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Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre III

Chapitre 16

  Chapitre 16

[3,16] ἀνθρώποις μὲν οὖν διὰ τὴν λαιμαργίαν οὐ δοκεῖ λόγον ἔχειν τὰ ζῷα· θεοῖς δὲ καὶ θείοις ἀνδράσιν ἐξ ἴσου τοῖς ἱκέταις τετίμηται. καὶ χρῶν γε θεὸς Ἀριστοδίκῳ τῷ Κυμαίῳ ἱκέτας τοὺς στρουθοὺς αὐτοῦ ἔφη εἶναι. Σωκράτης δὲ καὶ ὤμνυεν κατ´ αὐτῶν, καὶ ἔτι πρὸ αὐτοῦ Ῥαδάμανθυς. Αἰγύπτιοι δὲ καὶ θεοὺς ἐνόμισαν, εἴτε ὄντως θεοὺς ἡγούμενοι, εἴτε ἐξεπίτηδες τὰ τῶν θεῶν εἴδη βουπρόσωπα καὶ ὀρνιθοπρόσωπα καὶ τῶν ἄλλων ποιοῦντες, ὅπως αὐτῶν ἐξ ἴσου καὶ τῶν ἀνθρώπων ἀπέχοιντο, εἴτε καὶ δι´ ἄλλας αἰτίας μυστικωτέρας. οὕτω δὴ καὶ οἱ Ἕλληνες τῷ μὲν τοῦ Διὸς ἀγάλματι κριοῦ προσῆψαν κέρατα, ταύρου δὲ τῷ Διονύσου· τὸν δὲ Πᾶνα ἐξ ἀνθρώπου καὶ αἰγὸς συνέθηκαν, τὰς δὲ μούσας ἐπτέρωσαν καὶ τὰς σειρῆνας, κατὰ τὰ αὐτὰ δὲ τήν τε Νίκην καὶ τὴν Ἶριν καὶ τὸν Ἔρωτα καὶ τὸν Ἑρμῆν. Πίνδαρος δὲ ἐν προσοδίοις πάντας τοὺς θεοὺς ἐποίησεν, ὅτε ὑπὸ Τυφῶνος ἐδιώκοντο, οὐκ ἀνθρώποις ὁμοιωθέντας, ἀλλὰ τοῖς ἄλλοις ζῴοις· ἐρασθέντα δὲ Πασιφάης Δία γενέσθαι νῦν μὲν ταῦρον, νῦν δὲ ἀετὸν καὶ κύκνον. δι´ ὧν τὴν πρὸς τὰ ζῷα τιμὴν οἱ παλαιοὶ ἐνεδείκνυντο· καὶ ἔτι μᾶλλον, ὅταν τὸν Δία θρέψαι λέγωσιν αἶγα. Κρησὶ δὲ νόμος ἦν Ῥαδαμάνθυος, ὅρκον ἐπάγεσθαι πάντα τὰ ζῷα. οὐδὲ Σωκράτης τὸν κύνα καὶ τὸν χῆνα ὀμνὺς ἔπαιζεν, ἀλλὰ κατὰ τὸν τοῦ Διὸς καὶ Δίκης παῖδα ἐποιεῖτο τὸν ὅρκον, οὐδὲ παίζων ὁμοδούλους αὑτοῦ ἔλεγεν τοὺς κύκνους. αἰνίσσεται δὲ καὶ μῦθος ὡς ὁμόψυχά ἐστιν ἡμῖν, καὶ χόλῳ μὲν θεῶν μεταβαλεῖν ἐξ ἀνθρώπων εἰς ζῷα, μεταβαλόντας δὲ λοιπὸν ἐλεεῖσθαι καὶ φιλεῖσθαι. τοιαῦτα γὰρ τὰ περὶ δελφίνων λεγόμενα καὶ τὰ περὶ ἀλκυόνων ἀηδόνων τε καὶ χελιδόνων. [3,16] XVI. C'est la gourmandise qui a persuadé aux hommes que les animaux n'avaient point de raison. Cependant les dieux et les sages ont eu pour les animaux la même considération que pour les suppliants. Apollon répondant à Aristodique de Cumes, lui dit que les moineaux étaient les suppliants. Socrate jurait par les animaux ; et avant lui Rhadamanthe. Les Égyptiens les ont cru des divinités ; soit qu'effectivement ils aient été persuadés qu'ils étaient des dieux, soit que de dessein formé ils aient représenté les dieux sous les figures des boeufs, des oiseaux et des autres animaux afin que les hommes s'abstinssent de manger ces animaux, ainsi que leurs semblables. Peut-être ont-ils eu encore quelques autres raisons secrètes. Les Grecs attachaient les cornes d'un bélier à la statue de Jupiter, celles d'un taureau à la statue de Bacchus. Ils ont composé Pan d'un homme et d'une chèvre. Ils ont donné des ailes aux Muses et aux Sirènes, de même qu'à la Victoire, à Iris, à l'Amour et à Mercure. Pindare dans ses hymnes a fait ressembler tous les dieux poursuivis par Typhon, non aux hommes, mais aux animaux. Lorsque Jupiter devint amoureux de Pasiphaé, il se changea en taureau : il a pris une autre fois la figure d'une aigle et celle d'un cygne. C'est pourquoi les anciens rendaient de si grands honneurs aux animaux ; ils les honoraient encore davantage, lorsqu'ils disaient que Jupiter avait été nourri par une chèvre. C'était une loi chez les Crétois, introduite par Rhadamanthe, de jurer par tous les animaux ; et quand Socrate jurait par le chien et par l'oie, ce n'était point une plaisanterie : il suivait les lois du juste fils de Jupiter. Il ne badinait point non plus lorsqu'il appelait les cygnes ses camarades. La fable nous signifie aussi que les animaux ont une âme pareille à la nôtre, lorsqu'elle rapporte que la colère des dieux a changé des hommes en animaux, dont ils ont ensuite eu compassion, et qu'ils ont aimés dans ce dernier état. C'est ce qu'on dit des dauphins, des alcyons, des rossignols et des hirondelles.


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Dernière mise à jour : 9/10/2008