| [3,10] ὁ δὲ φύσει λέγων αὐτοῖς προσεῖναι 
ταῦτα ἀγνοεῖ λέγων ὅτι φύσει ἐστὶ λογικά,
ἢ ὡς τοῦ λόγου μὴ φύσει ἐν ἡμῖν συνισταμένου, καὶ
τῆς τελειώσεως μὴ καθὸ πεφύκαμεν τὴν αὔξησιν λαμβανούσης. 
τὸ μέν γε θεῖον οὐδὲ διὰ μαθήσεως λογικὸν 
γέγονεν· οὐ γὰρ ἦν ὅτε ἦν ἄλογον, ἀλλ´ ἅμα τε
ἦν καὶ λογικὸν ἦν, καὶ οὐ κεκώλυται εἶναι λογικόν,
ὅτι οὐ διὰ διδασκαλίας ἀνέλαβε τὸν λόγον. καίτοι ἐπὶ
τῶν ἄλλων ζῴων, καθάπερ ἐπὶ τῶν ἀνθρώπων, τὰ μὲν
πολλὰ ἐν αὐτοῖς ἡ φύσις ἐδίδαξεν, τὰ δὲ ἤδη παρέσχε 
καὶ ἡ μάθησις· διδάσκονται δὲ τὰ μὲν ὑπ´ ἀλλήλων,
τὰ δέ, ὡς ἔφαμεν, ὑπὸ ἀνθρώπων. καὶ ἔχει γε μνήμην, 
ἥπερ εἰς ἀνάληψιν λογισμοῦ καὶ φρονήσεως
ἐτύγχανεν οὖσα κυριωτάτη. εἰσὶ δὲ καὶ κακίαι ἄφθονοι
ἐν αὐτοῖς, εἰ καὶ μὴ οὕτω κέχυνται ὥσπερ ἐν ἀνθρώποις· 
ἔστιν γὰρ αὐτῶν ἡ κακία κουφοτέρα τῆς ἀνθρώπων. 
αὐτίκα ἀνὴρ μὲν οἰκοδόμος οἰκίας θεμέλια οὐκ
ἂν καταβάλοιτο μὴ νήφων, οὐδὲ ναυπηγὸς νεὼς τρόπιν 
μὴ ὑγιαίνων, οὐδὲ γεωργὸς ἄμπελον φυτεύσαι μὴ
πρὸς τοῦτο τὸν νοῦν ἔχων· παιδοποιοῦνται δὲ σχεδὸν
πάντες μεθύοντες. ἀλλ´ οὐ τά γε ζῷα· ζῳογονεῖ δὲ
τέκνων ἕνεκα, καὶ τὰ πλεῖστα, ὅταν ἐγκύμονα ποιήσῃ
τὴν θήλειαν, οὔτε αὐτὰ ἐπιβαίνειν ἐπιχειρεῖ, οὔτε τὸ
θῆλυ ἀνέχεται. ἡ δὲ ὕβρις ὅση ἐν τούτοις ἡ ἀνθρώπειος 
καὶ ἀκολασία δήλη. οἶδεν δὲ ἐπὶ τῶν ζῴων τὰς
ὠδῖνας ὁ σύνοικος, καὶ συνωδίνει γε τὰ πολλά, ὥσπερ
καὶ ἀλεκτρυόνες· τὰ δὲ καὶ συνεκλέπει, ὡς ταῖς περιστεραῖς 
οἱ ἄρρενες· καὶ τόπου προνοεῖ, οὗ μέλλουσι
τίκτειν. καὶ γεννῆσαν ἕκαστον ἐκκαθαίρει τὸ γεννώμενον 
καὶ ἑαυτό. παρατηρήσας δ´ ἄν τις κατίδοι καὶ
σὺν τάξει ἰόντα πάντα καὶ διαπαντῶντα μετὰ τοῦ
σαίνειν τῷ τρέφοντι καὶ ἐπιγινώσκειν τὸν δεσπότην
καὶ μηνύειν τὸν ἐπίβουλον. 
 | [3,10] X. Ceux qui disent que les animaux font toutes ces 
choses naturellement, ne prennent pas garde 
qu'ils conviennent par là qu'ils sont naturellement 
raisonnables, ou que la raison n'est pas 
naturellement en nous et n'est susceptible 
d'augmentation que suivant que la nature nous a 
formés. La divinité est raisonnable sans avoir 
appris à le devenir. Il n'y a point eu de temps où 
elle ait été sans raison. Elle a été raisonnable dès 
son existence ; et l'on ne peut pas dire qu'elle ne 
soit pas raisonnable parce qu'elle n'a pas appris à 
l'être. La nature a enseigné plusieurs choses aux 
animaux et aux hommes. L'instruction leur en a 
appris d'autres. Les animaux apprennent plusieurs 
choses les uns des autres. Ils en apprennent aussi 
quelques-unes des hommes, comme nous l'avons 
dit. Ils ont de la mémoire, qui est la chose la plus 
essentielle pour perfectionner le raisonnement et 
la prudence. On trouve chez eux de la 
méchanceté et de l'envie, quoiqu'en moindre 
degré que chez les hommes. Un architecte ne 
pose point les fondements d'une maison, qu'il ne 
soit de sang-froid. On ne construit point de 
vaisseau, qu'on ne soit en santé. Un vigneron ne 
travaille point à la vigne, quand il ne se trouve pas 
capable de l'attention nécessaire pour bien faire 
son ouvrage ; et presque tous les hommes 
travaillent ivres à la propagation de l'espèce. Les 
animaux s'approchent les uns des autres pour 
avoir des petits, et la plupart ne regardent plus 
leurs femelles lorsqu'elles sont pleines ; elles ne le 
souffriraient même pas. L'incontinence des 
hommes n'est que trop connue. Parmi les animaux 
le mâle prend part aux douleurs de la femelle, 
lorsqu'elle met bas; tels sont les coqs : il y a des 
mâles qui couvent ; les pigeons sont de ce 
nombre. Ils examinent l'endroit favorable où la 
femelle pourra pondre : ils nettoient leurs petits, 
dès qu'ils sont nés. Si l'on y fait attention, l'on 
remarquera que tout se fait avec ordre chez les 
animaux ; qu'ils vont au devant de ceux qui les 
nourrissent, pour les caresser, qu'ils reconnaissent 
chacun leur maître, et que lorsqu'on veut le 
maltraiter, ils le lui font entendre.
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