[1,15] διὰ τί δ´ ἄν τις καὶ ἀπόσχοιτο τῶν ἐμψύχων; ἆρά γε τὴν ψυχὴν
χείρω ποιεῖ ἢ τὸ σῶμα; δῆλον δ´ ἐστὶν ὡς οὐδέτερον. τὰ γὰρ σαρκοφαγοῦντα ζῷα
συνετώτερα τῶν ἄλλων. θηρευτικὰ γοῦν ἐστὶ καὶ τέχνην ἔχει ταύτην, ἀφ´ ἧς
περιποιεῖται τὸν βίον, ἰσχύν τε καὶ ἀλκὴν κέκτηται, ὥσπερ λέοντες καὶ λύκοι·
ὥσθ´ ἡ κρεοφαγία οὔτε τὴν ψυχὴν οὔτε τὸ σῶμα λυμαίνεται. δῆλον δ´ ἐστὶ κἀκ
τοῦ τοὺς ἀθλητὰς τὰ σώματα κρείσσω τῇ κρεοφαγίᾳ παρέχειν, κἀκ τῶν ἰατρῶν,
οἳ τὰ ἐκ τῆς ἀρρωστίας σώματα ἀναλαμβάνουσι ταῖς κρεοφαγίαις. τοῦ δὲ μὴ
ὑγιῶς δοξάσαι τὸν Πυθαγόραν σημεῖον οὐ μικρόν· τῶν γὰρ σοφῶν ἀνδρῶν
οὐδεὶς ἐπείσθη, οὔτε τῶν ἑπτὰ οὔτε τῶν ὕστερον γενομένων φυσικῶν, ἀλλ´ οὐδ´
ὁ σοφώτατος Σωκράτης οὐδ´ οἱ ἀπὸ Σωκράτους.
| [1,15] Mais pourquoi s'abstiendrait-on de manger des animaux ? Serait-ce
parce que cette nourriture nuit à l'âme ou au corps ? Il est aisé de
prouver le contraire ; car les animaux qui mangent de la chair sont plus
intelligents que les autres. Ils chassent avec art et se procurent par-là
une nourriture qui augmente leurs forces : tels font les lions et les
loups. L'usage de la viande ne fait donc aucun tort ni à l'âme, ni au
corps ; c'est ce que l'on peut prouver par ce qui se passe chez les
athlètes Ils n'en sont que plus forts parce qu'ils mangent de la viande ;
et les médecins l'ordonnent aux malades dont ils veulent rétablir les
forces. Une preuve assez forte que Pythagore s'est éloigné de la vérité,
c'est qu'aucun des anciens Sages n'a été de son sentiment, ni les Sept par
excellence, ni les Physiciens qui ont vécu ensuite, ni Socrate, ni ses disciples.
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