HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre IV

Chapitre 16

  Chapitre 16

[4,16] παρά γε μὴν τοῖς Πέρσαις οἱ περὶ τὸ θεῖον σοφοὶ καὶ τούτου θεράποντες μάγοι μὲν προσαγορεύονται· τοῦτο γὰρ δηλοῖ κατὰ τὴν ἐπιχώριον διάλεκτον μάγος· οὕτω δὲ μέγα καὶ σεβάσμιον γένος τοῦτο παρὰ Πέρσαις νενόμισται, ὥστε καὶ Δαρεῖον τὸν Ὑστάσπου ἐπιγράψαι τῷ μνήματι πρὸς τοῖς ἄλλοις ὅτι καὶ μαγικῶν γένοιτο διδάσκαλος. διῄρηντο δὲ οὗτοι εἰς γένη τρία, ὡς φησὶν Εὔβουλος τὴν περὶ τοῦ Μίθρα ἱστορίαν ἐν πολλοῖς βιβλίοις ἀναγράψας, ὧν οἱ πρῶτοι καὶ λογιώτατοι οὔτ´ ἐσθίουσιν ἔμψυχον οὔτε φονεύουσιν, ἐμμένουσι δὲ τῇ παλαιᾷ τῶν ζῴων ἀποχῇ· οἱ δὲ δεύτεροι χρῶνται μέν, οὐ μέντοι τῶν ἡμέρων ζῴων τι κτείνουσιν· οὐδ´ οἱ τρίτοι ὁμοίως τοῖς ἄλλοις ἐφάπτονται πάντων· καὶ γὰρ δόγμα πάντων ἐστὶ τῶν πρώτων τὴν μετεμψύχωσιν εἶναι, καὶ ἐμφαίνειν ἐοίκασιν ἐν τοῖς τοῦ Μίθρα μυστηρίοις. τὴν γὰρ κοινότητα ἡμῶν τὴν πρὸς τὰ ζῷα αἰνιττόμενοι διὰ τῶν ζῴων ἡμᾶς μηνύειν εἰώθασιν· ὡς τοὺς μὲν μετέχοντας τῶν αὐτῶν ὀργίων μύστας λέοντας καλεῖν, τὰς δὲ γυναῖκας λεαίνας, τοὺς δὲ ὑπηρετοῦντας κόρακας. ἐπί τε τῶν πατέρων --- ἀετοὶ γὰρ καὶ ἱέρακες οὗτοι προσαγορεύονται. τε τὰ λεοντικὰ παραλαμβάνων περιτίθεται παντοδαπὰς ζῴων μορφάς· ὧν τὴν αἰτίαν ἀποδιδοὺς Πάλλας ἐν τοῖς περὶ τοῦ Μίθρα τὴν κοινὴν φησὶ φορὰν οἴεσθαι, ὡς πρὸς τὴν τοῦ ζωδιακοῦ κύκλου ἀποτείνειν· τὴν δὲ ἀληθινὴν ὑπόληψιν καὶ ἀκριβῆ περὶ τῶν ἀνθρωπίνων ψυχῶν αἰνίττεσθαι, ἃς παντοδαποῖς περιέχεσθαι σώμασι λέγουσι. καὶ γὰρ Λατίνων τινὰς τῇ σφῶν διαλέκτῳ ἄπρους καὶ σκώπρους λασούρους τε καὶ μερούλους καλεῖν. καὶ θεοὺς δὲ τούτους δημιουργοὺς οὕτω προσηγόρευσαν· τὴν μὲν Ἄρτεμιν λύκαιναν, τὸν δὲ Ἥλιον σαῦρον, λέοντα, δράκοντα, ἱέρακα, τὴν δ´ Ἑκάτην ἵππον, ταῦρον, λέαιναν, κύνα. τῆς δὲ Φερρεφάττης παρὰ τὸ φέρβειν τὴν φάτταν φασὶν οἱ πολλοὶ τοὔνομα τῶν θεολόγων· ἱερὸν γὰρ αὐτῆς φάττα. διὸ καὶ αἱ τῆς Μαίας ἱέρειαι ταύτην αὐτῇ ἀνατιθέασι. Μαῖα δὲ αὐτὴ τῇ Φερσεφόνῃ ὡς ἂν μαῖα καὶ τροφὸς οὖσα· χθονία γὰρ θεὸς καὶ Δημήτηρ αὐτή. καὶ τὸν ἀλεκτρυόνα δὲ ταύτῃ ἀφιέρωσαν. διὸ καὶ ἀπέχονται οἱ ταύτης μύσται ὀρνίθων ἐνοικιδίων. παραγγέλλεται γὰρ καὶ Ἐλευσῖνι ἀπέχεσθαι κατοικιδίων ὀρνίθων καὶ ἰχθύων καὶ κυάμων ῥοιᾶς τε καὶ μήλων, καὶ ἐπ´ ἴσης μεμίανται τό τε λεχοῦς ἅψασθαι καὶ τὸ θνησειδίων. ὅστις δὲ φασμάτων φύσιν ἱστόρησεν, οἶδεν καθ´ ὃν λόγον ἀπέχεσθαι χρὴ πάντων ὀρνίθων, καὶ μάλιστα ὅταν σπεύδῃ τις ἐκ τῶν χθονίων ἀπαλλαγῆναι καὶ πρὸς τοὺς οὐρανίους θεοὺς ἱδρυνθῆναι. ἀλλ´ κακία, ὅπερ πολλάκις ἔφαμεν, ἱκανὴ συναγορεύειν ἑαυτῇ, καὶ μάλιστα ὅταν ἐν οὐκ εἰδόσι ποιῆται τοὺς λόγους. διὰ γὰρ τοῦτο οἱ μέτριοι τῶν κακῶν ματαιολογίαν ἡγοῦνται τὴν τοιαύτην παραίτησιν καὶ τὸ δὴ λεγόμενον γραῶν ὕθλον, οἳ δὲ δεισιδαιμονίαν· οἱ δ´ ἐπίδοσιν ἐν τῇ σφῶν πονηρίᾳ πεποιημένοι ἕτοιμοι οὐ μόνον βλασφημεῖν κατὰ τῶν ταῦτα παραινούντων τε καὶ ὑποδεικνύντων, ἀλλ´ ἤδη καὶ ἁγνὸν εἰς γοητείαν καὶ τῦφον διαβάλλειν. ἀλλ´ οὗτοι μὲν δίκας καὶ παρὰ θεοῖς καὶ παρ´ ἀνθρώποις ὧν ἁμαρτάνουσιν ἐκτίνοντες αὐτῇ πρῶτον τῇ τοιαύτῃ διαθέσει ἱκανὴν τιμωρίαν διδόασιν· ἡμεῖς δ´ ἔτι τῶν ἀλλοφύλων ἐθνῶν ἑνὸς μνημονεύσαντες ἐνδόξου τε καὶ δικαίου περί τε τὰ θεῖα πεπιστευμένου εὐσεβοῦς, ἐπ´ ἄλλα μεταβησόμεθα. [4,16] XVI. Chez les Perses on appelle Mages ceux qui s'appliquent aux choses divines et les ministres des dieux : c'est ce que signifie le terme mage dans la langue du pays. L'ordre des mages est tellement respecté en Perse, que Darius fils d'Hystaspe ordonna que l'on mit sur son tombeau entre autres titres, qu'il avait été docteur en magie. Il y avait de trois sortes de mages, ainsi que le rapporte Eubule qui a fait l'Histoire de Mithra en plusieurs livres. Les plus parfaits des mages, ceux qui sont dans la première classe, ne mangent rien d'animé et ne tuent rien de ce qui a vie. Ils persistent constamment à s'abstenir des animaux, suivant l'ancien usage. Ceux de la seconde classe usent de la viande à la vérité : mais ils ne tuent aucuns des animaux familiers. Les mages de la troisième classe en épargnent aussi quelques-uns. Le dogme de la métempsycose est reçu chez ceux de la première classe, comme l'indique assez ce qui se passe dans les mystères de Mithra ; car pour faire voir le rapport qu'il y a entre nous et les animaux, ils ont coutume de nous désigner par le nom des animaux. Ils appellent lions ceux qui participent à leurs mystères. Ils donnent le nom de lionnes aux femmes qui sont de leur secte. Ils appellent corbeaux les ministres de leurs mystères. Ils en agissent de même à l'égard de leurs pères : ils les appellent aigles et éperviers. Ceux qui entrent dans les mystères appelés des lions, prennent la figure de toute sorte d'animaux. Pallas en rend raison dans l'ouvrage qu'il a fait sur Mithra. Il y dit que le sentiment commun est que cela a rapport au cercle du zodiaque ; mais que la vérité est que les mages veulent par là désigner énigmatiquement et exactement les révolutions des âmes humaines, qui suivant leur sentiment, entrent successivement dans le corps de divers animaux. Les Latins donnaient à quelques divinités le nom des animaux. Ils appelaient Diane, louve ; le Soleil, taureau, lion, dragon, épervier ; Hécate, cheval, taureau, lionne, chienne : le nom de Phérébate a été donné suivant plusieurs théologiens à Proserpine parce qu'elle nourrit des tourterelles. Cet oiseau lui est consacré. Les prêtresses de Maïa lui en font une offrande. Maïa est la même que Proserpine ; elle a été ainsi appelée parce qu'elle est la nourrice du genre humain, ainsi que Cérès. On a consacré le coq à celle-ci : c'est pourquoi les prêtres de cette déesse s'abstiennent des oiseaux domestiques. Il est ordonné à ceux qui sont initiés dans les mystères d'Eleusine de s'en abstenir aussi, de même que des poissons, des fèves, des pêches et des pommes. Ils ont une égale répugnance à toucher le tronc de ces arbres qu'un cadavre. Quiconque a étudié la matière des visions sait que l'on doit s'abstenir de toute sorte d'oiseaux si l'on veut être délivré du joug des choses terrestres et trouver une place parmi les dieux du ciel. Mais la méchanceté, comme nous l'avons déjà remarqué plusieurs fois est ingénieuse à faire son apologie surtout lorsqu'elle n'a affaire qu'à des ignorants: c'est pourquoi ceux qui ne sont que médiocrement vicieux regardent comme de vains discours ce que nous avons dit contre l'usage de la viande. Ils croient que ce sont des contes de vieilles et des propos superstitieux. Ceux qui ont fait plus de progrès en méchanceté sont non seulement dans la disposition de parler avec indignité de ceux qui sont dans notre système, mais aussi de traiter de superstition et de vanité la doctrine opposée à leur gourmandise : mais ils sont assez punis des dieux et des hommes par ces mêmes dispositions. Pour nous, après avoir encore parlé d'une nation étrangère célèbre par sa justice et par sa piété, nous passerons à d'autres choses.


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Dernière mise à jour : 16/10/2008