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[2,45] διὸ καὶ ἄχρι τῶν γοήτων ἀναγκαία ἔδοξεν ἡ τοιαύτη
προφυλακή, οὐ δύναται μέντοι διὰ παντός· ἀσελγείας
γὰρ ἕνεκα ἐνοχλοῦσι δαίμονας πονηρούς· ὥστε οὐ
γοήτων ἦν ἡ ἁγνεία, ἀλλὰ θείων καὶ θεοσόφων ἀνδρῶν,
φυλακὴν δὲ φέρουσα πανταχοῦ τοῖς χρωμένοις
τὴν πρὸς τὸ θεῖον οἰκείωσιν. ὡς εἴθε διὰ παντὸς
αὐτῇ καὶ γόητες ἐχρῶντο, καὶ οὐκ ἂν γοητεύειν προυθυμήθησαν,
ἀποκεκλεισμένοι ὑπὸ ταύτης ἀπολαύειν
ὧν ἕνεκα ἀσεβοῦσιν. ὅθεν παθῶν ὄντες πλήρεις καὶ
πρὸς ὀλίγον ἀπεχόμενοι τῶν ἀκαθάρτων βρώσεων,
μεστοὶ ὄντες ἀκαθαρσίας, δίκας τίνουσι τῆς εἰς τὰ
ὅλα παρανομίας, τὰ μὲν ὑπ´ αὐτῶν ὧν ἐρεθίζουσι,
τὰ δὲ καὶ ὑπὸ τῆς πάντ´ ἐφορώσης τὰ θνητὰ καὶ
ἕργα καὶ διανοήματα δίκης. ἀνδρὸς ἄρα θείου ἡ ἔσω
καὶ ἡ ἐκτὸς ἁγνεία, ἀποσίτου μὲν παθῶν ψυχῆς σπουδάζοντος
εἶναι, ἀποσίτου δὲ καὶ βρώσεων αἳ τὰ πάθη
κινοῦσιν, σιτουμένου δὲ θεοσοφίαν καὶ ὁμοιουμένου
ταῖς περὶ τοῦ θείου ὀρθαῖς διανοίαις καὶ ἱερωμένου
τῇ νοερᾷ θυσίᾳ καὶ μετὰ λευκῆς ἐσθῆτος καὶ καθαρᾶς
τῷ ὄντι τῆς ψυχικῆς ἀπαθείας καὶ τῆς κουφότητος
τοῦ σώματος προσιόντος τῷ θεῷ, οὐκ ἐξ ἀλλοτρίων
καὶ ὀθνείων χυμῶν καὶ παθῶν ψυχικῶν βεβαρημένου.
| [2,45] Il n'est pas jusqu'aux enchanteurs qui n'aient eu recours à ces
précautions ; ils les ont regardées comme nécessaires : mais elles ne font
pas toujours efficaces ; car ils ne s'adressent aux mauvais génies que
pour de vilaines actions. La pureté n'est pas faite pour eux ; c'est la
vertu des hommes divins et des sages : elle leur sert de sauvegarde et les
introduit chez les dieux. Si les enchanteurs se faisaient une habitude de
la pureté, bientôt ils renonceraient à leur profession parce qu'ils
cesseraient de désirer ce qui les porte à l'impiété. Remplis de passions
et n'aimant que le désordre, ils ne s'abstiennent que pour un temps des
nourritures impures ; et ils sont punis de leurs dérèglements, non
seulement par les mauvais génies qu'ils mettent en mouvement, mais aussi
par cette suprême justice, qui voit toutes les actions des hommes et
pénètre jusqu'à leurs pensées. La pureté intérieure et extérieure n'est
donc que pour les hommes divins qui travaillent à délivrer leurs âmes des
passions et qui renoncent aux aliments qui mettent les passions en
mouvement. Ils ne respirent que la sagesse et n'ont sur dieu que des idées
saines : ils se sanctifient par un sacrifice spirituel ; et ils
s'approchent de dieu avec un habit blanc et pur, c'est-à-dire avec une âme
dégagée de passions, et avec un corps léger, qui n'est point appesanti par
des sucs étrangers qui ne lui étaient pas destinés.
| [2,46] οὐ γὰρ δὴ ἐν μὲν ἱεροῖς ὑπ´ ἀνθρώπων θεοῖς ἀφωρισμένοις
καὶ τὰ ἐν ποσὶ καθαρὰ δεῖ εἶναι καὶ ἀκηλίδωτα
πέδιλα, ἐν δὲ τῷ νεῷ τοῦ πατρός, τῷ κόσμῳ
τούτῳ, τὸν ἔσχατον καὶ ἐκτὸς ἡμῶν χιτῶνα τὸν δερμάτινον
οὐχ ἁγνὸν προσήκει διατηρεῖν καὶ μεθ´ ἁγνοῦ
διατρίβειν ἐν τῷ νεῷ τοῦ πατρός; εἰ μὲν γὰρ ἐν τῷ
μεμολύνθαι αὐτὸν μόνον ὁ κίνδυνος ἔκειτο, ἐνῆν
παριδεῖν ἴσως καὶ καταρρᾳθυμῆσαι· νῦν δὲ παντὸς
τοῦ αἰσθητικοῦ σώματος ἀπορροίας φέροντος δαιμονίων ὑλικῶν,
ἅμα τῇ ἀκαθαρσίᾳ τῇ ἐκ σαρκῶν καὶ
αἱμάτων πάρεστιν ἡ ταύτῃ φίλη καὶ προσήγορος δύναμις
δι´ ὁμοιότητα καὶ οἰκειότητα.
| [2,46] Si dans les sacrifices institués par les hommes en l'honneur des
dieux, la chaussure que l'on porte doit être pure et sans tache, ne
convient-il pas que notre peau qui est notre dernière robe soit pure, et
que nous vivions purement dans le temple de notre père, c'est-à-dire, dans
ce monde ? S'il ne s'agissait que de la pureté du corps, il n'y aurait
peut-être pas si grand danger à la négliger : mais tout corps sensible
recevant quelques écoulements des génies grossiers, on aura trop de
ressemblance avec eux, si l'on ne se met en garde contre l'impureté qu'il
y a à craindre de l'usage de la chair et du sang.
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