HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre IV

Chapitre 6

  Chapitre 6

[4,6] τὰ γοῦν κατὰ τοὺς Αἰγυπτίους ἱερέας Χαιρήμων στωικὸς ἀφηγούμενος, οὓς καὶ φιλοσόφους ὑπειλῆφθαι φησὶ παρ´ Αἰγυπτίοις, ἐξηγεῖται ὡς τόπον μὲν ἐξελέξαντο ἐμφιλοσοφῆσαι τὰ ἱερά. πρός τε γὰρ τὴν ὅλην ὄρεξιν τῆς θεωρίας συγγενὲς ἦν παρὰ τοῖς ἐκείνων ἀφιδρύμασι διαιτᾶσθαι, παρεῖχέν τε αὐτοῖς ἀσφάλειαν μὲν ἐκ τοῦ θείου σεβασμοῦ καθάπερ τινα ἱερὰ ζῷα πάντων τιμώντων τοὺς φιλοσόφους, ἠρεμαίοις δὲ εἶναι, ἅτε τῆς ἐπιμιξίας κατὰ τὰς πανηγύρεις καὶ τὰς ἑορτὰς συντελουμένης μόνον, τὸ δὲ λοιπὸν σχεδὸν ἀβάτων ὄντων τοῖς ἄλλοις τῶν ἱερῶν· ἁγνεύσαντας γὰρ ἔδει προσιέναι καὶ πολλῶν ἀποσχομένους. καὶ τοῦτο ὥσπερ κοινὸς τῶν κατ´ Αἴγυπτον ἱερῶν θεσμός ἐστιν. ἀπειπάμενοι δὲ πᾶσαν τὴν ἄλλην ἐργασίαν καὶ πόρους ἀνθρωπίνους, ἀπέδοσαν ὅλον τὸν βίον τῇ τῶν θείων θεωρίᾳ καὶ θεάσει, διὰ μὲν ταύτης τό τε τίμιον καὶ ἀσφαλὲς καὶ εὐσεβὲς ποριζόμενοι, διὰ δὲ τῆς θεωρίας τὴν ἐπιστήμην, δι´ ἀμφοῖν δὲ ἄσκησιν ἠθῶν κεκρυμμένην τινὰ καὶ ἀρχαιοπρεπῆ. τὸ γὰρ ἀεὶ συνεῖναι τῇ θείᾳ γνώσει καὶ ἐπιπνοίᾳ πάσης μὲν ἔξω τίθησιν πλεονεξίας, καταστέλλει δὲ τὰ πάθη, διεγείρει δὲ πρὸς σύνεσιν τὸν βίον. λιτότητα δὲ ἐπετήδευσαν καὶ καταστολὴν ἐγκράτειάν τε καὶ καρτερίαν τό τε ἐν παντὶ δίκαιον καὶ ἀπλεονέκτητον. σεμνοὺς δὲ αὐτοὺς παρεῖχεν καὶ τὸ δυσεπίμικτον, οἵ γε παρὰ μὲν αὐτὸν τῶν λεγομένων ἁγνειῶν τὸν καιρὸν οὐδὲ τοῖς συγγενεστάτοις καὶ ὁμοφύλοις ἐπεμίγνυντο σχεδὸν οὐδὲ ἄλλων τῳ θεωρούμενοι, ὅτι μὴ πρὸς τὰς ἀναγκαίας συναγνεύουσι χρείας, ἁγνευτήρια τοῖς μὴ καθαρεύουσιν ἄδυτα καὶ πρὸς ἱερουργίας ἅγια κατανεμόμενοι· τὸν δὲ ἄλλον χρόνον ἁπλούστερον μὲν τοῖς ὁμοίοις ἐπεμίγνυντο, τῶν δὲ ἐξωτικῶν τῆς θρησκείας οὐδενὶ συνεβίουν· ἐφαίνοντο δὲ ἀεὶ θεῶν ἀγαλμάτων ἐγγύς, ἤτοι φέροντες προηγούμενοι καὶ τάσσοντες μετὰ κόσμου τε καὶ σεμνότητος· ὧν ἕκαστον οὐ τῦφος ἦν, ἀλλά τινος ἔνδειξις φυσικοῦ λόγου. τὸ δὲ σεμνὸν κἀκ τοῦ καταστήματος ἑωρᾶτο. πορεία τε γὰρ ἦν εὔτακτος καὶ βλέμμα καθεστηκὸς ἐπετηδεύετο, ὡς ὅτε βουληθεῖεν μὴ σκαρδαμύττειν· γέλως δὲ σπάνιος· εἰ δέ που γένοιτο, μέχρι μειδιάσεως· ἀεὶ δὲ ἐντὸς τοῦ σχήματος αἱ χεῖρες. καὶ σύμβολόν γε ἦν ἑκάστῳ τῆς τάξεως ἐμφαντικόν, ἣν ἔλαχεν ἐν τοῖς ἱεροῖς· πλείους γὰρ ἦσαν αἱ τάξεις. δίαιτα δὲ λιτὴ καὶ ἀφελής· οἴνου γὰρ οἳ μὲν οὐδ´ ὅλως, οἳ δὲ ὀλίγιστα ἐγεύοντο, νεύρων αἰτιώμενοι βλάβας καὶ πλήρωσιν κεφαλῆς ἐμπόδιον εἰς εὕρεσιν, ἀφροδισίων τε ἔφασαν αὐτὸν ὀρέξεις ἐπιφέρειν. ταύτῃ δὲ καὶ τῶν ἄλλων εὐλαβῶς εἶχον, ἄρτοις μὲν οὐδὲ ὅλως ἐν ταῖς ἁγνείαις χρώμενοι· εἰ δέ ποτε μὴ ἁγνεύοιεν, σὺν ὑσσώπῳ κόπτοντες ἤσθιον· τὸ πολὺ γὰρ αὐτοῦ τῆς δυνάμεως καθαιρεῖν ἔφασαν τὸν ὕσσωπον. ἐλαίου δ´ ἀπείχοντο οἳ μὲν ὡς τὸ πολύ, οἱ πλεῖστοι δὲ καὶ παντελῶς· εἰ δέ που μετὰ λαχάνων χρήσαιντο, παντελῶς ὀλίγῳ καὶ ὅσον παρηγορῆσαι τὴν αἴσθησιν. [4,6] VI. Chérémon le stoïcien traitant des prêtres égyptiens, dit qu'ils étaient regardés comme des philosophes en Égypte, et qu'ils choisissaient un endroit où ils pussent s'appliquer tout entiers aux choses sacrées. L'ardeur qu'ils avaient pour la contemplation, les engageait à habiter près des statues des dieux. Ils étaient dans une singulière vénération. Ils ne quittaient leur solitude que les jours de grandes fêtes. Dans les autres temps, il était presque impossible d'avoir aucun commerce avec eux. Ceux qui voulaient les aborder devaient d'abord se purifier et s'abstenir de plusieurs choses, conformément aux lois sacrées de l'Égypte. Ils renonçaient à tout travail et à toute sorte de commerce pour s'appliquer uniquement à la contemplation des choses divines ; par là ils acquéraient de l'honneur. Ils vivaient dans une considération qui leur procurait une pleine sûreté. Ils devenaient pieux et savants ; car cette application continuelle aux choses divines les mettait en état de réfréner leurs passions et de mener une vie spirituelle. Ils étaient grands partisans de la frugalité, de la modestie dans le vêtement, de la tempérance, de la patience, de la justice et du détachement des richesses. La difficulté que l'on avait de les aborder les rendait plus respectables. Dans le temps de leurs purifications, à peine voyaient-ils leurs plus proches. Ils n'avaient de commerce pour lors qu'avec ceux qui se purifiaient aussi. Ils habitaient dans des endroits inaccessibles à ceux qui n'étaient pas purifiés et qui n'étaient destinés qu'au service des dieux. Les autres temps ils voyaient leurs confrères mais ils n'avaient aucune liaison avec ceux qui n'étaient pas initiés dans leurs mystères. On les voyait toujours près des statues des dieux ; ou ils les portaient, ou ils allaient en procession. Ils agissaient en tout avec décence et dignité. La vanité n'y avait aucune part. On remarquait que la raison seule les dirigeait. Leur posture même prouvait leur gravité. Ils marchaient avec ordre. Leur regard était assuré. On ne voyait point remuer leurs yeux d'une façon égarée. Ils riaient rarement, et leur joie n'allait même jamais que jusqu'au sourire. Leurs mains étaient toujours cachées par leurs habits. Chacun d'eux avait la marque du rang qu'il tenait dans le sacrifice car il y avait chez eux différents ordres. Leur nourriture était frugale et simple. Les uns ne buvaient point de vin, les autres n'en buvaient que très peu. Ils disaient qu'il attaquait les nerfs, qu'il rendait la tête pesante, ce qui est un obstacle à la recherche de la vérité, enfin qu'il portait à l'amour. Ils s'abstenaient de plusieurs autres choses. Ils n'usaient pas même de pain dans le temps de leurs purifications et dans les autres temps où ils en mangeaient, ils le coupaient en petits morceaux, le mêlaient avec de l'hyssope, parce qu'ils prétendaient que par ce mélange il perdait beaucoup de sa force. Le plus souvent ils ne faisaient pas usage d'huile ; et si par hasard ils en mettaient dans leurs légumes, c'était toujours en petite quantité, et autant seulement qu'il en fallait pour en corriger le goût.


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Dernière mise à jour : 16/10/2008