[36,7] VII. Ἁπλῶς δ' οὐδὲν εἶδος τῶν μελλόντων ἔγνωσαν, ἐξ αὐτῆς δὲ τῆς ἐμφάσεως
ὀττευόμενοι τῶν πρέσβεων εἰς παντοδαπὰς οἰμωγὰς καὶ θρήνους ἐνέπιπτον.
Οἱ δὲ πάντες ἅμ' ἀνακεκραγότες ἐξ αὐτῆς οἱονεὶ παρελύθησαν. Ταχὺ δὲ τοῦ
λόγου διαδοθέντος εἰς τὸ πλῆθος, οὐκέτι συνέβαινε γίνεσθαι τὴν ἀλογίαν,
ἀλλ' οἱ μὲν ἐπὶ τοὺς πρεσβευτὰς ὥρμων, ὡς αἰτίους σφίσι τῶν κακῶν ὄντας
τούτων, οἱ δ' ἐπὶ τοὺς κατειλημμένους τῶν Ἰταλικῶν καὶ ἐπὶ τούτους
ἀπηρείσαντο τὸν θυμόν, οἱ δὲ πρὸς τὰς πύλας τῆς πόλεως.
| [36,7] VII. Les Carthaginois ne pouvaient encore nullement connaître le sort qui
leur était réservé, que lisant déjà leur malheur sur le visage de leurs
députés, ils se livrèrent aux gémissements et aux pleurs.
Puis, après avoir poussé d'horribles cris, tous demeurèrent comme
stupides. Mais quand la nouvelle de ce qu'exigeait le sénat fut répandue,
on ne se borna plus à une douleur sans effet. Les uns se jetèrent sur les
députés, comme sur les auteurs de leur infortune; les autres sur les
Italiens qu'ils trouvèrent dans la ville et déchargèrent contre eux leur
fureur : d'autres enfin coururent aux portes de la ville.
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