| [4,14] πᾶσί γε μὴν ἀπηγόρευτο ὑὸς ἐσθίειν ἢ ἰχθύων
τῶν ἀφολιδώτων, ἃ σελάχια καλοῦσιν Ἕλληνες, ἤ τι
τῶν μωνύχων ζῴων. ἀπηγόρευτο δὲ καὶ μηδὲ τὰ
ἱκετεύοντα καὶ οἷον προσφεύγοντα ταῖς οἰκίαις ἀναιρεῖν, 
οὐχ ὅτι μὴ ἐσθίειν. οὐδὲ νεοττοῖς ἐπέτρεψεν ὁ
νομοθέτης τοὺς γονέας συνεξαιρεῖν, φείδεσθαι δὲ
{κελεύει} κἀν τῇ πολεμίᾳ τῶν συνεργαζομένων ζῴων
καὶ μὴ φονεύειν. καὶ οὐκ ἐφοβήθη μὴ πληθῦναν τὸ
γένος τῶν μὴ θυομένων ζῴων λιμὸν ἐργάσηται τοῖς
ἀνθρώποις· ᾔδει γὰρ πρῶτον μὲν ὅτι τὰ πολυτόκα
ὀλιγοχρόνια, ἔπειτα ὡς πολὺ τὸ ἀπολλύμενον, ὅταν
μὴ τύχῃ τῆς ἐξ ἀνθρώπων ἐπιμελείας, καὶ μὴν καὶ
ὅτι ἔστιν ἄλλα ζῷα ἃ τῷ πληθύνοντι ἐπιτίθεται.
τεκμήριον δέ, ὅτι πολλῶν ἀπεχόμεθα, οἷον σαυρῶν,
σκωλήκων, μυῶν, ὄφεων, κυνῶν, καὶ ὅμως οὐ δέος
μὴ ἐκ τῆς ἀποχῆς λιμώττοντες διαφθαρῶμεν πληθυνόντων. 
ἔπειτα οὐ ταὐτὸν τὸ ἐσθίειν τῷ φονεύειν, ἐπεὶ καὶ 
τούτων ἀναιροῦντες τὰ πολλὰ οὐδενὸς ἔτι γευόμεθα. 
 | [4,14] XIV. Il leur est défendu à tous de manger du 
cochon, du poisson sans écailles que les Grecs 
appellent cartilagineux, et des animaux qui n'ont 
qu'un ongle. Il leur était défendu aussi de tuer 
ceux qui se réfugiaient dans leurs maisons comme 
suppliants, et à plus forte raison de les manger. 
Leur législateur n'a pas voulu qu'ils tuassent le 
père et la mère avec les petits. Il leur a ordonné 
d'épargner et de ne pas tuer même dans les terres 
ennemies les animaux dont l'homme se sert pour 
travailler. Il ne craignait pas que la race de ceux 
que l'on ne sacrifie pas, n'augmentât trop et ne 
causât la famine. Il savait que ceux qui peuplent 
beaucoup, vivent peu de temps, qu'il en meurt un 
grand nombre lorsque les hommes n'en ont point 
de soin et qu'enfin ceux qui multiplient beaucoup, 
ont parmi les animaux des ennemis qui les 
détruisent. La preuve en est, que nous nous 
abstenons de plusieurs, comme des lézards, des 
vers, des mouches, des serpents, des chiens, 
sans craindre qu'ils nous affament. D'ailleurs il y a 
de la différence entre tuer les animaux et les 
manger. Nous en tuons plusieurs dont nous ne 
mangeons aucuns.
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