HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre XII [fragments]

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12,12] XII. <1> — Καθάπερ γὰρ ἐπὶ τῶν κανόνων, κἂν ἐλάττων τῷ μήκει κἂν τῷ πλάτει ταπεινότερος, μετέχῃ δὲ τῆς τοῦ κανόνος ἰδιότητος, κανόνα φησὶ δεῖν προσαγορεύειν ὅμως, ὅταν δὲ τῆς εὐθείας καὶ τῆς πρὸς ταύτην οἰκειότητος ἐκπέσῃ, πάντα μᾶλλον δεῖν κανόνα καλεῖν, <2> τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ τῶν συγγραμμάτων ὅσα μὲν ἂν κατὰ τὴν λέξιν κατὰ τὸν χειρισμὸν κατἄλλο τι διαμαρτάνηται τῶν ἰδίων μερῶν, ἀντέχηται δὲ τῆς ἀληθείας, προσίεσθαί φησι τὸ τῆς ἱστορίας ὄνομα τὰς βύβλους, ὅταν δὲ ταύτης παραπέσῃ, μηκέτι καλεῖσθαι δεῖν ἱστορίαν. <3> Ἐγὼ δὲ διότι μὲν ἡγεῖσθαι δεῖ τῶν τοιούτων συγγραμμάτων τὴν ἀλήθειαν ὁμολογῶ, καὶ κατὰ τὴν πραγματείαν αὐτός που κέχρημαι λέγων οὕτως, ὅτι, καθάπερ ἐμψύχου σώματος τῶν ὄψεων ἐξαιρεθεισῶν ἀχρειοῦται τὸ ὅλον, οὕτως ἐξ ἱστορίας ἐὰν ἄρῃς τὴν ἀλήθειαν, τὸ καταλειπόμενον αὐτῆς ἀνωφελὲς γίνεται διήγημα. <4> — Δύο μέντοι τρόπους ἔφαμεν εἶναι ψεύδους, <ἕνα μὲν τὸν κατἄγνοιαν, ἕτερον δὲ τὸν κατὰ προαίρεσιν, <5> καὶ τούτων δεῖν τοῖς μὲν κατἄγνοιαν παραπαίουσι τῆς ἀληθείας διδόναι συγγνώμην, τοῖς δὲ κατὰ προαίρεσιν ἀκαταλλάκτως ἔχειν. — Τούτων δἡμῖν ὁμολογουμένων, <6> αὐτοῦ τούτου τοῦ ψεύδους μεγάλην ὑπολαμβάνω διαφορὰν εἶναι τοῦ κατἄγνοιαν γινομένου καὶ τοῦ κατὰ προαίρεσιν, καὶ τὸ μὲν ἐπιδέχεσθαι συγγνώμην καὶ διόρθωσιν εὐμενικήν, τὸ δἀπαραιτήτου δικαίως ἂν τυγχάνειν κατηγορίας· <7> γένει μάλιστἂν εὕροι τις ἔνοχον αὐτὸν ὄντα τὸν Τίμαιον· διότι δἐστὶ τοιοῦτος σκοπεῖν ἤδη πάρεστιν. — [12,12] XII. <1> Une règle, ajoute-t-il, qui n'a pas la longueur accoutumée, ou qui est trop peu large, et qui a du moins le mérite qui lui est essentiel, d'être droite, est toujours une règle : c'est ainsi qu'il faut la nommer. Mais dès qu'elle cesse d'être exacte, et perd ainsi la qualité qui la constitue, on doit lui donner tout autre nom que celui de règle. <2> De même quand il s'agit d'histoire, quelles que soient les fautes que l'on commette contre le style, contre la composition, et quoiqu'on manque enfin aux principes mêmes les plus importants, tant qu'on reste fidèle à la vérité, l'ouvrage a toujours droit à son titre d'histoire ; mais s'il est contraire au vrai, il en devient indigne. <3> Oui sans doute (reprend Polybe) la vérité doit être le fond de toute histoire, et dans le cours de cette œuvre je me rappelle avoir dit quelque part : « Enlevez les yeux à un être animé, vous le rendez désormais inutile; de même si vous séparez l'histoire de la vérité, le récit n'est plus qu'une vaine et frivole amplification (9). » <4> Mais nous avons distingué deux espèces de fausseté : l'une réfléchie, l'autre involontaire. <5> Or, l'écrivain qui s'écarte du vrai par erreur, a droit à l'indulgence, et celui qui se trompe sciemment est seul digne de toute notre colère. <6> Ainsi, je le répète, nous sommes d'accord avec Timée sur un point, mais ensuite j'établis qu'il y a une grande différence entre le mensonge volontaire et celui qui ne l'est pas. L'un mérite qu'on l'excuse et qu'on le rectifie avec bienveillance, l'autre doit être flétri sans ménagement : <7> c'est à ce dernier genre de mensonge que Timée est surtout sujet. Du reste, les faits que nous avons déjà rappelés le montrent assez.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 12/03/2009