καὶ σύντροφα
ἡμῖν καὶ τιθασά ἐστιν τῶν θηρίων τὰ ἄγρια οὐκ
ἄνευ τινὸς θείας βουλήσεως. ὅθεν καὶ ὁ λέων ὡς
θεὸς θρησκεύεται, καὶ μέρος τι τῆς Αἰγύπτου, ὃ
καλοῦσι νομόν, ἐπώνυμον ἔχει Λεοντοπολίτην, ἄλλο
δὲ Βουσειρίτην, ἄλλο Λυκοπολίτην. τὴν γὰρ ἐπὶ πάντα
δύναμιν τοῦ θεοῦ --- διὰ τῶν συννόμων ζῴων ὧν
ἕκαστος τῶν θεῶν παρέσχεν ἐθρήσκευσαν. ὕδωρ δὲ
καὶ πῦρ σέβονται μάλιστα τῶν στοιχείων, ὡς ταῦτα
αἰτιώτατα τῆς σωτηρίας ἡμῶν, καὶ ταῦτα δεικνύντες
ἐν τοῖς ἱεροῖς, ὥς που ἔτι καὶ νῦν ἐν τῇ ἀνοίξει τοῦ
ἁγίου Σαράπιδος ἡ θεραπεία διὰ πυρὸς καὶ ὕδατος
γίνεται, λείβοντος τοῦ ὑμνῳδοῦ τὸ ὕδωρ καὶ τὸ πῦρ
φαίνοντος, ὁπηνίκα ἑστὼς ἐπὶ τοῦ οὐδοῦ τῇ πατρίῳ
τῶν Αἰγυπτίων φωνῇ ἐγείρει τὸν θεόν. ταῦτ´ οὖν
σέβονται {τὰ μέτοχα} καὶ μάλιστα {πλέον} τούτων
{ἐσέφθησαν} τὰ ὡς ἐπὶ πλέον τῶν ἱερῶν μετέχοντα·
μετὰ ταῦτα δὲ πάντα τὰ ζῷα, ἐπεὶ καὶ ἄνθρωπον
σέβονται κατὰ Ἄναβιν κώμην, ἐν ᾗ καὶ τούτῳ θύεται
καὶ ἐπὶ τῶν βωμῶν τὰ ἱερεῖα κάεται. ὃ δὲ μετ´ ὀλίγον
φάγοι ἂν τὰ ἴδια αὐτῷ ὡς ἀνθρώπῳ παρεσκευασμένα.
ὡς οὖν ἀνθρώπου ἀφεκτέον, οὕτω καὶ τῶν
ἄλλων. ἔτι δ´ ἐκ περιττῆς σοφίας καὶ τῆς περὶ τὸ
θεῖον συντροφίας κατέλαβόν τισι τῶν θεῶν προσφιλῆ
τῶν ζῴων τινὰ μᾶλλον ἀνθρώπων, ὡς Ἡλίῳ ἱέρακα,
σύμπασαν μὲν τὴν φύσιν ἐξ αἵματος ἔχοντα καὶ πνεύματος,
οἰκτείροντα δὲ καὶ ἄνθρωπον καὶ κωκύοντα
ἐπὶ νεκρῷ κειμένῳ γῆν τε ἐπαμώμενον εἰς τοὺς ὀφθαλμούς,
ἐν οἷς τὸ ἡλιακὸν κατοικεῖν πεπιστεύκασι
φῶς, καὶ ζῆν μὲν ἐπὶ πλείονα ἔτη κατειληφότες, μετὰ
δὲ τὸν βίον ἰσχὺν ἔχειν μαντικὴν καὶ εἶναι λογικώτατον
ἀπολυθέντα τοῦ σώματος καὶ προγνωστικώτατον,
τελεῖν τε ἀγάλματα καὶ ναοὺς κινεῖν. κάνθαρον δὲ
ἀμαθὴς μὲν βδελυχθείη ἂν ἀγνώμων ὑπάρχων τῶν
θείων, Αἰγύπτιοι δὲ ἐσέφθησαν ὡς εἰκόνα ἡλίου ἔμψυχον.
κάνθαρος γὰρ πᾶς ἄρρην καὶ ἀφιεὶς τὸν θορὸν
ἐν τέλματι καὶ ποιήσας σφαιροειδῆ τοῖς ὀπισθίοις
ἀνταναφέρει ποσὶν ὡς ἥλιος οὐρανόν, καὶ περίοδον
ἡμερῶν ἐκδέχεται σεληνιακήν. οὕτως δὲ καὶ περὶ
κριοῦ τι φιλοσοφοῦσιν καὶ ἄλλο τι περὶ κροκοδείλου
περί τε γυπὸς καὶ ἴβεως καὶ ὅλως καθ´ ἕκαστον τῶν
ζῴων, ὡς ἐκ φρονήσεως καὶ τῆς ἄγαν θεοσοφίας ἐπὶ
τὸ σέβας ἐλθεῖν καὶ τῶν ζῴων. {ἀμαθὴς δὲ ἄνθρωπος
οὐδὲ αὐτὸ τοῦτο ὑπώπτευσεν, ὅπως οὐ τῇ κοινῇ
φορᾷ καὶ μηδὲν γινωσκούσῃ παρηνέχθησαν δηλονότι
καὶ αὐτοὶ δι´ ἀμαθίας ὁδεύσαντες, ὑπερβάντες δὲ τὴν
τῶν πολλῶν ἄγνοιαν, ᾗ πρώτῃ πᾶς ἐντυγχάνει, τὰ
τοῖς πολλοῖς οὐδενὸς ἄξια αὐτοὶ εἰς σέβας κατηξίωσαν.
| [4,9] IX. Ceux qui étaient ainsi accoutumés à de pareils
exercices, et à se rendre la divinité familière,
étaient persuadés que l'homme n'était pas le seul
des êtres qui fût rempli de la divinité : ils croyaient
que l'âme n'habitait pas seulement dans l'homme,
mais qu'il y en avait une dans presque toutes les
espèces des animaux. C'est pourquoi ils
représentaient Dieu sous la figure des bêtes,
même des sauvages et des oiseaux, aussi bien
que sous celle de l'homme. Vous voyez chez eux
des dieux qui ressemblent à l'homme jusqu'au col,
et qui ont le visage ou d'un oiseau, ou d'un lion, ou
de quelque autre animal. Quelquefois Dieu est
représenté chez eux ayant une tête humaine, et
les autres parties d'autres animaux. Ils veulent
nous faire voir par là que suivant l'intention des
dieux, il y a société entre les hommes et les
animaux, et que c'est en conséquence de la
volonté de ces êtres suprêmes que les animaux
sauvages s'apprivoisent et vivent avec mous.
C'est pourquoi le lion est respecté chez eux
comme un dieu ; et il y a une province de l'Égypte
que l'on appelle Léontopolis du nom de cet animal,
comme il y en a une autre appelée Busiris et une
autre que l'on nomme Lucopolis, à cause du boeuf
et du loup. Ils adoraient la puissance de Dieu sous
la figure de différents animaux. Entre les
éléments, ils respectaient surtout l'eau et le feu,
comme ayant plus de part à notre conservation :
on les voyait dans leurs temples ; et encore
aujourd'hui à l'ouverture de la chapelle de
Sérapis, on lui fait un sacrifice par le feu et par
l'eau. Celui qui chante l'hymne, verse l'eau et
montre le feu ; tandis que celui qui est à la porte,
adresse la parole à Dieu en langue égyptienne. Ils
avaient un respect particulier pour tout ce qu'ils
croyaient avoir quelque rapport avec ce qui était
sacré. Ils adorent un homme dans le canton
d'Anubis. On lui sacrifie et on brûle des victimes
sur son autel après quoi il mange ce qui lui a été
apprêté. Il n'est pas plus permis de manger des
animaux que des hommes. Ceux qui ont excellé
par leur sagesse et qui ont eu le plus de
communication avec la divinité, ont découvert que
quelques animaux sont plus agréables à certains
dieux que les hommes, comme l'épervier au
Soleil. Cet oiseau est tout sang et tout esprit. Il
prend l'homme en compassion : il pleure lorsqu'il
rencontre un cadavre, il jette de la terre sur ses
yeux, dans la persuasion où il est que la lumière
du soleil y habite. Ces mêmes hommes ont aussi
remarqué que l'épervier vivait très longtemps
; qu'après sa mort il avait la faculté de prédire
l'avenir; que dès qu'il était dégagé de son corps, il
devenait très raisonnable, connaissait ce qui
devait arriver, animait les statues des dieux et
mettait leurs temples en mouvement. Quelque
ignorant peu instruit dans les choses divines aura
horreur du scarabée: Les Égyptiens au contraire
l'honoraient comme l'image vivante du Soleil. Tout
scarabée est mâle, et jette sa semence dans un
endroit humide en forme sphérique : il la remue de
ses pieds de derrière, en tournant ainsi que fait le
soleil dans le ciel ; et il est vingt-huit jours à faire
ce même exercice, ce qui est le cours périodique
de la lune. Les Égyptiens font d'autres
raisonnements à peu près dans le même goût sur
le bélier, sur le crocodile, sur le vautour, sur l'ibis,
enfin sur les autres animaux ; et ce n'est qu'à
force de réflexions et par une suite de leur
profonde sagesse, qu'ils en sont venus à
respecter les animaux. Un ignorant n'a pas la
moindre idée des raisons qui ont engagé les
Égyptiens à ne point suivre le torrent, et à honorer
ce que le vulgaire méprisait.
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