| [4,10] προσγέγονε δ´ αὐτοῖς οὐχ ἧττον τῶν εἰρημένων 
κἀκεῖνο εἰς πίστιν τοῦ σεβάσματος {καὶ τὰ ζῷα}.
τὴν γὰρ ψυχὴν ἀπολυθεῖσαν τοῦ σώματος κατέλαβον
παντὸς ζῴου λογικήν τε οὖσαν καὶ προγνωστικὴν τοῦ
μέλλοντος καὶ χρηματιστικὴν δραστικήν τε πάντων ὧν
καὶ ἄνθρωπος ἀπολυθείς. διὸ εἰκότως ἐτίμησαν καὶ
ὡς οἷόν τέ ἐστιν ἀπέσχοντο αὐτῶν. πολλοῦ δὲ ὄντος
λόγου δι´ ἣν αἰτίαν διὰ τῶν ζῴων οἱ Αἰγύπτιοι τοὺς
θεοὺς ἐσέφθησαν καὶ μείζονος τῆς παρούσης πραγματείας, 
ἀρκεῖ τὰ δεδηλωμένα περὶ αὐτῶν. ἐκεῖνο μέντοι
οὐ παραπεμπτέον, ὅτι τοὺς ἀποθανόντας τῶν εὖ γεγονότων 
ὅταν ταριχεύωσιν, ἰδίᾳ τὴν κοιλίαν ἐξελόντες
καὶ εἰς κιβωτὸν ἐνθέντες, μετὰ τῶν ἄλλων ὧν διαπράττονται 
ὑπὲρ τοῦ νεκροῦ, καὶ τὴν κιβωτὸν κρατοῦντες 
πρὸς τὸν ἥλιον μαρτύρονται, ἑνὸς τῶν ὑπὲρ
τοῦ νεκροῦ ποιουμένου λόγον τῶν ταριχευτῶν. ἔστι
δὲ καὶ ὁ λόγος, ὃν ἡρμήνευσεν Εὔφαντος ἐκ τῆς
πατρίου διαλέκτου, τοιοῦτος· ‘ὦ δέσποτα ἥλιε καὶ
θεοὶ πάντες οἱ τὴν ζωὴν τοῖς ἀνθρώποις δόντες,
προσδέξασθέ με καὶ παράδοτε τοῖς ἀιδίοις θεοῖς σύνοικον. 
ἐγὼ γὰρ τοὺς θεοὺς οὓς οἱ γονεῖς μοι παρέδειξαν, 
εὐσεβῶν διετέλουν ὅσον χρόνον ἐν τῷ ἐκείνων
αἰῶνι τὸν βίον εἶχον, τούς τε τὸ σῶμά μου γεννήσαντας 
ἐτίμων ἀεί· τῶν τε ἄλλων ἀνθρώπων οὐδένα
οὔτε ἀπέκτεινα οὔτε παρακαταθήκην ἀπεστέρησα οὔτε
ἄλλο οὐδὲν ἀνήκεστον διεπραξάμην. εἰ δέ τι ἄρα
κατὰ τὸν ἐμαυτοῦ βίον ἥμαρτον ἢ πιὼν ὧν
μὴ θεμιτὸν ἦν, οὐ δι´ ἐμαυτὸν ἥμαρτον, ἀλλὰ διὰ 
ταῦτα’, δείξας τὴν κιβωτόν, ἐν ᾗ ἡ γαστὴρ ἦν. καὶ
ταῦτα εἰπὼν εἰς τὸν ποταμὸν ἀφίησι, τὸ δὲ ἄλλο
σῶμα ὡς καθαρὸν ταριχεύει. οὕτως ἀπολογίας δεῖσθαι
ᾠήθησαν πρὸς τὸ θεῖον ὑπὲρ ὧν ἔφαγον καὶ ἔπιον
καὶ διὰ ταῦτα ὑβρίσαι. 
 | [4,10] X. Ce qui a autant contribué encore que ce que 
nous venons de dire, à leur donner du respect 
pour les animaux, c'est qu'ils ont découvert que 
lorsque l'âme des bêtes est délivrée de leur corps, 
elle est raisonnable et prévoit l'avenir, rend des 
oracles et est capable de faire tout ce que l'âme 
de l'homme peut faire lorsqu'elle est dégagée du 
corps. C'est par cette raison qu'ils respectaient les 
animaux et s'abstenaient d'en manger autant qu'il 
leur était possible. Il y avait beaucoup de raisons 
qui déterminaient les Égyptiens à respecter les 
dieux sous la forme des animaux. Nous serions 
trop longs si nous voulions les approfondir toutes. 
Nous nous contenterons de ce que nous en avons 
déjà dit. Il ne faut cependant point omettre que 
lorsqu'ils embaument les corps des gens de 
condition, ils en séparent les entrailles, les mettent 
dans une caisse. Entre plusieurs cérémonies qu'ils 
pratiquent en rendant les derniers devoirs aux 
morts, ils tournent cette caisse du côté du Soleil ; 
et un de ceux qui a embaumé les entrailles fait 
cette prière qu'Euphante a traduite de l'Égyptien : 
O Soleil notre Seigneur et tous les autres dieux 
qui donnez la vie aux hommes, recevez-moi, et 
livrez-moi aux dieux de l'enfer avec lesquels je 
vais habiter. J'ai toujours respecté les dieux de 
mes pères ; et tant que j'ai vécu dans le monde, 
j'ai honoré ceux qui ont engendré mon corps. Je 
n'ai tué aucun homme. Je n'ai point violé de dépôt, 
ni fait aucune faute irréparable ; et si j'ai commis 
quelque péché dans ma vie, soit en mangeant, 
soit en buvant ce qui n'était pas permis, ce n'est 
pas moi qui ai péché mais ceci. Il montrait en 
même temps la caisse dans laquelle étaient les 
entrailles ; et après avoir fini cette prière, il jetait la 
caisse dans la rivière et embaumait le reste du 
corps qui était regardé comme pur. Les Égyptiens 
croyaient donc être obligés de se justifier auprès 
de la divinité pour les fautes qu'ils avaient 
commises par le manger et par le boire.
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