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[2,49] εἰκότως ἄρα ὁ φιλόσοφος καὶ θεοῦ τοῦ ἐπὶ πᾶσιν
ἱερεὺς πάσης ἀπέχεται ἐμψύχου βορᾶς, μόνος μόνῳ δι´
ἑαυτοῦ θεῷ προσιέναι σπουδάζων ἄνευ τῆς τῶν
παρομαρτούντων ἐνοχλήσεως, καὶ ἔστιν εὐλαβὴς τὰς τῆς
φύσεως ἀνάγκας ἐξιστορηκώς. ἵστωρ γὰρ πολλῶν ὁ
ὄντως φιλόσοφος καὶ σημειωτικὸς καὶ καταληπτικὸς
τῶν τῆς φύσεως πραγμάτων καὶ συνετὸς καὶ κόσμιος
καὶ μέτριος, πανταχόθεν σῴζων ἑαυτόν· καὶ ὥσπερ ὅ τινος
τῶν κατὰ μέρος θεῶν ἱερεὺς ἔμπειρος τῆς ἱδρύσεως
τῶν ἀγαλμάτων αὐτοῦ τῶν τε ὀργιασμῶν καὶ τελετῶν
καθάρσεών τε καὶ τῶν ὁμοίων, οὕτως ὁ τοῦ ἐπὶ πᾶσιν
θεοῦ ἱερεὺς ἔμπειρος τῆς αὐτοῦ ἀγαλματοποιίας καθάρσεών
τε καὶ τῶν ἄλλων δι´ ὧν συνάπτεται τῷ θεῷ.
| [2,49] C'est donc avec raison que le philosophe qui est en même temps le
prêtre du dieu suprême, s'abstient dans ses aliments de tout ce qui a été
animé : il ne cherche qu'à s'approcher de dieu tout seul, en prévenant les
persécutions des génies importuns. Il étudie la nature; et en qualité de
vrai philosophe, il s'applique aux signes et comprend les diverses
opérations de la nature. Il est intelligent, modeste, modéré, toujours
occupé de son salut, et de même que le prêtre d'un dieu particulier
s'applique à placer convenablement ses statues et à se rendre habile dans
les mystères, dans les cérémonies, dans les expiations, en un mot dans
tout ce qui a rapport au culte de son dieu, aussi le prêtre du dieu
suprême étudie avec attention les expiations et tout ce qui peut l'unir à dieu.
| [2,50] εἰ δὲ οἱ τῶν τῇδε ἱερεῖς καὶ ἱεροσκόποι καὶ
τάφων ἀπέχεσθαι κελεύουσιν ἑαυτοῖς τε καὶ τοῖς ἄλλοις,
καὶ ἀνδρῶν ἀνοσίων καὶ ἐμμήνων καὶ συνουσιῶν καὶ
θέας ἤδη αἰσχρᾶς καὶ πενθικῆς καὶ ἀκροάσεως πάθος
ἐγειρούσης {ἐπεὶ πολλάκις φαίνεται καὶ διὰ τοὺς παρόντας
ἀκαθάρτους ὃ ταράττει τὸν ἱεροσκόπον· διὸ
καὶ τὸ θύειν ἀκαίρως καὶ βλάβην μείζονα φέρειν ἢ
κέρδος φασίν}, ἦ που γε ὁ τοῦ πατρὸς ἱερεὺς αὐτὸς
τάφος γίγνεσθαι νεκρῶν σωμάτων ὑπομενεῖ {αὐτὸς}
μιασμάτων πλήρης, ὁμιλητὴς σπουδάζων γενέσθαι τῷ
κρείττονι; {ἀρκεῖ ὅτι τὰ τοῦ θανάτου μέρη ἐπὶ τῶν
καρπῶν εἰς τὴν ἐνταῦθα ἡμῶν ζωὴν παραλαμβάνομεν.}
ἀλλὰ μήπω περὶ τούτων· ἔτι δὲ τὰ περὶ τῶν θυσιῶν
διακριτέον.
| [2,50] Si les prêtres des dieux subalternes et les devins ordonnent de
s'éloigner des tombeaux, d'éviter la fréquentation des méchants, de
n'avoir aucun commerce avec les femmes qui ont leurs règles, de ne point
se trouver à aucun spectacle indécent ou lugubre de ne pas s'exposer à
rien entendre qui puisse mettre les passions en mouvement, parce que l'on
s'aperçoit souvent que la présence des gens impurs trouble le devin, et
qu'il y a plus de danger que d'utilité à sacrifier indiscrètement ; le
prêtre du dieu suprême, qui est le père de la nature, pourra-t-il se
résoudre à devenir lui-même le tombeau des corps morts ? Lorsqu'il sera
rempli d'impuretés, comment cherchera-t-il à s'unir avec le plus parfait
de tous les êtres ? C'est bien assez que pour vivre nous ayons recours aux
fruits, quoique ce soit proprement recevoir les parties de la mort: mais
il n'est pas encore temps de nous expliquer sur ce sujet : il faut encore
traiter des sacrifices.
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