| [3,17] αὐχεῖ δὲ καὶ τῶν παλαιῶν ἕκαστος, ὅστις
εὐτύχησεν τῆς ἐκ ζῴων ἀνατροφῆς, οὐχ οὕτως τοὺς
πατέρας ὡς τοὺς ἀναθρεψαμένους, ὃ μὲν λύκαιναν,
ὃ δὲ ἔλαφον, ἄλλος αἶγα, ἄλλος μέλιτταν, Σεμίραμις
δὲ τὰς περιστεράς, Κῦρος δὲ κύνα, κύκνον δὲ Θρᾷξ,
καὶ τοὔνομα τοῦ θρέψαντος ἔφερεν. ὅθεν καὶ θεοῖς
ἐπωνυμίαι, Διονύσῳ μὲν εἰραφιώτης, Ἀπόλλωνι δὲ
λύκειος καὶ δελφίνιος, Ποσειδῶνι δὲ ἵππιος, καὶ
Ἀθηνᾷ ἱππία. ἡ δ´ Ἑκάτη ταῦρος, κύων, λέαινα
ἀκούουσα μᾶλλον ὑπακούει. εἰ δ´ ὅτι θύοντες αὐτὰ
κατεσθίουσι, διὰ τοῦτο ὥσπερ αὑτοὺς παραμυθούμενοι
ἄλογα λέγουσιν, εἴποιεν ἂν καὶ οἱ τοὺς πατέρας ἑστιώμενοι 
Σκύθαι ἀλόγους εἶναι τοὺς πατέρας. 
 | [3,17] XVII. Ceux des anciens qui ont eu le bonheur 
d'être nourris par des animaux, en ont autant tiré 
de vanité que de leurs pères. L'un s'est vanté 
d'avoir été nourri par une louve, d'autres par une 
biche, ou par une chèvre ou par des abeilles. 
Sémiramis a eu des colombes pour nourrices, 
Cirus un chien, le chantre de Thrace un cygne 
dont le nom lui est resté. Les surnoms que l'on a 
donnés à Bacchus, à Apollon, à Neptune, à 
Minerve, à Hécate, sont tirés des animaux pour 
lesquels ces divinités avaient de l'inclination : celui 
de Bacchus vient du bélier ; ceux d'Apollon du 
loup et du dauphin ; ceux de Neptune et de 
Minerve du cheval et si l'on donne à Hécate les 
noms de vache, de chienne, de lionne, on en est 
plus facilement exaucé. Que si ceux qui après 
avoir sacrifié les animaux les mangent, 
soutiennent pour se justifier, qu'ils sont sans 
raison, il faut donc aussi qu'ils disent que lorsque 
les Scythes mangent leurs pères, ils prétendent 
qu'ils n'ont point de raison.
 |