[21,4] IV. Οἱ δὲ Φωκαιεῖς, τὰ μὲν ὑπὸ τῶν ἀπολειφθέντων Ῥωμαίων ἐν ταῖς ναυσὶν
ἐπισταθμευόμενοι, τὰ δὲ τὰς ἐπιταγὰς δυσχερῶς φέροντες, ἐστασίαζον. Ὅτι
κατὰ τοὺς αὐτοὺς χρόνους οἱ τῶν Φωκαιέων ἄρχοντες, δεδιότες τάς τε τῶν
πολλῶν ὁρμὰς διὰ τὴν σιτοδείαν καὶ τὴν τῶν Ἀντιοχιστῶν φιλοτιμίαν,
ἐξέπεμψαν πρεσβευτὰς πρὸς Σέλευκον, ὄντα πρὸς τοῖς ὅροις τῆς χώρας αὐτῶν,
ἀξιοῦντες μὴ πελάζειν τῆς πόλεως, ὅτι πρόκειται σφίσι τὴν ἡσυχίαν ἄγειν
καὶ καραδοκεῖν τὴν τῶν ὅλων κρίσιν, μετὰ δὲ ταῦτα πειθαρχεῖν τοῖς
εἰρημένοις. Ἦσαν δὲ τῶν πρεσβευτῶν ἴδιοι μὲν τοῦ Σελεύκου καὶ ταύτης τῆς
ὑποθέσεως Ἀρίσταρχος καὶ Κάσσανδρος καὶ Ῥόδων, ἐναντίοι δὲ καὶ πρὸς
Ῥωμαίους ἀπονενευκότες Ἡγίας καὶ Γελίας. Ὧν συμμιξάντων ὁ Σέλευκος εὐθέως
τοὺς μὲν περὶ τὸν Ἀρίσταρχον ἀνὰ χεῖρας εἶχε, τοὺς δὲ περὶ τὸν Ἡγίαν
παρεώρα. Πυθόμενος δὲ τὴν ὁρμὴν τῶν πολλῶν καὶ τὴν σπάνιν τοῦ σίτου,
παρεὶς τὸν χρηματισμὸν καὶ τὴν ἔντευξιν τῶν παραγεγονότων προῆγε πρὸς τὴν
πόλιν. Ἐξελθόντες μὲν Γάλλοι δύο μετὰ τύπων καὶ προστηθιδίων ἐδέοντο μηδὲν
ἀνήκεστον βουλεύεσθαι περὶ τῆς πόλεως.
| [21,4] IV. Épuisés par les frais de logement que leur causaient les Romains
laissés sur la flotte, et fatigués des contributions qu'on leur
imposait, les Phocéens étaient entre eux divisés. Les magistrats, qui
craignaient un mouvement populaire à cause de la famine et des intrigues
pratiquées par les agents d'Antiochus, envoyèrent des députés à Séleucus
qui se trouvait en Éolide, sur les limites du pays, pour le prier de ne
point avancer davantage, leur intention étant de rester neutres,
d'attendre paisiblement l'issue de la guerre et d'obéir ensuite à ce qu'on
leur ordonnerait. Parmi les députés, ceux qui étaient du parti de Séleucus
étaient Aristarque, Cassandre et Rhodon. Hégias au contraire et Gélias,
penchaient pour les Romains. Dans son entrevue avec eux, Séleucus se
montra plein de bienveillance à l'égard d'Aristarque et de ses amis , et
négligea les autres. Informé des dispositions de la multitude et de la
famine qui l'irritait, sans rendre réponse, sans même prêter l'oreille à
ce qu'on lui demandait, il se dirigea vers Phocée, (dont bientôt il s'empara.)
(Livius, amiral romain, se porte vers l'Hellespont, et menace d'assiéger
Sestos : déjà ses soldats étalent sous les murs,)
lorsque deux Gaulois, portant des figures et des images devant leur
poitrine, vinrent le supplier de ne pas traiter la ville avec trop de sévérité.
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