HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre IV

Chapitre 3

  Chapitre 3

[4,3] δὴ καὶ ὕστερον Λυκοῦργον τὸν Λακεδαιμόνιον συνιδόντα, καίπερ κακρατηκότος τοῦ γεύεσθαι ἐμψύχων, οὕτως τὴν πολιτείαν συντάξαι, ὡς ἥκιστα τῆς ἐκ τούτων τροφῆς δεῖσθαι. τὸν γὰρ κλῆρον ἑκάστων οὐκ ἐν ἀγέλαις βοῶν καὶ προβάτων αἰγῶν τε καὶ ἵππων χρημάτων περιουσίᾳ ἀφορίσαι, ἀλλ´ ἐν γῆς κτήσει φερούσης ἀποφορὰν ἀνδρὶ ἑβδομήκοντα κριθῶν μεδίμνους, γυναικὶ δὲ δώδεκα, καὶ τῶν ὑγρῶν καρπῶν ἀναλόγως τὸ πλῆθος. ἀρκέσειν γὰρ ᾤετο τοσοῦτον τροφῆς πρὸς εὐεξίαν καὶ ὑγείαν ἱκανήν, ἄλλου μηδενὸς δεησομένοις. ὅθεν καὶ φασὶν ὡς ὕστερόν ποτε χρόνῳ τὴν χώραν διερχόμενος ἐξ ἀποδημίας ἄρτι τεθερισμένην ὁρῶν τὴν γῆν καὶ τὰς ἅλωνας παραλλήλους καὶ ὁμαλεῖς, ἐμειδίασέν τε καὶ εἶπε πρὸς τοὺς παρόντας, ὡς Λακωνικὴ φαίνεται πᾶσα πολλῶν ἀδελφῶν εἶναι νεωστὶ νενεμημένων. τοιγὰρ οὖν ἐξῆν αὐτῷ τρυφὴν ἐξελάσαντι τῆς Σπάρτης ἀκυρῶσαι πᾶν νόμισμα χρυσοῦν καὶ ἀργυροῦν, μόνῳ δὲ χρῆσθαι τῷ σιδηρῷ, καὶ τούτῳ ἀπὸ πολλοῦ σταθμοῦ καὶ ὄγκου δύναμιν ὀλίγην ἔχοντι· ὥστε δέκα μνῶν ἀμοιβὴν ἀποθήκης μεγάλης ἐν οἰκίᾳ δεῖσθαι καὶ ζεύγους ἄγοντος. οὗ κυρωθέντος ἐξέπεσεν ἀδικημάτων γένη πολλὰ τῆς Λακεδαίμονος. τίς γὰρ κλέπτειν ἔμελλεν δωροδοκεῖν ἀποστερεῖν ἁρπάζειν μήτε κατακρύψαι δυνατὸν ἦν μήτε κεκτῆσθαι ζηλωτόν, ἀλλὰ μηδὲ κατακόψαι λυσιτελές; ἔμελλον δὲ καὶ τέχναι ἄχρηστοι ἐξελαθήσεσθαι σὺν τούτοις, διάθεσιν τῶν ἔργων οὐκ ἐχόντων. τὸ γὰρ σιδηροῦν ἀγώγιμον οὐκ ἦν πρὸς τοὺς ἄλλους Ἕλληνας οὐδὲ εἶχε τιμὴν καταγελώμενον, ὥστε οὐδὲ πρίασθαί τι τῶν ξενικῶν καὶ ῥωπικῶν ὑπῆρχεν, οὐδὲ εἰσέπλει φόρτος ἐμπορικὸς εἰς τοὺς λιμένας, οὐδ´ ἐπέβαινε τῆς Λακωνικῆς οὐ σοφιστὴς λόγων, οὐ μάντις ἀγυρτικός, οὐχ ἑταιρῶν τροφεύς, οὐ χρυσῶν τις, οὐ χαλκῶν καλλωπισμάτων δημιουργός, ἅτε δὴ νομίσματος οὐκ ὄντος. ἀλλ´ οὕτως ἀπερημωθεῖσα κατὰ μικρὸν τρυφὴ τῶν ζωπυρούντων καὶ τρεφόντων αὐτὴ δι´ ἑαυτῆς ἐμαραίνετο· καὶ πλέον οὐδὲν ἦν τοῖς πολλὰ κεκτημένοις ὁδὸν οὐκ ἐχούσης εἰς μέσον τῆς εὐπορίας, ἀλλ´ ἐγκατῳκοδομημένης καὶ ἀργούσης. διὸ καὶ τὰ πρόχειρα τῶν σκευῶν καὶ ἀναγκαῖα ταῦτα, κλιντῆρες καὶ δίφροι καὶ τράπεξαι, βέλτιστα παρ´ αὐτοῖς ἐδημιουργεῖτο, καὶ κώθων, ὡς φησὶ Κριτίας, Λακωνικὸς εὐδοκίμει μάλιστα πρὸς τὰς στρατείας. τὰ γὰρ ἀναγκαίως πινόμενα τῶν ὑδάτων καὶ δυσωποῦντα τὴν ὄψιν ἀπεκρύπτετο τῇ χρόᾳ, καὶ τοῦ θολεροῦ προσκόπτοντος καὶ προσισχομένου τοῖς ἄμβωσι, καθαρώτερον ἐπλησίαζε τῷ στόματι τὸ πινόμενον. αἴτιος δὲ καὶ τούτων νομοθέτης, ὡς φησὶν Πλούταρχος. ἀπηλλαγμένοι γὰρ οἱ δημιουργοὶ τῶν ἀχρήστων ἐν τοῖς ἀναγκαίοις ἐπεδείκνυντο τὴν καλλιτεχνίαν. [4,3] III. Ce qui ayant été remarqué par Lycurgue le Lacédémonien, il fit des règlements tels que quoique l'usage de manger des animaux fût déjà reçu, on ne fut pas dans la nécessité de recourir à cette nourriture. Il assigna à chaque citoyen une part, non pas en troupeaux de boeufs, de brebis, de chèvres, de chevaux, ou en argent, mais en terre, qui rapportait à chaque homme soixante et dix mesures d'orge, douze à chaque femme, et d'autres fruits à proportion. Il était persuadé que ces aliments suffisaient pour se conserver en parfaite santé et que les hommes n'en avaient pas besoin d'autres. On dit que longtemps après parcourant la Laconie au retour d'un voyage qu'il avait fait, voyant les blés coupés depuis peu, et les aires égales il se mit à rire et dit à ceux qui étaient avec lui que la Laconie paraissait être un pays qui venait d'être partagé tout nouvellement entre plusieurs frères. Dès qu'il se proposait de bannir le luxe de Sparte, il fallait qu'il abolît la monnaie d'or et d'argent, et que celle de fer fût seule en usage. Le poids en était grand, et la valeur petite, de sorte que la matière qui faisait la valeur de dix mines tenait beaucoup de place, et qu'il fallait deux boeufs pour la traîner. Ce règlement supprima plusieurs espèces d'injustices à Lacédémone. Car qui aurait voulu ou dérober, ou se laisser corrompre, ou prendre de force ce que l'on ne pouvait pas cacher, ce que l'on possédait sans en être plus estimé, et dont l'on ne pouvait faire aucun usage en le mettant en pièces? Les arts inutiles disparurent avec l'or et l'argent. Il n'y avait point de commerce entre les Lacédémoniens et les autres peuples de la Grèce. Il n'était pas facile de transporter la monnaie de fer, qui loin d'être estimée en Grèce, n'était qu'une occasion de raillerie. Les Lacédémoniens se trouvaient donc dans l'impossibilité d'acheter des marchandises étrangères qui entretiennent le luxe. Les vaisseaux marchands n'entraient point dans leurs ports et l'on ne voyait point aborder en Laconie ni sophiste, ni diseur de bonne aventure, ni marchand de filles, ni orfèvre, ni joaillier, parce qu'il n'y avait point d'argent. Le luxe s'anéantit ainsi peu à peu, n'étant plus soutenu par ce qui l'excite et l'entretient. Ceux qui étaient plus riches que les autres, ne pouvant faire aucun usage de leurs richesses qui demeuraient comme ensevelies : il arriva de là que les meubles d'usage et dont on ne peut pas se passer, comme les lits, les sièges, les tables étaient très bien faits chez eux ; et le gobelet de Lacédémone appelé cothon, était très estimé à l'armée, ainsi que dit Critias. La couleur empêchait que l'on pût s'apercevoir si l'eau qui était dedans était propre ; et les bords étaient faits de manière qu'ils retenaient tout ce qui était trouble dans le gobelet, en sorte que ce qui était de plus pur en sortait. C'était une invention de leur législateur, comme le rapporte Plutarque. Les ouvriers n'étant donc plus occupés à des ouvrages inutiles, employèrent toute leur adresse à perfectionner les nécessaires.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 16/10/2008