[12,9] IX. <1> Σκεψώμεθα δὴ καὶ τὴν αὐτοῦ τοῦ Τιμαίου προαίρεσιν, καὶ τὰς
ἀποφάσεις συγκρίνωμεν ἐκ παραθέσεως, ἃς πεποίηται περὶ τῆς αὐτῆς
ἀποικίας, ἵνα γνῶμεν πότερος ἄξιος ἔσται τῆς τοιαύτης κατηγορίας. Φησὶ
τοιγαροῦν κατὰ τὴν αὐτὴν βύβλον, <2> οὐκέτι κατὰ τὸν αὐτὸν εἰκότα λόγον
χρώμενος τοῖς ἐλέγχοις, ἀλλ᾽ ἀληθινῶς αὐτὸς ἐπιβαλὼν εἰς τοὺς κατὰ τὴν
Ἑλλάδα Λοκρούς, ἐξετάζειν τὰ περὶ τῆς ἀποικίας. <3> Τοὺς δὲ πρῶτον μὲν
ἐπιδεικνύειν αὐτῷ συνθήκας ἐγγράπτους, ἔτι καὶ νῦν διαμενούσας, πρὸς
τοὺς ἐξαπεσταλμένους, αἷς ὑπογεγράφθαι τὴν ἀρχὴν τοιαύτην "ὡς γονεῦσι
πρὸς τέκνα. <4> " Πρὸς δὲ τούτοις εἶναι δόγματα, καθ᾽ ἃ πολιτείαν ὑπάρχειν
ἑκατέροις παρ᾽ ἑκατέροις. Καθόλου διακούοντας τὴν Ἀριστοτέλους
ἐξήγησιν περὶ τῆς ἀποικίας θαυμάζειν τὴν ἰταμότητα τοῦ συγγραφέως. <5>
Μεταβὰς δὲ πάλιν ἐπὶ τοὺς ἐν Ἰταλίᾳ Λοκροὺς εὑρίσκειν ἀκολούθους καὶ
τοὺς νόμους φησὶ τοὺς παρ᾽ αὐτοῖς καὶ τοὺς ἐθισμοὺς οὐ τῇ τῶν οἰκετῶν
ῥᾳδιουργίᾳ, τῇ δὲ τῶν ἐλευθέρων ἀποικίᾳ· <6> πάντως γὰρ καὶ τοῖς
ἀνδραποδισταῖς ἐπιτίμια τετάχθαι παρ᾽ αὐτοῖς, ὁμοίως τοῖς μοιχοῖς, τοῖς
δραπέταις· ὧν οὐδὲν ἂν ὑπάρχειν, εἰ συνῄδεισαν αὑτοῖς ἐκ τοιούτων
πεφυκόσι.
| [12,9] IX. <1> Examinons plus à fond l'esprit qui animait Timée, et jugeons,
en les comparant, les raisons qu'Aristote et lui fournissent en faveur de
leur doctrine sur la colonie de Locres. Nous verrons, par cet examen, quel
est celui qui, en définitive, mérite le plus cette critique violente dont Timée
donne l'exemple. <2> Il dit, dans le même livre, que jamais il ne s'est borné
aux probabilités; qu'il est allé chercher chez les Locriens, même en
Grèce, les détails nécessaires au sujet, <3> et que les Locriens lui ont
montré un traité écrit dont on peut prendre encore connaissance, et qui
commence en ces termes : « Comme il convient à des pères envers leurs
enfants. » <4> Il ajoute avoir vu des décrets qui établissent entre les deux
Locrides le droit commun de cité. Il prétend enfin que les Locriens,
instruits de ce qu'Aristote avait écrit sur leur colonie, s'étaient indignés de
pareilles assertions. <5> A Locres, en Italie, il avait, ajoute-t-il, trouvé une
législation, des usages qui n'étaient guère dans l'esprit de vils esclaves,
mais véritablement dignes d'hommes libres. La loi, par exemple,
prononçait chez eux des châtiments contre les esclaves fugitifs, contre les
voleurs d'esclaves et les adultères. <6> Or, ils n'auraient jamais porté de
telles lois s'ils avaient cru avoir pour pères des hommes de la même
trempe.
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