[18,6] (18,23) VI. Ὁ δὲ Τίτος παρεμβαλὼν τὴν αὑτοῦ στρατιὰν ἑξῆς ἅπασαν, ἅμα
μὲν ἐφήδρευε τοῖς προκινδυνεύουσιν, ἅμα δὲ παρεκάλει τὰς τάξεις
ἐπιπορευόμενος. Ἡ δὲ παράκλησις ἦν αὐτοῦ βραχεῖα μέν, <2> ἐμφαντικὴ δὲ
καὶ γνώριμος τοῖς ἀκούουσιν. Ἐναργῶς γὰρ ὑπὸ τὴν ὄψιν ἐνδεικνύμενος
ἔλεγε τοῖς αὑτοῦ στρατιώταις " <3> Οὐχ οὗτοι Μακεδόνες εἰσίν, ὦ ἄνδρες,
οὓς ὑμεῖς προκατέχοντας ἐν Μακεδονίᾳ τὰς εἰς τὴν Ἐορδαίαν ὑπερβολὰς
ἐκ τοῦ προφανοῦς μετὰ Σολπικίου βιασάμενοι πρὸς τόπους ὑπερδεξίους
ἐξεβάλετε, πολλοὺς αὐτῶν ἀποκτείναντες; <4> οὐχ οὗτοι Μακεδόνες εἰσίν,
οὓς ὑμεῖς προκατέχοντας τὰς ἀπηλπισμένας ἐν Ἠπείρῳ δυσχωρίας
ἐκβιασάμενοι ταῖς ἑαυτῶν ἀρεταῖς φεύγειν ἠναγκάσατε ῥίψαντας τὰ ὅπλα,
τέως εἰς Μακεδονίαν ἀνεκομίσθησαν; <5> πῶς οὖν ὑμᾶς εὐλαβεῖσθαι
καθήκει, μέλλοντας ἐξ ἴσου ποιεῖσθαι τὸν κίνδυνον πρὸς τοὺς αὐτούς; τί δὲ
προορᾶσθαι τῶν προγεγονότων, ἀλλ' οὐ τἀναντία δι' ἐκεῖνα καὶ νῦν
θαρρεῖν; <6> διόπερ, ὦ ἄνδρες, παρακαλέσαντες σφᾶς αὐτοὺς ὁρμᾶσθε
πρὸς τὸν κίνδυνον ἐρρωμένως: θεῶν γὰρ βουλομένων ταχέως πέπεισμαι
ταὐτὸ τέλος ἀποβήσεσθαι τῆς παρούσης μάχης τοῖς προγεγονόσι
κινδύνοις" <7> . Οὗτος μὲν οὖν ταῦτ' εἰπὼν τὸ μὲν δεξιὸν μέρος ἐκέλευε
μένειν κατὰ χώραν καὶ τὰ θηρία πρὸ τούτων, τῷ δ' εὐωνύμῳ μετὰ τῶν
εὐζώνων ἐπῄει σοβαρῶς τοῖς πολεμίοις: <8> οἱ δὲ προκινδυνεύοντες τῶν
Ῥωμαίων, προσλαβόντες τὴν τῶν πεζῶν στρατοπέδων ἐφεδρείαν, ἐκ
μεταβολῆς ἐνέκειντο τοῖς ὑπεναντίοις.
| [18,6] (18,23) VI. Titus, de son côté, avait rangé son armée, et tandis que par sa
présence il appuyait ceux de ses soldats qui déjà combattaient, il courait
de ligne en ligne encourager les autres. Sa harangue fut courte, <2> mais
énergique, à la portée de tous. Montrant l'ennemi à ses troupes, il leur dit :
<3> « Ne sont-ce pas, braves guerriers, les mêmes Macédoniens
qu'autrefois en Macédoine, dans les défilés de l'Eordée, dont ils
s'étaient rendus maîtres, vous avez, sous la conduite de Sulpicius, aux
yeux de tous, été chercher jusqu'au sommet des montagnes, et que vous
avez chassés de ce poste, après leur avoir tué tant de monde ? <4> Ne
sont-ce pas ces Macédoniens dont vous avez triomphé par votre courage
dans ces gorges de l'Épire qui semblaient infranchissables, que vous
avez forcés à jeter leurs armes et à fuir, jusqu'à ce qu'ils se fussent
cachés dans leur Macédoine ? <5> Que pouvez-vous donc redouter,
aujourd'hui que vous allez les combattre à forces égales ? Quelle crainte
pouvez-vous concevoir pour l'avenir ? Ne devez-vous pas plutôt puiser
dans le passé la confiance ? <6> Allez donc, soldats, et vous animant
d'une mutuelle ardeur, marchez bravement à l'ennemi. Avec l'aide des
dieux, cette bataille, j'en suis certain, aura la même fin que celles qui ont
précédé. » <7> Ce discours achevé, il donna ordre à l'aile droite de rester
immobile, plaça devant elle les éléphants, et d'un pas ferme s'avança
contre l'ennemi avec l'aile gauche et ses vélites. <8> Quant à ceux des
Romains qui étaient dans la montagne, soutenus par l'adjonction de
l'infanterie, ils firent volte-face et attaquèrent résolument l'ennemi.
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