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[29] κατὰ ταῦτα τοίνυν τῷ μὲν θνητῷ καὶ γενέσει ὑποπτώτῳ φύλῳ τὰ βόρεια
οἰκεῖα, τῷ δὲ θειοτέρῳ τὰ νότια, ὡς θεοῖς μὲν τὰ ἀνατολικά, δαίμοσι δὲ τὰ δυτικά.
Ἀρξαμένης γὰρ τῆς φύσεως ἀπὸ ἑτερότητος πανταχοῦ τὸ δίθυρον
αὐτῆς πεποίηνται σύμβολον. ἢ γὰρ διὰ νοητοῦ ἡ πορεία ἢ δι´ αἰσθητοῦ·
καὶ τοῦ αἰσθητοῦ ἢ διὰ τῆς ἀπλανοῦς ἢ διὰ τῆς τῶν πεπλανημένων,
καὶ πάλιν ἢ διὰ τῆς ἀθανάτου ἢ διὰ τῆς θνητῆς πορείας, καὶ
κέντρον τὸ μὲν ὑπὲρ γῆν, τὸ δ´ ὑπόγειον, καὶ τὸ μὲν ἀνατολικόν,
τὸ δὲ δυτικόν, καὶ τὰ μὲν ἀριστερά, τὰ δὲ δεξιά, νύξ τε καὶ ἡμέρα·
καὶ διὰ τοῦτο παλίντονος ἡ ἁρμονία καὶ τοξεύει διὰ τῶν ἐναντίων.
δύο δὲ στόμια Πλάτων φησί, δι´ οὗ μὲν ἀναβαινόντων εἰς οὐρανόν,
δι´ οὗ δὲ κατιόντων εἰς γῆν, καὶ τῶν θεολόγων πύλας ψυχῶν Ἥλιον
τιθέντων καὶ Σελήνην, καὶ διὰ μὲν Ἡλίου ἀνιέναι, διὰ δὲ Σελήνης
κατιέναι· καὶ δύο πίθοι παρ´ Ὁμήρῳ
‘δώρων, οἷα δίδωσι, κακῶν, ἕτερος δὲ ἐάων’·
| [29] Pour ces motifs donc les régions boréales conviennent à la race
mortelle et soumise à la génération, et celles du midi à la race plus
divine, comme l'orient aux dieux et l'occident aux daimones. Car la nature
commençant par l'hétérogénéité, partout ce qui est double lui a été donné
pour symbole. Ainsi le voyage s'accomplit par le monde intelligible ou par
le monde sensible, dans le monde sensible par le globe fixe ou par les
globes des planètes et encore par la route immortelle ou la route
mortelle. L'un des points cardinaux est au-dessus de la terre, l'autre
au-dessous ; l'un à l'orient, l'autre à l'occident ; il y a la droite et
il y a la gauche ; il y a aussi la nuit et le jour. Ainsi l'harmonie est
faite d'oppositions et se réalise au moyen des contraires. Platon
mentionne aussi deux ouvertures : par l'une on monte au ciel, par l'autre
on descend sur la terre et les théologiens ont fait du soleil et de la
lune les portes des âmes ; par la porte du soleil elles montent, par
celles de la lune, elles descendent. Ce sont aussi les deux tonneaux.
"L'un renferme les maux que donne Jupiter ; l’autre les biens".
| [30] πίθου νενομισμένης καὶ παρὰ Πλάτωνι ἐν Γοργίᾳ τῆς ψυχῆς, καὶ
τῆς μὲν οὔσης εὐεργέτιδος, τῆς δὲ κακοεργέτιδος, καὶ τῆς μὲν λογικῆς,
τῆς δ´ ἀλόγου· πίθοι δὲ ὅτι χωρήματα ἦσαν αἱ ψυχαὶ ἐνεργειῶν τε
καὶ ἕξεων ποιῶν. καὶ παρ´ Ἡσιόδῳ ὁ μέν τις νοεῖται πίθος δεδεμένος,
ὁ δὲ ὃν λύει ἡ ἡδονὴ καὶ εἰς πάντα διασκεδάννυσι μόνης ἐλπίδος
μενούσης. ἐν οἷς γὰρ ἡ φαύλη ψυχὴ σκιδναμένη περὶ ὕλην τάξεως
διαμαρτάνει, ἐν τούτοις ἅπασι ταῖς ἀγαθαῖς ἐλπίσιν ἑαυτὴν βουκολεῖν εἴωθε.
| [30] C'est un tonneau aussi qui dans le Gorgias de Platon figure l'âme et
il y a une âme bienfaisante ou raisonnable, l'autre malfaisante ou
déraisonnable. Les âmes sont comparées à des tonneaux parce qu'elles
contiennent certaines puissances et certaines habitudes. Chez Hésiode
encore on voit un tonneau clos et un autre qu'ouvre la volupté et tout son
contenu se répand à l'exception de l'espérance. Lorsque l'âme, en effet,
corrompue et dispersée dans la matière, s'écarte de son ordre, elle ne se
repaît que de bonnes espérances.
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