HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre III

Chapitre 20

  Chapitre 20

[3,20] ἀλλ´ ἐκεῖνο νὴ Δία τοῦ Χρυσίππου πιθανὸν ἦν, ὡς ἡμᾶς αὑτῶν καὶ ἀλλήλων οἱ θεοὶ χάριν ἐποιήσαντο, ἡμῶν δὲ τὰ ζῷα, συμπολεμεῖν μὲν ἵππους καὶ συνθηρεύειν κύνας, ἀνδρείας δὲ γυμνάσια παρδάλεις καὶ ἄρκτους καὶ λέοντας. δὲ ὗς, ἐνταῦθα γάρ ἐστιν τῶν χαρίτων τὸ ἥδιστον. οὐ δι´ ἄλλο τι πλὴν θύεσθαι ἐγεγόνει, καὶ τῇ σαρκὶ τὴν ψυχὴν θεὸς οἷον ἅλας ἐνέμιξεν, εὐοψίαν ἡμῖν μηχανώμενος. ὅπως δὲ ζωμοῦ καὶ παραδειπνίων ἀφθονίαν ἔχωμεν, ὄστρεά τε παντοδαπὰ καὶ πορφύρας καὶ ἀκαλήφας καὶ γένη πτηνῶν ποικίλα παρεσκεύασεν, οὐκ ἀλλαχόθεν, ἀλλ´ ὡς αὑτοῦ μέγα μέρος ἐνταῦθα τρέψας εἰς γλυκυθυμίας, τὰς τιτθὰς ὑπερβαλόμενος καὶ καταπυκνώσας ταῖς ἡδοναῖς καὶ ἀπολαύσεσιν τὸν περίγειον τόπον. ὅτῳ δὴ ταῦτα δοκεῖ τι τοῦ πιθανοῦ καὶ θεῷ πρέποντος μετέχειν, σκοπείτω, τί πρὸς ἐκεῖνον ἐρεῖ τὸν λόγον ὃν Καρνεάδης ἔλεγεν· ἕκαστον τῶν φύσει γεγονότων ὅταν τοῦ πρὸς πέφυκε καὶ γέγονε τυγχάνῃ {τέλους}, ὠφελεῖται. κοινότερον δὲ τὸ τῆς ὠφελείας, ἣν εὐχρηστίαν οὗτοι λέγουσιν, ἀκουστέον. δὲ ὗς φύσει γέγονε πρὸς τὸ σφαγῆναι καὶ καταβρωθῆναι· καὶ τοῦτο πάσχουσα τυγχάνει τοῦ πρὸς πέφυκε, καὶ ὠφελεῖται. καὶ μὴν εἰ πρὸς ἀνθρώπων χρῆσιν θεὸς μεμηχάνηται τὰ ζῷα, τί χρησόμεθα μυίαις, ἐμπίσι, νυκτερίσιν, κανθάροις, σκορπίοις, ἐχίδναις; ὧν τὰ μὲν ὁρᾶν εἰδεχθῆ καὶ θιγγάνειν μιαρὰ καὶ κατ´ ὀδμὰς δυσανάσχετα καὶ φθέγγεται δεινὸν καὶ ἀτερπές, τὰ δ´ ἄντικρυς ὀλέθρια τοῖς ἐντυγχάνουσι· φαλαίνας τε καὶ πρίστεις καὶ τὰ ἄλλα κήτη, μυρία βόσκειν Ὅμηρος φησὶν ἀγάστονον Ἀμφιτρίτην, τί οὐκ ἐδίδαξεν ἡμᾶς δημιουργὸς ὅπῃ χρήσιμα τῇ φύσει γέγονεν; εἰ δὲ οὐ πάντα φασὶν ἡμῖν καὶ δι´ ἡμᾶς γεγονέναι, πρὸς τῷ σύγχυσιν ἔχειν πολλὴν καὶ ἀσάφειαν τὸν διορισμὸν οὐδὲ ἐκφεύγομεν τὸ ἀδικεῖν, ἐπιτιθέμενοι καὶ χρώμενοι βλαβερῶς τοῖς οὐ δι´ ἡμᾶς, ἀλλ´ ὥσπερ ἡμεῖς κατὰ φύσιν γεγενημένοις. ἐῶ λέγειν ὅτι τῇ χρείᾳ τὸ πρὸς ἡμᾶς ὁρίζοντες οὐκ ἂν φθάνοιμεν ἑαυτοὺς ἕνεκα τῶν ὀλεθριωτάτων ζῴων, οἷα κροκόδειλοι καὶ φάλαιναι καὶ δράκοντες, γεγονέναι συγχωροῦντες. ἡμῖν μὲν γὰρ οὐθὲν ἀπ´ ἐκείνων ὑπάρχει τὸ παράπαν ὠφελεῖσθαι· τὰ δὲ ἁρπάζοντα καὶ διαφθείροντα τοὺς παραπίπτοντας ἀνθρώπους βορᾷ χρῆται, μηδὲν ἡμῶν κατὰ τοῦτο δρῶντα χαλεπώτερον, πλὴν ὅτι τὰ μὲν ἔνδεια καὶ λιμὸς ἐπὶ ταύτην ἄγει τὴν ἀδικίαν, ἡμεῖς δὲ ὕβρει καὶ τρυφῆς ἕνεκα παίζοντες πολλάκις ἐν θεάτροις καὶ κυνηγεσίοις τὰ πλεῖστα τῶν ζῴων φονεύομεν. ἐξ ὧν δὴ καὶ τὸ μὲν φονικὸν καὶ θηριῶδες ἡμῶν ἐπερρώσθη καὶ τὸ πρὸς οἶκτον ἀπαθές, τοῦ δ´ ἡμέρου τὸ πλεῖστον ἀπήμβλυναν οἱ πρῶτοι τοῦτο τολμήσαντες. οἱ δὲ Πυθαγόρειοι τὴν πρὸς τὰ θηρία πραότητα μελέτην ἐποιήσαντο τοῦ φιλανθρώπου καὶ φιλοικτίρμονος. ὥστε πῶς οὐχ οὗτοι πρὸς δικαιοσύνην μᾶλλον ἤγειραν οἱ φθείρεσθαι λέγοντες ἐκ τούτων τὴν συνήθη δικαιοσύνην; γὰρ συνήθεια δεινὴ τοῖς κατὰ μικρὸν ἐνοικειουμένοις πάθεσι πόρρω προαγαγεῖν τὸν ἄνθρωπον. [3,20] XX. Mais y aurait-il de la vraisemblance dans ce qu'a prétendu Chrysippe, que les dieux nous avaient fait pour eux et pour nous, et que les animaux avaient été faits pour les hommes ; les chevaux pour combattre avec eux, les chiens pour les aider à chasser, les panthères, les ours et les lions pour leur donner occasion d'exercer leurs forces ? Le cochon suivant ce système n'a été fait que pour être tué ; et ce que l'on doit regarder comme une grande faveur des dieux, ils n'ont eu d'autre intention en le produisant, que de nous procurer un manger agréable, et afin que nous ayons des jus et des entremets en abondance. Ils ont fait diverses sortes d'huîtres, et plusieurs espèces différentes d'oiseaux, imitant en cela les nourrices, et même les surpassant en bonté. Ils n'ont cherché qu'a nous rendre la vie délicieuse et à remplir la terre de plaisirs et de jouissances. Ceux à qui ces principes plairaient, et qui croiraient qu'ils ne seraient pas indignes de la divinité, peuvent examiner les objections qu'a fait a ce sujet Carnéade. Tout ce qui existe dans la nature a quelque utilité, lorsqu'on en fait l'usage pour lequel il est destiné : par exemple, si le cochon est fait pour être tué et pour être mangé, lorsqu'on le tue et qu'on le mange, il a rempli sa destinée et est utile : mais si dieu a fait les animaux pour l'usage de l'homme, quel usage faisons nous des mouches, des cousins, des chauve-souris, des scarabées, des scorpions, des vipères? Quelques uns de ces animaux sont d'un aspect désagréable : il y en a parmi eux que l'on ne peut toucher sans danger ; l'odeur de quelques autres est insupportable : les cris de quelques-uns sont déplaisants et affreux ; enfin il y en a dont la rencontre est mortelle à ceux qui les trouvent en leur chemin. Pourquoi l'auteur de la nature ne nous a-t-il point appris de quelle utilité pouvaient être les baleines et les autres monstres marins que la venteuse Amphitrite nourrit dans son sein? Si pour parler suivant le langage d'Homère, l'on dit que tout n'a pas été fait pour nous, cette distinction sera un grand sujet de confusion et d'obscurité et nous aurons bien de la peine à ne pas pécher contre la justice lorsque nous voudrons faire violence à des êtres qui n'ont peut-être pas été faits pour nous, mais comme nous, pour servir aux intentions de la nature. Je ne veux pas dire que si l'on décidait de la justice des choses par l'utilité que l'on en retire, nous serions obligés de convenir que nous avons été faits pour des animaux très pernicieux, c'est-à-dire pour les crocodiles, pour les baleines et pour les dragons ; car nous n'en tirons aucun profit: au lieu qu'eux, lorsqu'ils saisissent un homme, ils le mangent ; en quoi ils ne sont pas plus méchants que nous. C'est la nécessité et la faim qui les portent à cette injustice : au lieu que nous, nous tuons la plupart des animaux pour nous amuser ; ce qu'il est aisé de prouver par ce qui se passe dans les amphithéâtres et à la chasse ; ce qui fortifie le penchant que nous avons à la cruauté. Ceux qui les premiers se sont portés à ces excès, ont presque détruit chez les hommes la compassion et l'humanité et les Pythagoriciens, par leur douceur à l'égard des bêtes, ont travaillé à rendre les hommes plus humains et plus compatissants, et ils y ont beaucoup plus réussi que ceux qui pensent différemment d'eux, parce qu'ils accoutumaient les hommes à avoir de l'horreur pour le sang, et que l'habitude a un grand empire sur les passions.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 9/10/2008