[3,15] ὅταν δὲ καὶ τέχνας ἀναλαμβάνῃ καὶ ταύτας
ἀνθρωπίνας, ὀρχεῖσθαι μανθάνοντα καὶ ἡνιοχεῖν μονομαχεῖν
τε καὶ καλοβατεῖν, ἤδη δὲ καὶ γράφειν καὶ ἀναγινώσκειν
αὐλεῖν τε καὶ κιθαρίζειν καὶ τοξεύειν καὶ ἱππεύειν,
ἔτι ἀμφισβητήσεις εἰ τὸ δεξόμενον ἔχει, τοῦ παραδεχθέντος
ἐν αὐτοῖς θεωρουμένου; ποῦ γὰρ δέχεται, εἰ
μὴ ὁ λόγος ὑπῆν ἐν ᾧ συνίστανται αἱ τέχναι; οὐδὲ
γὰρ ὡς ψόφου τῆς φωνῆς ἡμῶν ἀκούει, ἀλλὰ καὶ τῶν
σημείων τῆς διαφορᾶς ἐστὶν αὐτοῖς ἐπαίσθησις, ἥτις
δὴ ἐκ συνέσεως λογικῆς παραγίνεται. ἀλλὰ κακῶς,
φασί, ποιεῖ τὰ ἀνθρωπικά. οὐδὲ γὰρ ἄνθρωποι πάντες
καλῶς· ἢ μάτην ἂν ἀγῶνα καὶ νικῶντες ἦσαν καὶ
ἡττώμενοι. ἀλλ´ οὐ βουλεύονται, φασίν, οὐδ´ ἐκκλησιάζουσιν
οὐδὲ δικάζουσιν. ἦ γὰρ ἄνθρωποι, εἰπέ
μοι, πάντες; οὐχὶ δὲ πολλοῖς, πρὶν βουλεύσονται, αἱ
πράξεις; πόθεν δὲ καὶ ἐπιδείξειεν ἄν τις ὅτι οὐ βουλεύονται;
τούτου μὲν γὰρ τεκμήριον οὐδεὶς εἰπεῖν
ἔχει, τοῦ δ´ ἐναντίου οἱ κατὰ μέρος περὶ τῶν ζῴων
συγγράψαντες {ἔδειξαν}. λοιπὸν δὲ τὰ ἄλλα ἕωλα, ὅσα
κατ´ αὐτῶν ῥητορεύεται· οἷον ὅτι πόλεις αὐτοῖς οὐκ
εἰσίν· οὐδὲ γὰρ τοῖς ἁμαξοβίοις Σκύθαις {φήσω} οὐδὲ
τοῖς θεοῖς. οὐδὲ νόμοι γραπτοί, φασίν, παρὰ τοῖς
ζῴοις· οὐδὲ γὰρ παρὰ ἀνθρώποις, ἄχρις εὐδαιμόνουν.
Ἆπις δὲ λέγεται πρῶτος νομοθετῆσαι παρ´ Ἕλλησιν,
ὅτε ἐδεήθησαν.
| [3,15] XV. Lorsqu'on voit que les animaux sont capables
de se rendre habiles dans les arts en usage chez
les hommes, qu'ils peuvent apprendre à danser, à
mener un char, à se battre seul à seul, à marcher
sur des échasses, à écrire, à lire, à jouer de la
flûte et de la guitare, à tirer de l'arc, à monter à
cheval, peut-on douter qu'ils n'aient de la raison,
puisque ce n'est que par la raison que l'on
s'exerce dans les arts ? Notre voix ne produit pas
seulement un son dans leurs oreilles, mais ils
comprennent la différence des signes; ce qui ne
peut venir que de l'entendement et de la raison.
Mais, dit-on, ils font mal les actions humaines. Les
hommes les font-ils tous bien ? On ne peut pas le
dire; car si cela était, il n'y aurait dans un combat
ni vainqueurs ni vaincus. Ils n'ont, dit-on, ni
conseil, ni assemblée, ni ne rendent point de
jugement. Dites-moi comment les hommes
agissent ; n'y en a-t-il pas plusieurs qui se
déterminent avant que d'examiner ? Et comment
pourra-t-on prouver que les animaux ne délibèrent
point ? Personne n'en peut donner la preuve ; et
ceux qui ont écrit l'histoire particulière des
animaux, ont démontré le contraire. Les autres
objections qu'on fait contre la raison des animaux,
sont toutes aussi frivoles. On dit qu'ils n'ont point
de villes. Les Scythes qui n'ont d'autres demeures
que leurs chars, n'ont point de villes, non plus que
les dieux. Si les animaux n'ont point de lois
écrites, les hommes n'en ont point eu tant qu'ils
ont été heureux. On dit qu'Apis fut le premier qui
donna des lois aux Grecs, quand ils
commencèrent à en avoir besoin.
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