HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre III

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3,3] ἐπεὶ τοίνυν διττὸς ἦν, μὲν ἐν τῇ προφορᾷ, δὲ ἐν τῇ διαθέσει, ἀρξώμεθα πρότερον ἀπὸ τοῦ προφορικοῦ καὶ τοῦ κατὰ τὴν φωνὴν τεταγμένου. εἰ δὴ προφορικός ἐστι λόγος φωνὴ διὰ γλώττης σημαντικὴ τῶν ἔνδον καὶ κατὰ ψυχὴν παθῶν· κοινοτάτη γὰρ ἀπόδοσις αὕτη καὶ αἱρέσεως οὐδέπω ἐχομένη, ἀλλὰ μόνον τῆς τοῦ λόγου ἐννοίας· τί τούτου ἄπεστι τῶν ζῴων ὅσα φθέγγεται; τί δὲ οὐχὶ καὶ πάσχει τι, πρότερον καὶ πρὶν εἰπεῖν μέλλει, διενοήθη; λέγω δὴ διάνοιαν τὸ ἐν τῇ ψυχῇ κατὰ σιγὴν φωνούμενον. τοῦ τοίνυν ὑπὸ τῆς γλώττης φωνηθέντος, ὅπως ἂν καὶ φωνηθῇ, εἴτε βαρβάρως εἴτε Ἑλληνικῶς εἴτε κυνικῶς βοϊκῶς, λόγου γε ὄντος μέτοχα τὰ ζῷα τὰ φωνητικά, τῶν μὲν ἀνθρώπων κατὰ νόμους τοὺς ἀνθρωπείους φθεγγομένων, τῶν δὲ ζῴων κατὰ νόμους οὓς παρὰ τῶν θεῶν καὶ τῆς φύσεως εἴληχεν ἕκαστον. εἰ δὲ μὴ ἡμεῖς ξυνίεμεν, τί τοῦτο; οὐδὲ γὰρ τῆς Ἰνδῶν οἱ Ἕλληνες οὐδὲ τῆς Σκυθῶν Θρᾳκῶν Σύρων οἱ ἐν τῇ Ἀττικῇ τραφέντες· ἀλλ´ ἴσα κλαγγῇ γεράνων τῶν ἑτέρων τοῖς ἑτέροις ἦχος προσπίπτει. καίτοι ἐγγράμματος τοῖς ἑτέροις αὐτῶν καὶ ἔναρθρος, ὡς καὶ ἡμῖν ἡμετέρα· ἄναρθρος δὲ καὶ ἀγράμματος τῶν Σύρων φέρε εἰπεῖν τῶν Περσῶν, ὡς καὶ πᾶσιν τῶν ζῴων. καθάπερ γὰρ ἡμεῖς ψόφου μόνου ἀντιλαμβανόμεθα καὶ ἤχου, ἀξύνετοι ὄντες τῆς {φέρε} Σκυθῶν ὁμιλίας, καὶ κλαγγάζειν δοκοῦσιν καὶ μηδὲν διαρθροῦν, ἀλλ´ ἑνὶ ψόφῳ χρῆσθαι μακροτέρῳ βραχυτέρῳ, τὸ παρηλλαγμένον δὲ αὐτοῦ εἰς σημασίαν οὐδαμῶς προσπίπτει, ἐκείνοις δὲ εὐσύνετος φθέγξις καὶ πολὺ τὸ διάφορον ἔχουσα, καθάπερ ἡμῖν συνήθης· οὕτως καὶ ἐπὶ τῶν ζῴων ξύνεσις μὲν ἐκείνοις κατὰ γένος ἰδίως προσπίπτει, ἡμῖν δὲ ψόφος μόνος ἐξάκουστος, τῆς σημασίας ἐκλειπούσης, διὰ τὸ μηδένα διδαχθέντα τὴν ἡμετέραν διδάξαι ἡμᾶς διὰ τῆς ἡμετέρας τὴν ἑρμηνείαν τῶν λεγομένων παρὰ τοῖς ζῴοις. καίτοι εἰ δεῖ πιστεύειν τοῖς παλαιοῖς καὶ τοῖς ἐφ´ ἡμῶν καὶ τῶν πατέρων γεγονόσιν, εἰσὶν οἳ λέγονται ἐπακοῦσαι καὶ σύνεσιν ἔχειν τῆς τῶν ζῴων φθέγξεως· ὡς ἐπὶ μὲν τῶν παλαιῶν Μελάμπους καὶ Τειρεσίας καὶ οἱ τοιοῦτοι, οὐ πρὸ πολλοῦ δὲ Ἀπολλώνιος Τυανεύς, ἐφ´ οὗ καὶ λέγεται, ὅτι τοῖς ἑταίροις συνόντος, χελιδόνος ἐπιπτάσης καὶ φθεγγομένης, εἶπεν ὅτι μηνύει χελιδὼν ταῖς ἄλλαις ὄνον πρὸ τοῦ ἄστεως πεπτωκέναι σίτου βαστάζοντα φορτίον, δὴ κεχύσθαι εἰς τὴν γῆν τοῦ ἀχθοφοροῦντος πεπτωκότος. ἑταῖρος δὲ ἡμῶν ἐξηγεῖτό τις, οἰκέτου εὐτυχῆσαι παιδός, ὃς πάντα ξυνίει τὰ φθέγματα τῶν ὀρνίθων, καὶ ἦν πάντα μαντικὰ καὶ τοῦ μετ´ ὀλίγον μέλλοντος ἀγγελτικά· ἀφαιρεθῆναι δὲ τὴν σύνεσιν, τῆς μητρὸς εὐλαβηθείσης μὴ δῶρον αὐτὸν βασιλεῖ πέμψειεν, καὶ καθεύδοντος εἰς τὰ ὦτα ἐνουρησάσης. [3,3] III. Puisqu'il y a deux raisons, l'une qu'on montre au dehors et l'autre intérieure, commençons à parler de celle qui se fait connaître par les sons. C'est la voix qui s'exprime par l'organe de la langue, qui fait connaître ce qui se passe au dedans de nous et les passions de notre âme. C'est de quoi tout le monde sera obligé de convenir. Peut-on dire que cette voix manque aux animaux ? N'expriment-ils point ce qu'ils sentent ; et ne pensent-ils point avant que de s'expliquer ? Car j'entends par la pensée ce qui se passe intérieurement dans l'âme, avant qu'on l'exprime par la voix. De quelque façon ensuite que l'on parle, soit comme les Barbares, soit comme les Grecs, soit comme les chiens, soit comme les boeufs, c'est la raison qui s'exprime ; et les animaux en sont capables. Les hommes conversent entre eux suivant les règles qu'ils ont établies ; et les animaux ne consultent dans leur façon de s'exprimer que les lois qu'ils ont reçues de dieu et de la nature. Si nous ne les entendons pas, cela ne prouve rien. Car les Grecs n'entendent point le langage des Indiens; et ceux qui sont élevés dans l'Attique, ne comprennent rien à la langue des Scythes, des Thraces et des Syriens. C'est la même chose pour eux que le cri des grues. Cependant ils écrivent et articulent leur langue, comme nous écrivons et comme nous articulons la nôtre ; et nous ne pouvons ni articuler, ni lire la langue des Syriens et des Perses non plus que celle des animaux. Nous entendons seulement du bruit et des sons, sans rien comprendre. Lorsque les Scythes parlent entre eux, il nous semble qu'ils ne font que gazouiller, tantôt haussant, tantôt baissant la voix ; c'est un langage absolument inintelligible pour nous. Cependant ils s'entendent aussi bien entre eux, que nous nous entendons nous-mêmes. Il en est de même des animaux. Chaque espèce entend le langage de la sienne; et ce langage ne nous paraît qu'un simple son qui ne signifie rien que parce qu'il ne s'est encore trouvé aucun homme qui ait pu nous apprendre la langue des animaux et nous servir d'interprète. Cependant s'il en faut croire les anciens et quelques-uns de ceux qui ont vécu du temps de nos pères et même du nôtre, il y a eu des gens qui ont entendu et compris le langage des animaux. On compte parmi les anciens Mélampe et Tirésias avec quelques autres, et parmi les modernes Apollonius de Tyane. On assure de ce dernier qu'étant avec ses amis, et entendant une hirondelle qui gazouillait, il dit qu'elle avertissait ses compagnes qu'un âne chargé de blé était tombé près de la ville et que le blé était répandu par terre. Un de nos amis nous a raconté qu'il avait eu un jeune domestique qui entendait le langage des oiseaux. Il assurait qu'il était prophète et qu'il annonçait ce qui était prés d'arriver ; que cette faculté lui avait été ôtée par sa mère qui appréhendant que l'on n'envoyât ce jeune homme à l'Empereur en présent, avait uriné dans son oreille lorsqu'il était endormi.


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Dernière mise à jour : 9/10/2008