HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre II

Paragraphes 55-56

  Paragraphes 55-56

[2,55] τοῦτον δὲ τὸν θεσμὸν Δίφιλος τῆς Κύπρου βασιλεὺς κατέλυσε, κατὰ τοὺς Σελεύκου χρόνους τοῦ θεολόγου γενόμενος, τὸ ἔθος εἰς βουθυσίαν μεταστήσας. προσήκατο δ´ δαίμων ἀντὶ ἀνθρώπου τὸν βοῦν· οὕτως ἰσάξιόν ἐστιν τὸ δρώμενον. κατέλυσε δὲ καὶ ἐν Ἡλίου πόλει τῆς Αἰγύπτου τὸν τῆς ἀνθρωποκτονίας νόμον Ἄμωσις, ὡς μαρτυρεῖ Μανεθὼς ἐν τῷ περὶ ἀρχαϊσμοῦ καὶ εὐσεβείας. ἐθύοντο δὲ τῇ Ἥρᾳ καὶ ἐδοκιμάζοντο, καθάπερ οἱ ζητούμενοι καθαροὶ μόσχοι καὶ συσφραγιζόμενοι. ἐθύοντο δὲ τῆς ἡμέρας τρεῖς, ἀνθ´ ὧν κηρίνους ἐκέλευσεν Ἄμωσις τοὺς ἴσους ἐπιτίθεσθαι. ἔθυον δὲ καὶ ἐν Χίῳ τῷ Ὠμαδίῳ Διονύσῳ ἄνθρωπον διασπῶντες, καὶ ἐν Τενέδῳ, ὡς φησὶν Εὔελπις Καρύστιος· ἐπεὶ καὶ Λακεδαιμονίους φησὶν Ἀπολλόδωρος τῷ Ἄρει θύειν ἄνθρωπον. [2,55] Ce sacrifice fut aboli par Diphile roi de Chypre vers le temps de Séleucus le théologien : il changea cet usage en celui de sacrifier un bœuf et le démon agréa ce bœuf à la place de l'homme. Amosis supprima le sacrifice des hommes à Heliopole d'Égypte, comme le témoigne Manethon dans son livre de l'Antiquité et de la Piété. On les sacrifiait à Junon : on les examinait pour savoir s'ils étaient sans imperfection, de même qu'on aurait fait un veau, et on les scellait. On en immolait trois. Amosis ordonna qu'on leur substituerait trois figures d'homme faites de cire. Dans l'île de Chio et à Ténédos on sacrifiait un homme à Bacchus le cruel et on le mettait en pièces comme le dit Evelpis de Caryste. Apollodore rapporte aussi que les Lacédémoniens sacrifiaient un homme au dieu.
[2,56] Φοίνικες δὲ ἐν ταῖς μεγάλαις συμφοραῖς πολέμων λοιμῶν αὐχμῶν ἔθυον τῶν φιλτάτων τινὰ ἐπιφημίζοντες Κρόνῳ, καὶ πλήρης δὲ Φοινικικὴ ἱστορία τῶν θυσάντων, ἣν Σαγχουνιάθων μὲν τῇ Φοινίκων γλώττῃ συνέγραψεν, Φίλων δὲ Βύβλιος εἰς τὴν Ἑλλάδα γλῶσσαν δι´ ὀκτὼ βιβλίων ἡρμήνευσεν. Ἴστρος δὲ ἐν τῇ συναγωγῇ τῶν Κρητικῶν θυσιῶν φησὶν τοὺς Κουρῆτας τὸ παλαιὸν τῷ Κρόνῳ θύειν παῖδας. καταλυθῆναι δὲ τὰς ἀνθρωποθυσίας σχεδὸν τὰς παρὰ πᾶσιν φησὶ Πάλλας ἄριστα τὰ περὶ τῶν τοῦ Μίθρα συναγαγὼν μυστηρίων ἐφ´ Ἁδριανοῦ τοῦ αὐτοκράτορος. ἐθύετο γὰρ καὶ ἐν Λαοδικείᾳ τῇ κατὰ Συρίαν τῇ Ἀθηνᾷ κατ´ ἔτος παρθένος, νῦν δὲ ἔλαφος. καὶ μὴν καὶ οἱ ἐν Λιβύῃ Καρχηδόνιοι ἐποίουν τὴν αὐτὴν θυσίαν, ἣν Ἰφικράτης ἔπαυσεν, καὶ Δουματηνοὶ δὲ τῆς Ἀραβίας κατ´ ἔτος ἕκαστον ἔθυον παῖδα, ὃν ὑπὸ βωμὸν ἔθαπτον, χρῶνται ὡς ξοάνῳ. Φύλαρχος δὲ κοινῶς πάντας τοὺς Ἕλληνας πρὶν ἐπὶ πολεμίους ἐξιέναι ἀνθρωποκτονεῖν ἱστορεῖ. καὶ παρίημι Θρᾷκας καὶ Σκύθας, καὶ ὡς Ἀθηναῖοι τὴν Ἐρεχθέως καὶ Πραξιθέας θυγατέρα ἀνεῖλον. ἀλλ´ ἔτι γε νῦν τίς ἀγνοεῖ κατὰ τὴν μεγάλην πόλιν τῇ τοῦ Λατιαρίου Διὸς ἑορτῇ σφαζόμενον ἄνθρωπον; καὶ οὐ δήπου τούτου ἕνεκα βρωτέον καὶ σάρκας ἀνθρώπων, ἐπείπερ διά τινα ἀνάγκην εἰς θυσίαν ἄνθρωπος παρελήφθη. καὶ γὰρ ἐν λιμοῖς πολιορκούμενοί τινες ἀλλήλων ἐγεύσαντο, καὶ ὅμως ἐναγεῖς οὗτοι ἐνομίσθησαν καὶ τὸ πρᾶγμα ἀσεβές. [2,56] Les Phéniciens dans les grandes calamités soit de guerre, soit de sécheresse, soit de famine, sacrifiaient ce qu'ils avaient de plus cher à Saturne ; et ce sacrifice se faisait en conséquence d'une délibération publique. L'histoire phénicienne est pleine de ces sacrifices. Sanchoniathon l'a écrite en langue phénicienne et Philon de Biblos l'a traduite en Grec en huit livres. Istre dans le recueil qu'il a fait des sacrifices de Crète rapporte qu'autrefois les Curètes sacrifiaient des enfants à Saturne. Pallas qui de tous les auteurs est celui qui a le mieux écrit sur les mystères de Mythra, prétend que les sacrifices humains ont été presque abolis partout sous l'Empire d'Adrien. On sacrifiait autrefois à Laodicée de Syrie une vierge à Pallas : présentement on lui sacrifie une biche. Les Carthaginois qui habitent l'Afrique sacrifiaient aussi des hosties humaines : ce fut Iphicrate qui les abolit. Les Dumatiens, peuples de l'Arabie, sacrifiaient tous les ans un enfant et l'enterraient sous l'autel qui leur servait de représentation de la divinité. Philarque rapporte que tous les Grecs, avant que d'aller à la guerre, sacrifiaient des hommes. Je ne dis rien ni des Thraces, ni des Scythes, ni comment les Athéniens ont fait mourir la fille d'Ericthée et de Praxithée. Qui ne sait que présentement à Rome même, à la fête de Jupiter Latialis, on immole un homme? Ce n'est pas à dire pour cela que l'on puisse manger de la chair humaine. Quoique dans quelques nécessités l'on se soit cru obligé de sacrifier des hommes, et que quelques assiégés pressés par une extrême famine aient cru pouvoir manger des hommes, ils n'en ont pas moins été regardés comme exécrables et leur conduite a été traitée d'impie.


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Dernière mise à jour : 22/11/2007