HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre XXXIV [fragments]

Chapitre 9

  Chapitre 9

[34,9] IX. <1> Τοὺς δἐνοικοῦντας Τουρδητανούς τε καὶ Τουρδούλους προσαγορεύουσιν, οἱ μὲν τοὺς αὐτοὺς νομίζοντες, οἱ δἑτέρους· <2> ὧν ἐστι καὶ Πολύβιος, συνοίκους φήσας τοῖς Τουρδητανοῖς πρὸς ἄρκτον τοὺς Τουρδούλους. — <3> Τῇ δὲ τῆς χώρας εὐδαιμονίᾳ καὶ τὸ ἥμερον καὶ τὸ πολιτικὸν συνηκολούθησε τοῖς Τουρδητανοῖς, καὶ τοῖς Κελτικοῖς δὲ διὰ τὴν γειτνίασιν, ὡς δεἴρηκε Πολύβιος, διὰ τὴν συγγένειαν. — <4> Καὶ Δικαίαρχος δὲ καὶ Ἐρατοσθένης καὶ Πολύβιος καὶ οἱ πλεῖστοι τῶν Ἑλλήνων περὶ τὸν πορθμὸν ἀποφαίνουσι τὰς στήλας. — <5> Φησὶ δὲ Πολύβιος κρήνην ἐν τῷ Ἡρακλείῳ τῷ ἐν Γαδείροις εἶναι, βαθμῶν ὀλίγων κατάβασιν ἔχουσαν εἰς τὸ ὕδωρ, πότιμον, ἣν ταῖς παλιρροίαις τῆς θαλάττης ἀντιπαθεῖν, κατὰ μὲν τὰς πλήμας ἐκλείπουσαν, κατὰ δὲ τὰς ἀμπώτεις πληρουμένην. <6> Αἰτιᾶται δὅτι τὸ πνεῦμα τὸ ἐκ τοῦ βάθους εἰς τὴν ἐπιφάνειαν τῆς γῆς ἐκπῖπτον, καλυφθείσης μὲν αὐτῆς ὑπὸ τοῦ κύματος κατὰ τὰς ἐπιβάσεις τῆς θαλάττης, εἴργεται τῶν οἰκείων τοιούτων ἐξόδων, ἀναστρέψαν δὲ εἰς τὸ ἐντὸς ἐμφράττει τοὺς τῆς πηγῆς πόρους καὶ ποιεῖ λειψυδρίαν· <7> γυμνωθείσης δὲ πάλιν εὐθυπορῆσαν ἐλευθεροῖ τὰς φλέβας τῆς πηγῆς, ὥστἀναβλύειν εὐπόρως. — <8> Πολύβιος δὲ τῶν περὶ Καρχηδόνα Νέαν ἀργυρείων μνησθεὶς μέγιστα μὲν εἶναί φησι, διέχειν δὲ τῆς πόλεως ὅσον εἴκοσι σταδίους, περιειληφότα κύκλον τετρακοσίων σταδίων, <9> ὅπου τέτταρας μυριάδας ἀνθρώπων μένειν τῶν ἐργαζομένων, ἀναφέροντας τότε τῷ δήμῳ τῶν Ῥωμαίων καθἑκάστην ἡμέραν δισμυρίας καὶ πεντακισχιλίας δραχμάς. <10> Τὴν δὲ κατεργασίαν τὴν μὲν ἄλλην ἐῶμακρὰ γάρ ἐστι —, τὴν δὲ συρτὴν βῶλον τὴν ἀργυρῖτίν φησι κόπτεσθαι καὶ κοσκίνοις εἰς ὕδωρ διαττᾶσθαι· κόπτεσθαι δὲ πάλιν τὰς ὑποστάσεις καὶ πάλιν διηθουμένας ἀποχεομένων τῶν ὑδάτων κόπτεσθαι· <11> τὴν δὲ πέμπτην ὑπόστασιν χωνευθεῖσαν, ἀποχυθέντος τοῦ μολίβδου, καθαρὸν τὸν ἄργυρον ἐξάγειν. — <12> Πολύβιος δὲ καὶ τὸν Ἄναν καὶ τοῦτον ἐκ τῆς Κελτιβηρίας ῥεῖν φησι, διέχοντας ἀλλήλων ὅσον ἐνακοσίους σταδίους. — <13> Πολύβιος δὲ τὰ τῶν Οὐακκαίων καὶ τῶν Κελτιβήρων ἔθνη καὶ χωρία διεξιὼν συλλέγει ταῖς ἄλλαις πόλεσι καὶ Σεγεσάμαν καὶ Ἰντερκατίαν. — <14> Τοιοῦτον δέ τινα ὑφίσταται τῇ κατασκευῇ καὶ λαμπρότητι οἵανπερ Πολύβιος Ἴβηρός τινος βασιλέως οἰκίαν. <15> Ὅν καὶ ἐζηλωκέναι λέγει τὴν τῶν Φαιάκων τρυφὴν πλὴν τοῦ τοὺς κρατῆρας ἐν μέσῳ τῆς οἰκίας ἑστάναι πλήρεις οἴνου κριθίνου, ἀργυροῦς ὄντας καὶ χρυσοῦς. [34,9] IX. <1> On appelle les habitants de la Bétique Turdétans et Turdules : les uns entendent par là un seul peuple, les autres en font deux. <2> Pour moi, je me range parmi ces derniers : les Turdules sont au nord des Turdétans. <3> Le bien-être dont on jouit dans ce pays produit, chez les Turdétans, une grande douceur de mœurs, et a fait fleurir parmi eux une prompte civilisation. Les Celtes ont trouvé dans le voisinage de ce peuple et dans ses rapports avec lui les mêmes avantages. <4> Je place, avec la plupart des Grecs, les colonnes d'Hercule au détroit de Gadès. En avant de la Bétique, à l'entrée même du détroit, s'élève Gadès : c'est une île longue de douze mille pas, et large de trois mille. Dans sa partie la plus rapprochée du continent, elle est à une distance de moins de sept cents pas; partout ailleurs elle en est éloignée de sept mille. <5> Il y a, dans un temple d'Hercule, à Gadès, une fontaine où un escalier de quelques marches conduit à l'eau, qui est potable. Cette eau suit un mouvement contraire au flux et au reflux; elle disparaît avec le flux, et avec le reflux revient. <6> On peut ainsi expliquer ce phénomène : l'air qui s'échappe du puits, vers la surface de la terre, se trouve, quand cette terre est submergée, intercepté dans ses conduits naturels : il retourne alors dans l'intérieur, obstrue les canaux de la fontaine, et la fait tarir. <7> Mais quand la surface de la terre se découvre, aussitôt, retrouvant la circulation libre, il abandonne les veines de la source, et les eaux sortent avec abondance. Depuis le détroit de Gadès jusqu'aux Palus-Méotides, en ligne droite, on compte trois millions quatre cent trente-sept mille cinq cents pas. Du même point, en se dirigeant vers l'Orient, toujours en ligne droite, il y a, jusqu'en Sicile, douze cent soixante mille cinq cents pas ; de la Sicile en Crète, trois cent soixante-quinze mille pas; de Crète à Rhodes, cent quatre-vingt trois mille cinq cents pas; jusqu'aux îles Chélidoniennes, même distance ; des îles Chélidoniennes à Chypre, trois cent vingt-deux mille pas ; et de là à Séleucie, en Syrie, cent quinze mille cinq cents pas ; total : deux millions quatre cent quarante mille pas. <8> A vingt stades de Carthagène se trouvent des mines assez considérables pour former une circonférence de quatre cents stades : <9> dans leurs flancs travaillent sans cesse quarante mille hommes qui, chaque jour, rapportent au peuple romain vingt-cinq mille drachmes. <10> Je ne veux pas entrer dans tous les détails d'une telle opération : ce serait trop long. Je dirai seulement qu'on broie d'abord le morceau d'argent lavé, et qu'on le suspend ensuite dans l'eau au moyen d'un crible; on broie de nouveau le résidu, et on le broie encore après l'avoir tamisé; <11> le cinquième résidu, débarrassé du plomb par l'action du feu, produit un argent pur. <12> L'Anas et le Bétis ont leurs sources en Celtibérie, et sont séparés l'un de l'autre par une distance de neuf cents stades. <13> Parmi d'autres villes, il faut remarquer Ségésame et Intercatie, chez les Vaccéens et les Celtibériens. <14> Polybe, dit Athénée, dépeint un palais semblable, et pour l'architecture et pour la splendeur, occupé par un roi d'Espagne. <15> Il affirme que ce prince rivalisait de luxe avec les Phéaciens. Au milieu du palais se trouvaient, en permanence, des vases d'or et d'argent pleins de vins d'orge.


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Dernière mise à jour : 4/02/2010