HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre XXXIV [fragments]

Chapitre 6

  Chapitre 6

[34,6] VI. <1> Τοῦ γοῦν Δικαιάρχου μυρίους μὲν εἰπόντος τοὺς ἐπὶ στήλας ἀπὸ τῆς Πελοποννήσου σταδίους, πλείους δὲ τούτων τοὺς ἐπὶ τὸν Ἀδρίαν μέχρι τοῦ μυχοῦ, τοῦ δἐπὶ στήλας τὸ μέχρι τοῦ πορθμοῦ τρισχιλίους ἀποδόντος, ὡς γίνεσθαι τὸ λοιπὸν ἑπτακισχιλίους τὸ ἀπὸ πορθμοῦ μέχρι στηλῶν, <2> τοὺς μὲν τρισχιλίους ἐᾶν φησιν εἴτεὖ λαμβάνονται εἴτε μή, τοὺς δἑπτακισχιλίους οὐδετέρως, οὔτε τὴν παραλίαν ἐκμετροῦντι οὔτε τὴν διὰ μέσου τοῦ πελάγους. <3> Τὴν μὲν γὰρ παραλίαν ἐοικέναι μάλιστἀμβλείᾳ γωνίᾳ, βεβηκυίᾳ ἐπί τε τοῦ πορθμοῦ καὶ τῶν στηλῶν, <4> κορυφὴν δἐχούσῃ Νάρβωνα, ὥστε συνίστασθαι τρίγωνον, βάσιν ἔχον τὴν διὰ τοῦ πελάγους εὐθεῖαν, πλευρὰς δὲ τὰς τὴν γωνίαν ποιούσας τὴν λεχθεῖσαν· <5> ὧν μὲν ἀπὸ τοῦ πορθμοῦ μέχρι Νάρβωνος μυρίων ἐστὶ καὶ πλειόνων διακοσίων ἐπὶ τοῖς χιλίοις, δὲ λοιπὴ μικρῷ λεῖπον <ἐλαττόνων > ὀκτακισχιλίων. <6> Καὶ μὴν πλεῖστον μὲν διάστημα ἀπὸ τῆς Εὐρώπης ἐπὶ τὴν Λιβύην ὁμολογεῖσθαι κατὰ τὸ Τυρρηνικὸν πέλαγος σταδίων οὐ πλειόνων τρισχιλίων, κατὰ τὸ Σαρδόνιον δὲ λαμβάνειν συναγωγήν. <7> Ἀλλἔστω, φησί, καὶ ἐκεῖνο τρισχιλίων, προειλήφθω δἐπὶ τούτοις δισχιλίων σταδίων τὸ τοῦ κόλπου βάθος τοῦ κατὰ Νάρβωνα, ὡς ἂν κάθετος ἀπὸ τῆς κορυφῆς ἐπὶ τὴν βάσιν τοῦ ἀμβλυγωνίου. <8> Δῆλον οὖν, φησίν, ἐκ τῆς παιδικῆς μετρήσεως ὅτι σύμπασα παραλία ἀπὸ τοῦ πορθμοῦ ἐπὶ στήλας ἔγγιστα ὑπερέχει τῆς διὰ τοῦ πελάγους εὐθείας πεντακοσίοις σταδίοις. <9> Προστεθέντων δὲ τῶν ἀπὸ τῆς Πελοποννήσου ἐπὶ τὸν πορθμὸν τρισχιλίων, οἱ σύμπαντες ἔσονται στάδιοι, αὐτοὶ οἱ ἐπεὐθείας, πλείους διπλάσιοι ὧν Δικαίαρχος εἶπε. <10> Πλείους δὲ τούτων τοὺς ἐπὶ τὸν μυχὸν τὸν Ἀδριατικὸν δεήσει, φησί, τιθέναι κατἐκεῖνον. Ἀλλ᾽, <11> φίλε Πολύβιε, φαίη τις ἄν, ὥσπερ τούτου τοῦ ψεύσματος ἐναργῆ παρίστησι τὸν ἔλεγχον πεῖρα ἐξ αὐτῶν ὧν εἴρηκας αὐτός, <12> εἰς μὲν Λευκάδα ἐκ Πελοποννήσου ἑπτακοσίους, ἐντεῦθεν δὲ τοὺς ἴσους εἰς Κόρκυραν, καὶ πάλιν ἐντεῦθεν εἰς τὰ Κεραύνια τοὺς ἴσους καὶ ἐν δεξιᾷ εἰς τὴν Ἰαπυδίαν ἀπὸ τῶν Κεραυνίων τὴν Ἰλλυρικὴν παραλίαν σταδίων ἑξακισχιλίων ἑκατὸν πεντήκοντα, <13> οὕτως κἀκεῖνα ψεύσματά ἐστιν ἀμφότερα, καὶ Δικαίαρχος εἶπε, τὸ ἀπὸ πορθμοῦ ἐπὶ στήλας εἶναι σταδίων ἑπτακισχιλίων, καὶ σὺ δοκεῖς ἀποδεῖξαι· <14> ὁμολογοῦσι γὰρ οἱ πλεῖστοι λέγοντες τὸ διὰ πελάγους μυρίων εἶναι καὶ δισχιλίων. — <15> Πῶς οὐκ ἂν εἰκότως δόξειεν ὑπερβεβηκέναι καὶ ἀπολεληρηκέναι τὸν Βεργαῖον Ἀντιφάνην καὶ καθόλου μηδενὶ καταλιπεῖν ὑπερβολὴν ἀνοίας τῶν ἐπιγινομένων; — [34,6] VI. <1> Dicéarque écrit quelque part qu'il y a dix mille stades du Péloponnèse à Gadès, et plus de dix mille jusqu'au fond du golfe Adriatique. En analysant le nombre des stades jusqu'aux colonnes, il en compte, du Péloponnèse au détroit de Sicile, <2> trois mille, et les sept autres mille du détroit jusqu'à Gadès. Polybe déclare qu'il ne veut pas disputer sur les trois premiers mille stades, que le nombre en soit exact ou non, mais pour les sept mille, il affirme que le chiffre est faux, soit qu'on mesure l'étendue des côtes, soit qu'on suive une ligne droite à travers la mer. <3> Le rivage, dit-il, affecte, peu s'en faut, la figure d'un angle obtus dont les côtés s'appuient, l'un sur le détroit, l'autre sur les colonnes, <4> et qui a son sommet à Narbonne. Nous avons ainsi un triangle dont la base est une ligne droite tirée à travers la mer, et les deux côtés les lignes qui constituent l'angle dont nous venons de parler. <5> Or, un de ces côtés, depuis le détroit de Messine jusqu'à Narbonne, a plus de onze mille deux cents stades, l'autre en a un peu moins de huit mille. <6> En outre, la plus grande distance de l'Europe en Afrique à travers la mer Tyrrhénienne, est généralement estimée à trois mille stades environ, et elle est moindre par la mer de Sardaigne. <7> Mais soient encore de ce côté même trois milles stades, il faut soustraire de cette somme deux mille stades, qui forment la profondeur du golfe de Narbonne, et qu'on peut considérer comme une perpendiculaire abaissée du sommet sur la base du triangle à angle obtus. <8> Il devient alors évident, d'après les principes les plus élémentaires en géométrie, que l'ensemble des côtes, depuis le détroit de Messine jusqu'à Gadès, surpasse d'environ cinq cents stades la ligne droite tirée à travers la mer. <9> Et si maintenant on joint les trois mille stades, qui s'étendent du Péloponnèse au détroit de Sicile, le total des stades, à ne considérer même que la ligne droite, sera le double de celui qu'a donné Dicéarque. <10> Venons maintenant à la somme des stades qui, suivant le système de ce géographe, pénètrent plus nombreux encore jusqu'au fond de l'Adriatique. <11> Mais, Polybe, dira-t-on, si la fausseté de ce dernier calcul est évidemment prouvée parles faits que vous citez, <12> en comptant, du Péloponnèse à Leucade, sept cents stades, de Leucade à Corcyre sept cents, de Corcyre aux monts Acrocérauniens, jusqu'à l'Iapygie à droite, un nombre égal ; et enfin, des monts Acrocérauniens, en suivant les côtes de l'Illyrie, six mille cent cinquante ; <13> si, sur ce point, vous avez raison, il n'y a d'exactitude ni dans l'évaluation des stades, que Décéarque fait monter à sept mille depuis le détroit de Messine jusqu'aux colonnes, ni dans la vôtre ; <14> car la plus grande partie des voyageurs s'accordent à dire que la distance, à travers la mer, est de douze mille stades.


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Dernière mise à jour : 4/02/2010