| [3,13] ἀλλὰ φαίη τις ἂν ὅτι ἐστὶ μὲν λογικά, οὐκ ἔχει δὲ 
πρὸς ἡμᾶς τινὰ σχέσιν. καὶ μὴν διὰ τὸ ἄλογα εἶναι ἀφῄρουν 
τὴν πρὸς αὐτὰ σχέσιν, ἐποίουν ἄλογα, ἔπειτα ἐκ τῆς χρείας
ἦν ἀναπτόντων τὴν πρὸς αὐτὰ κοινωνίαν, οὐκ ἐκ τοῦ
λόγου· ἡμῖν δὲ εἰ λογικὰ προύκειτο δεῖξαι, οὐκ εἰ
συνθήκας πρὸς ἡμᾶς πεποίηται· ἐπεὶ καὶ τῶν ἀνθρώπων 
οὐ πᾶς ἡμῖν συντίθεται, καὶ οὐδεὶς τὸν μὴ συνθέμενον 
εἴποι ἂν ἄλογον. καίτοι τὰ πολλὰ καὶ ἐδούλευσεν 
ἀνθρώποις, καί, ὡς ἔφη τις λέγων ὀρθῶς,
δουλεύοντα ὑπ´ ἀγνωμοσύνης ἀνθρώπων ὅμως ὑπὸ
σοφίας καὶ δικαιοσύνης τοὺς δεσπότας ὑπηρέτας καὶ
ἐπιμελητὰς αὑτῶν πεποίηται. αἵ γε μὴν κακίαι αὐτῶν
πρόδηλοι, ἐξ ὧν μάλιστα τὸ λογικὸν διαφαίνεται· καὶ
γὰρ φθονοῦσιν καὶ ζηλοτυποῦσιν ὑπὲρ τῶν θηλειῶν,
αἵ τε θήλειαι ὑπὲρ τῶν ἀρρένων. μία δὲ αὐτοῖς κακία
οὐχ ὑπάρχει, ἐπιβουλὴ τῷ εὐνοοῦντι, ἀλλὰ πᾶσα εὔνοια
παντὶ οὖσα τυγχάνει· καὶ τοσοῦτον τῷ εὐνοοῦντι 
θαρρεῖ, ὡς ἕπεσθαι ᾗ ἂν ἄγῃ τις, κἂν ἐπὶ σφαγὴν
καὶ προῦπτον κίνδυνον· κἂν γὰρ μὴ δι´ αὐτά, δι´
ἑαυτὸν δέ τις αὐτὰ τρέφῃ, εὐνοεῖ τῷ κεκτημένῳ. ἄνθρωποι 
δὲ ἐπ´ οὐδένα οὕτως συνίστανται ὡς ἐπὶ τὸν τρέφοντα, 
καὶ οὐδένα οὕτως ἀποθνῄσκειν εὔχονται ὡς τοῦτον. 
 | [3,13] XIII. On dira peut-être que l'on avoue que les 
animaux sont raisonnables, mais qu'ils n'ont point 
de convention avec nous. C'est parce qu'on les 
suppose sans raison, qu'on nie cette convention qu'ils
n'avaient point de raison : ensuite les hommes 
sont entrés en société avec eux à cause du besoin 
qu'ils en avaient, mais sans faire attention s'ils 
sont raisonnables. Voyons s'il n'y a point de 
convention entre eux et remarquons auparavant, 
qu'on aurait tort de nier la raison à un homme, 
parce que nous ne serions pas en traité avec lui, 
puisque nous n'avons fait aucune convention avec 
la plupart des hommes. Plusieurs animaux se sont 
rendus esclaves des hommes ; et comme a fort 
bien dit quelqu'un, tout ingrats que sont les 
hommes, les animaux par leur sagesse et par leur 
justice ont obligé leurs maîtres de les servir et 
d'avoir soin d'eux. La méchanceté des animaux 
même prouve qu'ils ont de la raison. Les mâles 
sont jaloux de leurs femelles, et les femelles de 
leurs mâles. Il ne leur manque qu'une seule 
méchanceté: d'attaquer ceux qui leur font du bien. 
Ils ont tant d'amitié et tant de confiance pour leurs 
bienfaiteurs qu'ils les suivent même lorsqu'on les 
mène à la mort ou à un péril manifeste. Et quoique 
les hommes les nourrissent pour leur propre utilité, 
ils les aiment. Les hommes au contraire ne sont 
jamais si mal intentionnés, que contre ceux qui les 
nourrissent, et ne souhaitent rien tant que leur mort.
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