[36,2] II. Πάλαι δὲ τούτου κεκυρωμένου βεβαίως ἐν ταῖς ἑκάστων γνώμαις καιρὸν
ἐζήτουν ἐπιτήδειον καὶ πρόφασιν εὐσχήμονα πρὸς τοὺς ἐκτός. Πολὺ γὰρ δὴ
τούτου τοῦ μέρους ἐφρόντιζον Ῥωμαῖοι, καλῶς φρονοῦντες· ἔνστασις γὰρ
πολέμου κατὰ τὸν Δημήτριον δικαία μὲν εἶναι δοκοῦσα καὶ τὰ νικήματα ποιεῖ
μείζω καὶ τὰς ἀποτεύξεις ἀσφαλεστέρας, ἀσχήμων δὲ καὶ φαύλη τοὐναντίον
ἀπεργάζεται· διὸ καὶ τότε περὶ τῆς τῶν ἐκτὸς διαλήψεως πρὸς ἀλλήλους
διαφερόμενοι παρ' ὀλίγον ἀπέστησαν τοῦ πολέμου.
| [36,2] II. Détruire Carthage était une résolution fortement prise depuis
longtemps par tous les esprits, et on ne cherchait plus qu'une occasion
opportune, qu'un prétexte honorable aux yeux de l'étranger. Car les
Romains ont toujours, et avec raison, attaché beaucoup de prix à cette
politique. Quand la cause d'une guerre est légitime, dit Démétrius, les
victoires paraissent plus belles, les défaites sont moins compromettantes
: c'est le contraire dès qu'elle est honteuse ou inique. Aussi, les
Romains, qui différaient entre eux d'opinion sur l'effet que produirait au
dehors une déclaration de guerre, furent sur le point de renoncer à leur
dessein.
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