[1,2] καὶ γάρ μοι κατ´ ἐμαυτὸν λογιζομένῳ τὴν
τῆς μεταθέσεως αἰτίαν, ὑγείας μὲν καὶ ῥώμης, ὡς ἂν ὁ πολὺς καὶ ἰδιώτης φαίη
ὄχλος, οὐκ ἂν μεταβαλέσθαι σε φήσαιμι· τοὐναντίον γὰρ καὶ πρὸς ὑγίειαν καὶ
πρὸς σύμμετρον ὑπομονὴν τῶν περὶ φιλοσοφίαν πόνων τὴν ἄσαρκον δίαιταν
αὐτὸς συνὼν ἡμῖν ὡμολόγεις συμβάλλεσθαι· τῇ τε πείρᾳ γινώσκειν πάρεστιν ὡς
ταῦτα λέγων ἠλήθευες. ἢ δι´ ἀπάτην οὖν ἢ τῷ μηδὲν διαφέρειν ἡγεῖσθαι πρὸς
φρόνησιν τὸ οὕτως ἢ ἐκείνως διαιτᾶσθαι, ἢ δι´ ἄλλην ἴσως αἰτίαν ἣν ἀγνοῶ,
φόβον τῆς ἐν τῷ παραβαίνειν ἀσεβείας ἐπαρτῶσαν μείζονα, ἐπὶ τὰ πρόσθεν
ἀναδραμεῖν σε παρανομήματα ἐφαίνετο. οὐ γὰρ δὴ δι´ ἀκρασίαν καὶ πόθον τῆς
ὀψοφάγου λαιμαργίας καταφρονῆσαι τῶν πατρίων ἧς ἐζήλωκας φιλοσοφίας
νόμων φήσαιμι ἄν σε, οὐδ´ ἐλάττω τὴν φύσιν τῶν παρά τισιν ἰδιωτῶν εἶναι, οἳ
νόμους ἐναντίους οἷς ἔζων πρότερον καταδεξάμενοι τομάς τε μορίων
ὑπομένουσιν, καί τινων ζῴων, ὧν πρόσθεν ἐνεφοροῦντο, ἀπόσχοιντο ἂν μᾶλλον
ἢ κρεῶν ἀνθρωπείων.
| [1,2] En faisant réflexion sur les causes de votre changement, je n'ai eu
garde de l'attribuer à la nécessité de conserver votre santé et vos forces
: ce sont des idées populaires indignes de vous ; car lorsque vous viviez
avec nous, vous conveniez vous même, que l'abstinence des viandes
contribuait à entretenir la santé et que sans avoir recours à cette
nourriture, on était en état de supporter les travaux auxquels oblige
l'exercice de la philosophie ; et l'expérience vous l'apprenait. Vous êtes
donc revenu à vos premiers désordres parce que vous vous êtes laissé
séduire, ou parce que vous avez crû qu'il était indifférent au sage de
donner la préférence à un genre de vie sur l'autre, ou enfin par quelque
autre raison que j'ignore ; car je ne puis pas croire que l'intempérance
et la gourmandise vous aient porté à cet excès, de mépriser les lois
fondamentales de la philosophie à laquelle vous avez été attaché. Je
n'imagine pas que vous ayez moins de fermeté que des gens ordinaires qui
étant convaincus qu'ils avaient eu tort de manger de la chair des animaux
se seraient plutôt laissés mettre en pièces que d'en faire leur nourriture
et n'auraient pas eu plus de répugnance à manger de la chair humaine, que
de celle de plusieurs animaux.
|