HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre III

Chapitre 4

  Chapitre 4

[3,4] ἀλλ´ ἵνα ταῦτα παρῶμεν διὰ τὸ ξύμφυτον ἡμῖν πάθος τῆς ἀπιστίας, ἀλλὰ τῶν γε ἐθνῶν τινὰ εἰς ἔτι καὶ νῦν ὅπως ξυγγένειαν ἔχει πρός τινων ζῴων σύνεσιν τῆς φθέγξεως, οὐδεὶς οἶμαι ἠγνόηκεν. Ἄραβες μὲν κοράκων ἀκούουσιν, Τυρρηνοὶ δ´ ἀετῶν· τάχα δ´ ἂν καὶ ἡμεῖς καὶ πάντες ἄνθρωποι συνετοὶ ἦμεν πάντων τῶν ζῴων, εἰ καὶ ἡμῶν τὰ ὦτα δράκων ἔνιψε. δηλοῖ γε μὴν καὶ τὸ ποικίλον καὶ διάφορον τῆς φθέγξεως αὐτῶν τὸ σημαντικόν. ἄλλως γοῦν ἀκούεται ὅταν φοβῆται φθεγγόμενα, ἄλλως ὅταν καλῇ, ἄλλως ὅταν εἰς τροφὴν παρακαλῇ, ἄλλως ὅταν φιλοφρονῆται, ἄλλως ὅταν προκαλῆται εἰς μάχην· καὶ τοσοῦτόν ἐστι τὸ διάφορον, ὡς καὶ σφόδρα δυσπαρατήρητον τὴν παραλλαγὴν εἶναι διὰ τὸ πλῆθος καὶ τοῖς τὸν βίον εἰς τὴν τούτων τήρησιν καταθεμένοις. κορώνης γοῦν καὶ κόρακος οἰωνισταὶ ἄχρι τινὸς {πλήθους} τὸ διάφορον σημειωσάμενοι, τὸ λοιπὸν εἴασαν ὡς οὐκ ὂν ἀνθρώπῳ εὐπερίληπτον. ὅταν δὲ πρὸς ἄλληλα φθέγγηται φανερά τε καὶ εὔσημα, εἰ καὶ μὴ πᾶσιν ἡμῖν γνώριμα, φαίνηται δὲ καὶ ἡμᾶς μιμούμενα καὶ τὴν Ἑλλάδα γλῶτταν ἐκμανθάνοντα καὶ συνιέντα τῶν ἐφεστώτων, τίς οὕτως ἀναιδὴς ὡς μὴ συγχωρεῖν εἶναι λογικά, διότι αὐτὸς οὐ συνίησιν ὧν λέγουσιν; κόρακες γοῦν καὶ κίτται ἐριθακοί τε καὶ ψιττακοὶ ἀνθρώπους μιμοῦνται καὶ μέμνηνται ὧν ἂν ἀκούσωσιν καὶ διδασκόμενοι ὑπακούουσι τῷ διδάσκοντι, καὶ πολλοί γε ἐμήνυσαν δι´ ὧν ἐδιδάχθησαν καὶ τοὺς ἁμαρτάνοντας κατὰ τὸν οἶκον. δ´ Ἰνδικὴ ὕαινα, ἣν κοροκότταν οἱ ἐπιχώριοι καλοῦσι, καὶ ἄνευ διδασκάλου οὕτω φθέγγεται ἀνθρωπικῶς, ὡς καὶ ἐπιφοιτᾶν ταῖς οἰκίαις καὶ καλεῖν ὃν ἂν ἴδῃ εὐχείρωτον αὑτῇ, καὶ μιμεῖταί γε τοῦ φιλτάτου καὶ ἂν πάντως ὑπακούσειεν κληθεὶς τὸ φθέγμα· ὡς καίπερ εἰδότας τοὺς Ἰνδοὺς διὰ τῆς ὁμοιότητος ἐξαπατᾶσθαι καὶ ἀναλίσκεσθαι ἐξιόντας τε καὶ πρὸς τὸ φθέγμα ὑπακούοντας. εἰ δὲ μὴ πάντα μιμητικὰ μηδὲ πάντα εὐμαθῆ τῆς ἡμετέρας, τί τοῦτο; οὐδὲ γὰρ ἄνθρωπος πᾶς εὐμαθὴς μιμητικὸς οὐχ ὅτι τῆς τῶν ζῴων, ἀλλ´ οὐδὲ πέντε που διαλέκτων τῶν παρ´ ἀνθρώποις. τινὰ δὲ καὶ τῷ μὴ διδάσκεσθαι ἴσως οὐ φθέγγεται καὶ τῷ ὑπὸ τῶν ὀργάνων τῶν τῆς φωνῆς ἐμποδίζεσθαι. ἡμεῖς γοῦν κατὰ Καρχηδόνα, πέρδικος ἐπιπτάντος ἡμέρου, τρέφοντες τοῦτον, τοῦ χρόνου προϊόντος καὶ τῆς συνηθείας εἰς πολλὴν ἡμερότητα αὐτὸν μεταβαλούσης, οὐ μόνον σαίνοντος καὶ θεραπεύοντος ᾐσθόμεθα καὶ προσπαίζοντος, ἀλλ´ ἤδη καὶ ἀντιφθεγγομένου πρὸς τὸ ἡμέτερον φθέγμα καὶ καθ´ ὅσον ἦν δυνατὸν ἀποκρινομένου, ἀλλοίως καλεῖν ἀλλήλους εἰώθασιν οἱ πέρδικες. {οὔκουν σιωπῶντος, φθεγξαμένου δ´ ἀντεφθέγξατο μόνον.} [3,4] IV. Mais laissons ces faits à part, à cause de l'incrédulité qui n'est que trop naturelle. Personne, je crois, n'ignore qu'il y a plusieurs nations qui ont encore une grande facilité pour entendre la voix de quelques animaux. Les Arabes entendent le langage des corbeaux, les Tyrrhéniens celui des aigles; et peut-être que tous tant que nous sommes d'hommes, nous entendrions tout ce que disent les animaux, si un dragon léchait nos oreilles. La variété et la différence de leurs sons prouvent assez qu'ils signifient quelque chose. Ils s'expriment différemment lorsqu'ils ont peur, lorsqu'ils s'appellent, lorsqu'ils avertissent leurs petits de venir manger, lorsqu'ils se caressent ou lorsqu'ils se défient au combat et cette différence est si difficile à observer à cause de la multitude des diverses inflexions, que ceux même qui ont passé leur vie à les étudier, y sont fort embarrassés. Les augures qui examinent le croassement de la corneille et du corbeau, en ont bien remarqué un très grand nombre de différents; mais ils n'ont pas pu les observer tous, parce que cela n’est pas possible aux hommes. Quand les animaux parlent entre eux, les sons dont ils se servent sont très significatifs, quoique nous ne les entendions pas. Mais s'ils paraissent nous imiter, apprendre la langue grecque, et entendre ceux qui les gouvernent, qui est celui qui peut avoir assez peu de bonne foi pour nier qu'ils soient raisonnables, parce qu'il ne les entend pas ? Les corbeaux, les pies, les bouvreuils, les perroquets imitent le langage des hommes, se souviennent de ce qu'ils ont entendu et apprennent ce qu'on leur dit. Ils obéissent à leurs maîtres. Plusieurs d'entre eux ont découvert le mal qui s'était fait dans la maison où on les élevait L'hyène des Indes, appelée par les gens du pays crocotale, imite si parfaitement la voix humaine, sans avoir été instruite, que lorsqu'elle approche des maisons, elle appelle ceux qu'elle croit pouvoir aisément enlever, en contrefaisant la voix de leurs amis, à qui elle sait bien qu'ils obéiront ; et quoique les Indiens soient instruits de cette ruse, ils sont cependant souvent attrapés par la ressemblance de la voix. Ils sortent de chez eux et périssent ainsi. S'il y a des animaux qui ne peuvent ni imiter notre langage, ni l'apprendre, cela ne prouve rien ; n'y-a-t-il pas des hommes qui ne peuvent ni imiter, ni apprendre, je ne dis pas les cris des animaux, mais même les cinq différents dialectes ? Il y a des animaux qui ne parlent pas ; mais peut-être est-ce pour n'avoir point été instruits, ou pour n'avoir pas les organes de la voix ? Nous-mêmes étant près de Carthage, nous avons nourri une perdrix qui avait volé droit à nous. Elle a été longtemps chez nous ; et elle était devenue si familière qu'elle nous caressait, badinait avec nous, et répondait à notre voix, autrement que les perdrix ne s'appellent entre elles.


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Dernière mise à jour : 9/10/2008